24.06.2013 Views

Cambodge : quel modèle concessionnaire ? - fasopo

Cambodge : quel modèle concessionnaire ? - fasopo

Cambodge : quel modèle concessionnaire ? - fasopo

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

66<br />

l’octroi plus ou moins légal d’une concession forestière. Et là encore, les recettes pour l’Etat<br />

sont dérisoires, sinon inexistantes. Le tourisme est certes concentré presque exclusivement sur<br />

Angkor, mais des initiatives émergent actuellement, promues et financées par des acteurs plus<br />

ou moins sérieux et honnêtes qui tentent de surfer sur le discours ambiant concernant la<br />

nécessaire diversification du secteur. Il est frappant de constater que toutes ces réalisations ou<br />

propositions relèvent du <strong>modèle</strong> <strong>concessionnaire</strong>. Tel est le cas du projet de musée de Siem<br />

Reap : dans une logique purement visuelle et commerciale, les œuvres actuellement à Phnom<br />

Penh pourraient être transférées dans la seule ville cambodgienne systématiquement visitée<br />

par les touristes ; le musée serait géré sur le mode <strong>concessionnaire</strong> par des intérêts thaïlandais<br />

associés à des politiques du Funcinpec et du PPC, en l’absence de toute réflexion sur le<br />

patrimoine archéologique et sur un développement plus équilibré du tourisme. Tel est le cas<br />

aussi d’une opération d’éco- et agro-tourisme autorisée par le gouvernement et réalisée par<br />

des Chinois 195 . En dépit des problèmes politiques et sociaux évident du projet (localisation<br />

dans des forêts sacrées de la minorité Suy), cette opération prétend développer des activités de<br />

divertissement, un casino, un centre commercial, un parc à thème, une station thermale et des<br />

villages folkloriques sur le <strong>modèle</strong> de la concession territoriale. Tel est le cas encore du<br />

Cambodian Wildlife Sanctuary situé aux environs des temples d’Angkor : il y est prévu un<br />

zoo et un parc safari sur un espace occupé par 20.000 personnes environ et grillagé et<br />

électrifié pour la circonstance. L’ONG américano-cambodgienne à la tête de cette initiative,<br />

The Cambodia Wildlife Habitat Conservation, est en réalité une joint-venture entre un avocat<br />

de San Diego, David Casselman et le fils de Sok Kong, propriétaire de Sokimex ; il n’est pas<br />

inutile ici de rappeler que cette société, qui gère donc la billetterie d’Angkor ainsi que des<br />

concessions économiques et forestières, est impliquée dans des activités illégales de bois<br />

précieux en alliance avec des militaires 196 . On pourrait également citer à ce propos les<br />

prospections actuelles faites par des groupes pour l’installation de clubs de vacances dont<br />

l’un, Sokha Beach, a déjà été réalisé par la fameuse Sokimex. Un dernier exemple est fourni<br />

par le projet de concession d’une île, émanant de la Royal Overseas Co Ltd, afin d’établir un<br />

centre de tourisme très original 197 . La lettre fait mention d’une demande :<br />

195 United Nations, Land Concessions for Economic Purposes in Cambodia… op.cit.<br />

196 Ibidem et Project Agreement between the Ministry of Environment Kingdom of Cambodia and the Cambodia<br />

Wildlife Habitat Conservation, signé le 9 mars 2004 par David Casselman, directeur adjoint, et Sok Hong<br />

directeur du Cambodia Wildlife Habitat Conservation et de Mok Mareth, minister de l’Environnement.<br />

197 Lettre de Royal Overseas Co, Ltd au Premier ministre cambodgien, datée du 25 juin 2003 et signée Prasert<br />

Sirisenglert, président de la Roayl Overseas Co. Ltd.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!