Soldats ambassadeurs sous le Directoire, an IV-an VIII - talleyrand

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fort les Viennois. A la belle promenade du Prater,
les plus élégantes dames de la Cour, — Esterhazy,
Lichtenstein. Romheck, Schœnborn, Arnstein,
Zicliv, de Fuclis, Scliwarlzembcrg-, — s'arrêtaient
par curiosité quand passait l'équipage du général.
On s'étonnait de la parfaite correction de sa mise et
de l'aisance de ses manières (1). Des badauds res-
taient des heures entières devant l'hôtel pour le voir
sortir ou rentrer. « Tous les habitants de Vienne ne
s'occupent en ce moment que de l'ambassade fran-
çaise, — écrivait-on de Vienne à Rastibonne dès le
10 février (2), — ce spectacle est si nouveau et en
même temps si curieux qu'il tourne la tête à toute la
ville. » On se répétait les mots de l'ambassadeur,
on commentait ses visites. Ayant appris la présence
à Vienne de M. de Béthisy, émigré qui avait autre-
fois commandé le Royal la Marine, Bernadotte avait
envoyé à son ancien colonel ses salutations et l'ex-
pression de sa reconnaissance, et cet acte de haute
courtoisie avait fait la meilleure impression. Puis,
comme certains personnages de la Cour avaient
donné à l'ambassadeur le titre d'Excellence, il avait
répondu en riant qu'on ne connaissait pas cette
marchandise en France et qu'il n'v avait dans son
(1) Toute sa vie, Bernadotte .«e lit icmarquer par la recherche
de sa mise. Il exigeait aussi de son eulour-age une nuHiciileuse
propicté. « Vn juui- de hataillc décisive — raconte ,jM. Sclierer
(Reviip (If Paris, 1899, II), — alors (|ue deux officiers sautaient de
dieval devant son quartier générai, apportant des nouvelles, il
leur dit, sans vouloir les entendre : « Connue vous voilà faits,
messieurs, vous avez l'air de brûleurs de maisons... Allez donc
vous faire la barbe et levenez vite... »
(2) Bulletin de Vienne, envoyé par iJaelicr, minisLie à Ratisbonne.
(A. K. Allemagne, 697.)