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Panorama des littératures francophones d'Afrique - Association ...

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SOM<br />

MAIRE<br />

Histoires d’enfants, de femmes, de famille<br />

Des enfances<br />

L’enfance est de toutes<br />

les <strong>littératures</strong>, et l’Afrique<br />

n’échappe pas à cette règle. Les<br />

romans du « pays d’enfance », pour<br />

la plupart autobiographiques,<br />

sont nombreux et de toutes les<br />

générations. Ils évoquent les<br />

rites et passages obligés de cet<br />

âge, mais aussi ceux qui sont<br />

propres au continent : passage de<br />

l’enfance à l’adolescence, querelle<br />

avec les aînés, transplantation<br />

du village à la ville, découverte<br />

<strong>des</strong> écoles (coranique,<br />

missionnaire, catholique,<br />

européenne), apprentissage<br />

parfois douloureux de la langue<br />

française, confrontation au monde<br />

occidental, etc. Le regard porté<br />

évolue aussi : en quelque quarante<br />

ans, de L’Enfant noir et du Fils du<br />

pauvre à Amkoullel l’enfant peul,<br />

le jeune héros n’est plus anonyme<br />

et implicitement représentatif<br />

d’un ensemble racial ou social<br />

indéterminé : il porte<br />

un prénom et voit son espace<br />

culturel et géographique<br />

circonscrit. Peu à peu, l’enfant « de<br />

la brousse » ou « du bled » devient<br />

un enfant de la ville.<br />

ALGÉRIE<br />

Le fils du pauvre<br />

Mouloud Feraoun<br />

1950 (Seuil)<br />

Menrad Fouroulou (anagramme<br />

de Mouloud Feraoun) est le fils<br />

d’un paysan misérable de Kabylie<br />

qui, grâce à sa réussite scolaire,<br />

parvient à échapper à la misère et<br />

à son <strong>des</strong>tin de berger pour devenir<br />

instituteur. Une autobiographie en<br />

deux temps : le premier consacré à<br />

la <strong>des</strong>cription de la vie en famille<br />

au village et le second évoquant le<br />

départ du père pour la France et la<br />

découverte pour le jeune garçon<br />

de sa nouvelle vie au collège. Un<br />

témoignage transcrit sur un cahier<br />

d’écolier avec les accents et la<br />

spontanéité de l’oralité.<br />

Bernard Magnier, <strong>Panorama</strong> <strong>des</strong> <strong>littératures</strong> <strong>francophones</strong> d’Afrique,<br />

Institut français, octobre 2012<br />

GUINÉE<br />

L’enfant noir<br />

Camara Laye<br />

(Laye Camara)<br />

1953 (Pocket)<br />

Laye vit dans un village de Haute-<br />

Guinée. Son père, forgeron et<br />

orfèvre, l’initie aux mystères de la<br />

connaissance et aux techniques<br />

de son art. Laye rend parfois visite<br />

à sa grand-mère dans un village<br />

voisin où il découvre la vie <strong>des</strong><br />

paysans. À Kouroussa, il commence<br />

à fréquenter l’école française. Puis<br />

vient le temps <strong>des</strong> initiations et<br />

de l’épreuve de la circoncision. À<br />

15 ans, Laye part pour la capitale<br />

afin d’entrer au collège technique ;<br />

ayant obtenu son certificat<br />

d’aptitude professionnelle, il a la<br />

possibilité de se rendre en France<br />

pour y poursuivre ses étu<strong>des</strong>.<br />

Déchiré, il accepte néanmoins<br />

cette opportunité. Un roman au<br />

titre étonnamment universel qui<br />

a été contesté pour son manque<br />

d’engagement et ses <strong>des</strong>criptions<br />

<strong>des</strong>tinées davantage à un lectorat<br />

européen, mais qui est, sans doute,<br />

et pour les mêmes raisons, le plus<br />

célèbre <strong>des</strong> romans africains.<br />

chapitre<br />

2<br />

MOULOUD FERAOUN (1913-1962)<br />

Né à Tizi Hibel en Haute-Kabylie, Mouloud<br />

Feraoun suit une formation à l’École normale<br />

d’Alger, puis devient instituteur et enseigne<br />

en Algérie avant de devenir directeur puis inspecteur<br />

et de s’engager dans l’alphabétisation<br />

<strong>des</strong> plus démunis. En 1950, il publie une première<br />

version de son roman autobiographique,<br />

Le Fils du pauvre, puis, en 1953, La Terre et le<br />

Sang. Il meurt assassiné par l’Organisation de<br />

l’Armée Secrète en mars 1962, quelques jours<br />

avant le cessez-le-feu qui marque la fin de la<br />

guerre d’Algérie.<br />

CAMARA LAYE (1928-1980)<br />

Né à Kouroussa en Guinée, Camara Laye<br />

(Camara étant son nom et Laye son prénom)<br />

commence ses étu<strong>des</strong> à Conakry, puis vient<br />

en France en 1946, suit <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> en ingénierie<br />

automobile et rédige son récit autobiographique,<br />

L’Enfant noir, qui connaît immédiatement<br />

un succès qui ne s’est jamais démenti.<br />

De retour sur le continent africain, il entre très<br />

vite en conflit avec le régime de Sékou Touré<br />

et quitte la Guinée en 1960 pour le Sénégal. Il<br />

se consacre à la collecte de textes traditionnels<br />

qui lui permettront d’écrire un récit de la<br />

vie de Soundjata, Le Maître de la Parole.<br />

19

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