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Cambodge : quel modèle concessionnaire ? - fasopo

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12<br />

On peut citer à ce titre l’interdiction de transformer d’anciennes concessions forestières en<br />

concessions économiques, la formulation d’une nouvelle loi forestière (loi du 31 août 2002)<br />

pour réglementer la gestion et l’administration des forêts après le moratoire, la préparation de<br />

nouveaux principes directeurs concernant la gestion des concessions, l’édiction d’un nouveau<br />

décret en février 2000 ou encore l’obligation pour les <strong>concessionnaire</strong>s de préparer des plans<br />

de gestion durable 35 . Par ailleurs dès 1993, une série de mesures furent prises qui établirent<br />

des zones protégées, parcs nationaux ou réserves naturelles, dans les<strong>quel</strong>les toute exploitation<br />

du bois était interdite et la nouvelle Constitution intégra le devoir, pour l’Etat, de protéger<br />

l’environnement et l’équilibre des ressources naturelles et d’établir des plans de gestion<br />

précis, notamment pour la forêt et les produits forestiers 36 .<br />

Malgré l’ampleur des réformes ou des mesures correctives introduites, la gestion de la forêt<br />

n’a guère été améliorée comme l’indiquent la décision radicale de 2002 d’établir un moratoire<br />

et, plus encore, la poursuite des coupes illégales jusqu’à aujourd’hui 37 . Révélateur cependant<br />

de la prégnance idéologique de ce <strong>modèle</strong>, les bailleurs de fonds et notamment la Banque<br />

mondiale, leader sur ce dossier, concluent toujours en 2003 que « le système des concessions<br />

forestières est le plus approprié pour le développement commercial des ressources forestières<br />

au <strong>Cambodge</strong> 38 » même s’il nécessite encore d’être perfectionné.<br />

Pour expliquer la situation, les intervenants étrangers proposent une analyse critique de plus<br />

en plus détaillée de ces « errements » et de leurs logiques administratives et<br />

organisationnelles 39 . Parmi ces « lacunes », celle qui revient comme un leitmotiv, est bien<br />

évidemment l’ampleur des « dysfonctionnements » de l’Etat et de l’administration. Il n’y<br />

aurait aucune vision économique et financière stratégique du secteur, ni planification ou<br />

même réflexion sur l’avenir de cette ressource naturelle fondamentale aussi bien de la part du<br />

gouvernement que de celle des administrations concernées ou du parti-Etat pourtant<br />

omniprésent. Cette absence d’intérêt public global expliquerait l’absence de coordination<br />

entre les différentes entités concernées, l’inexistence d’une répartition réfléchie, stable et<br />

délimitée des fonctions et des rôles des uns et des autres ; mais cet état de fait résulterait<br />

35<br />

Bruce McKenney and Prom Tola, Natural Resources and Rural Livelihoods in Cambodia…op.cit.<br />

et United Nations, Land Concessions for Economic Purposes in Cambodia, op.cit.<br />

36<br />

Article 59 de la Constitution de 1993<br />

37<br />

Global Witness, Taking a Cut… op.cit.<br />

38<br />

Cité par The Forest Sector in Cambodia… op.cit. p.42.<br />

39<br />

L’ensemble des rapports cités jusqu’ici ainsi que les entretiens que nous avons pu avoir au <strong>Cambodge</strong><br />

mentionnent ces errements, mais la source la plus complète en la matière est certainement The Forest Sector in<br />

Cambodia… op.cit.

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