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Actes - Perspectives étudiantes féministes - Les Études féministes ...

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la société qu’offrent alors les sciences sociales et la révélation de l’angle mort des<br />

savoirs scientifiques.<br />

La deuxième phase se greffe et se superpose à la première au cours des<br />

années 1970. Elle est marquée par le contexte politique plus progressiste de cette<br />

période et s’accompagne d’une critique assez virulente de l’État, des institutions<br />

patriarcales et de la normativité hétérosexiste. La recherche devient plus critique et<br />

plus engagée au sein de l’université, et se déploie aussi dans les comités femmes<br />

des syndicats (qui vont être à l’avant­garde dans l’adoption d’une analyse radicale)<br />

et même au sein du Conseil du statut de la femme au Québec, une instance<br />

consultative paragouvernementale.<br />

<strong>Les</strong> présupposés scientifiques sont questionnés et le modèle de la certitude<br />

et du positivisme (neutralité, objectivité et universalité) scientifique (Ollivier 2005)<br />

est remis en cause. On assiste à une première diversification des modes<br />

d’appréhension et d’interprétation des rapports de sexe, de même qu’à des ruptures<br />

épistémologiques avec les écoles de pensée dominantes : positivisme, marxisme,<br />

freudisme, structuralisme. Le déterminisme du contexte social sur la production<br />

des connaissances et des rapports de sexe est mis en évidence, Ainsi, plusieurs<br />

chercheures <strong>féministes</strong> transcendent leurs objectifs premiers d’information et de<br />

dénonciation et participent à l’élaboration d’une théorie des rapports de sexe<br />

formulée en termes de division sexuelle du travail, de rapport de pouvoir ou de<br />

reproduction sociale. Elles manifestent la dimension systémique du patriarcat et<br />

adoptent en tel cas un vocabulaire conceptuel pour en tenir compte. Pensons, pour<br />

ne nommer que celles­là, aux notions de rapports sociaux de sexe, de division<br />

sexuelle du travail de production et de reproduction, de patriarcat, d’appropriation<br />

individuelle et collective des femmes, de sexage, de consubstantialité des rapports<br />

sociaux conceptualisées par les <strong>féministes</strong> matérialistes françaises.<br />

<strong>Actes</strong> – <strong>Perspectives</strong> <strong>étudiantes</strong> <strong>féministes</strong> 23

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