Panorama des littératures francophones d'Afrique - Association ...
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SOM<br />
MAIRE<br />
De la révolte aux lendemains qui déchantent<br />
Des espoirs<br />
et <strong>des</strong> illusions…<br />
désespoir<br />
et désillusions<br />
Les années de décolonisation<br />
et celles qui suivent les<br />
indépendances sont <strong>des</strong> pério<strong>des</strong><br />
d’attentes et d’espoirs immenses.<br />
Hélas, les déceptions sont souvent<br />
au rendez-vous, avec parfois<br />
l’insigne douleur d’être opprimé<br />
par ceux dont on se sentait proche.<br />
Les écrivains dépeignent <strong>des</strong> héros<br />
désabusés, vaincus dans leurs<br />
combats politiques et souvent<br />
dépités dans leur vie personnelle.<br />
Une double désillusion pour dire<br />
le désarroi d’une génération qui<br />
avait beaucoup attendu et qui a<br />
peu reçu.<br />
ALGÉRIE<br />
Nedjma<br />
Kateb Yacine<br />
1956, Seuil<br />
Bernard Magnier, <strong>Panorama</strong> <strong>des</strong> <strong>littératures</strong> <strong>francophones</strong> d’Afrique,<br />
Institut français, octobre 2012<br />
L’histoire d’un quatuor masculin (Lakhdar, Mourad,<br />
Mustapha et Rachid) amoureux d’une femme, Nedjma,<br />
objet et sujet de tous les rêves et de toutes les convoitises.<br />
Inaccessible et proche, altière et bâtarde, elle est la mère et<br />
l’épouse, la sœur complice et l’amante convoitée. Elle est<br />
la femme mais aussi, bien sûr, la figure allégorique de la<br />
terre algérienne dans le tumulte de son histoire en marche.<br />
Composé dans les bruissements de l’après Seconde Guerre<br />
mondiale et les tumultes de la guerre d’Algérie, Nedjma<br />
est incontestablement un texte fondateur, bouleversant<br />
et difficile, éclatant et éclaté, une œuvre-phare à laquelle<br />
les écrivains <strong>des</strong> générations suivantes ont souvent fait<br />
référence.<br />
DU MÊME AUTEUR<br />
L’homme aux sandales de caoutchouc<br />
L’Œuvre en fragments<br />
Soliloques<br />
chapitre<br />
4<br />
KATEB YACINE (1929-1989)<br />
Né à Zighoud Youcef, Kateb Yacine (il est<br />
d’usage que son nom Kateb précède son prénom)<br />
fréquente l’école française, découvre<br />
la poésie et publie son premier recueil, Soliloques,<br />
en 1946. En 1947, jeune collégien, il<br />
assiste à Sétif à la manifestation anticolonialiste<br />
violemment réprimée au cours de laquelle il est<br />
arrêté et emprisonné. Ce traumatisme marque<br />
une étape capitale : il part à Paris et s’engage<br />
en politique. Il revient à Alger en 1949, et travaille<br />
à Alger Républicain. De retour en France,<br />
il publie une première version de Nedjma, qui,<br />
à sa parution définitive en 1956, devient le livre<br />
de référence pour nombre d’écrivains maghrébins.<br />
Il alterne divers emplois, poursuit son<br />
œuvre avec <strong>des</strong> pièces de théâtre, comme Le<br />
Cadavre encerclé monté par Jean-Marie Serreau,<br />
et voyage en Allemagne de l’Est, en URSS<br />
et au Vietnam. Il publie en 1966 Le Polygone<br />
étoilé. Plus tard, il rentre en Algérie et décide<br />
d’écrire et de faire jouer ses pièces (Mohamed<br />
prend ta valise, La Guerre de deux mille ans),<br />
dans un arabe dialectal fortement teinté de<br />
berbère devant <strong>des</strong> publics populaires. À la fin<br />
<strong>des</strong> années 1980, il est joué au Festival d’Avignon,<br />
invité aux États-Unis et reçoit le Grand<br />
Prix National <strong>des</strong> Lettres en 1987.<br />
« J’écris en français, certes, histoire oblige, mais à bien tendre<br />
l’oreille, ce sont d’autres langues qui parlent en moi, elles<br />
s’échangent <strong>des</strong> saveurs, se passent <strong>des</strong> programmes télé, se fendent<br />
la poire. Il y a au moins, et surtout, le kabyle, l’arabe <strong>des</strong> rues et<br />
le français. Voisines de paliers, ces langues font tout de suite dans<br />
l’hétérogène, l’arlequin, le créole... »<br />
Aziz Chouaki, dossier artistique « Les Oranges », Théâtre du nord, 2009<br />
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