Soldats ambassadeurs sous le Directoire, an IV-an VIII - talleyrand

LES AMBITIONS I)K BERNADOÏTK 357
qui n'a pas rejoint et qui, actuellemcnl, représente
la République à Rastadt. Pour remplir cette mission
à Naples, il est naturel de désigner un des géné-
raux en vue, présent en Italie. Le nom de Berna-
dotte est mis en avant, puis celui de Brune, et c'est
ce dernier qui est définitivement choisi parle Direc-
toire. Des instructions hâtives sont rédigées par
Bonaparte dans la soirée et envoyées à Brune par
l'intermédiaire de Berthier, son supérieur hiérar-
chique [l).
D'autre part, depuis le traité de Campo-Formio
(17 octobre 1797), et surtout depuis la ratification
de ce traité par les Conseils (.30 octobre et 3 no-
vembre), il a été plusieurs fois question de reprendre
avec l'Autriche des relations diplomatiques régu-
lières. Au moment où les affaires se compliquent si
subitement en Italie centrale, il paraît désirable que
la République soit officiellement représentée auprès
de renq)ereur. Le Directoire se décide donc à en-
voyer un ambassadeur à N'ienne.
Or, Bernadotte se trouve, en somme, disponible.
Il n'est pas encore parti pour les îles Ioniennes, et
le commandement en chef de l'Italie, qui lui a été
promis par Barras, se trouve ajourné, pour long-
temps peut-être, puisque Bertiiier vient d'être chargé
des opérations contre Rome ! Il est donc naturel de
lui offrir une compensation. C'est pour cela que son
nom a été prononcé pour une mission éventuelle à
Naples, mission qui vient d'être confiée à Brune.
Mais l'ambassade de Vienne, la première de toutes
(1) Pour cotte mission doiiiicc ;i Hiuuc et qui, d'ailleurs, ne l'ut
pas remplie, voir C.4.\claux, VII.