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Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves

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TEMOIN 168<br />

Darian Geoffroy dit Hâve, paroissien de Pleubian, âgé de 30 ans et plus...<br />

«C'est moi qui ai trouvé dans la fontaine, dont ma mère vient de parler dans sa déposition, mon frère Jean, fils de<br />

Jeanne, le témoin précédent. Il avait alors un an et demi ou environ. Il se trouvait au fond de cette fontaine, la tête en<br />

bas, noyé et mort. Je l'ai tiré de là et remis à ma mère. Dès qu'elle l'a reçu, elle a invoqué saint <strong>Yves</strong> et le lui a voué<br />

pour un cierge par an, afin qu'il lui redonne la vie. Après cette invocation et ce vœu, Jean est revenu et il vit encore.<br />

Cela se passait au mois d'avril il y a sept ans. Je ne me souviens pas du jour. Etaient présents Rivallon Prigence, ma<br />

mère Jeanne et moi, et d'autres dont je ne me souviens pas. J'ignore combien de temps il est resté dans cette fontaine.<br />

Après que l'on en a retiré à l'heure de midi, il est resté dans la mort jusqu'à l'heure de none. Il était froid, raide et pâle,<br />

et en lui n'apparaissait aucune marque de la vie : c'est à ces signes-là que je sais qu'il était mort. J'ai la ferme<br />

conviction, et telle fut et telle est la rumeur publique, que Jean est mort noyé dans la fontaine et que c'est à l'invocation<br />

de saint <strong>Yves</strong> qu'il a repris vie...»<br />

Sur la profondeur de la fontaine et sur l'eau il fait la même déposition que sa mère.<br />

TEMOIN 169<br />

Floria, épouse de J. de Grenou, de la cité de Tréguier, âgée de 50 ans et plus...<br />

« Un vendredi d'août je m'en revenais de La Roche-Derrien. Alors que je me trouvais près de l'hôpital de Tréguier,<br />

j'appris que Geoffroy Bonnio, paroissien de Plougrescant, un aveugle, était tombé dans un puits neuf, près de<br />

Lanconerie. Je suis partie bien vite en courant jusqu'au puits où se trouvait l'aveugle, et je l'ai voué à dom <strong>Yves</strong>, à<br />

genoux, en ces termes : «Seigneur saint <strong>Yves</strong>, je vous remets et vous dévoue Geoffroy l'aveugle, pour que vous lui<br />

sauviez la vie». Et sur le champ je suis allée à l'église, et j'ai offert deux deniers au tronc de saint <strong>Yves</strong>. Après quoi je<br />

suis revenue au puits et j'y ai retrouvé l'aveugle : on l'avait sorti, tout brisé, blessé à la tête, couvert de sang. Le puits<br />

était profond de sept brassées et plus, et il contenait peu d'eau. J'ai la ferme conviction, et telle fut et telle est la rumeur<br />

publique, que c'est grâce aux mérites et aux prières de dom <strong>Yves</strong> que Geoffroy a échappé au danger de mort et qu'il a<br />

été sauvé. Je crois cela pour les raisons suivantes : le puits, comme je l'ai déjà dit, était profond, et d'ailleurs un homme<br />

qui avait transporté des bruyères pour les vendre, un dimanche après la grand-messe, est tombé dedans, et il est mort<br />

de sa chute. Je l'ai vu moi-même à l'extérieur mort, il y a une année et plus, je pense. Il y aura en août prochain trois<br />

ans que le miracle a eu lieu. Je n'ai aucun souvenir de la semaine. C'était un vendredi, et l'on était à la tombée de la<br />

nuit. Le temps qu'il a passé dans le puits correspond à celui qu'on mettrait à parcourir quatre portées de balistes. Je l'ai<br />

vu dans ce puits. C'est Guillermou ar Boureo (Le Bourreau), fils Spazer qui l'en a tiré dehors. Si j'ai voué Geoffroy,<br />

c'est que la pitié m'a poussée, et puis c'était et c'est mon homme-lige, bien qu'il fût pauvre, et il logeait chez moi la<br />

nuit...»<br />

TEMOIN 170<br />

Catherine, épouse de Jean Le Gaven, originaire de Ploujean, maintenant paroissienne de Plestin, âgée de 40 ans et<br />

plus...<br />

« J'ai été perclus des mains, des bras, des pieds et des jambes au point d'être incapable de me mettre debout et de<br />

me nourrir toute seule. Mes bras se tenaient repliés l'un sur l'autre et liés ; j'avais les mains fermées sous les épaules ou<br />

les aisselles ; mes jambes restaient jointes, et je gardais les pieds l'un sur l'autre comme un crucifié. C'est dans cet état<br />

de contracture et de souffrance que, fixée sur une bête, on m'a transportée à l'église de Tréguier, au tombeau de Saint<br />

<strong>Yves</strong>. Je suis restée sept semaines ou environ dans la cité de Tréguier, et pendant ce temps je me suis vouée de plus en<br />

plus souvent à saint <strong>Yves</strong> en ces termes : «O Saint <strong>Yves</strong>, je me voue à toi, et te prie de me donner la santé». Mais<br />

environ sept semaines durant je me suis tenue là sans recouvrer la santé. On m'a placée alors, maintenue par des liens,<br />

sur un cheval, pour me rapatrier. Ainsi conduite, je suis arrivée près du Pont Losket qui se trouve à une lieue environ<br />

de Tréguier. De nouveau j'ai éprouvé à l'égard de saint <strong>Yves</strong> un grand sentiment de dévotion ; j'ai tourné mes yeux<br />

dans la direction de l'église de Tréguier, où repose le corps du saint, et, avec humilité, affection et piété, j'ai dit en<br />

breton : «O saint <strong>Yves</strong>, comment irai-je voir ma mère, infirme comme je suis ? O saint <strong>Yves</strong>, puisse-je par vous<br />

obtenir délivrance !» A peine ai-je prononcé ces mots qu'une très grande lumière m'a entourée de sa clarté, et j'en ai été<br />

réchauffée. Tout de suite, mes bras se sont trouvés libérés, mes mains se sont ouvertes, et mes pieds séparés. Je l'ai dit<br />

à Hervé, mon serviteur, aujourd'hui défunt, lui qui me ramenait à la maison. Il a immédiatement défait les liens qui me<br />

maintenaient sur le cheval, et j'ai mis pied à terre toute seule. Avec mon serviteur, alors que beaucoup de gens venaient<br />

à notre rencontre, à la nouvelle de ce miracle, rendue à la santé, pleinement guérie, je m'en suis retournée en pèlerinage<br />

au tombeau de saint <strong>Yves</strong> à pied, par mes propres moyens. Là j'ai fait l'offrande d'un cierge, tandis qu'on sonnait les<br />

cloches et que le clergé et le peuple, comme on le fait toujours en pareil cas, organisaient d'autres solennités. J'ai<br />

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