Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves
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oute et les mains jointes dit : «Seigneur Jésus-Christ, je te remercie de ton cadeau». Et il se frappait la poitrine. Alors<br />
nous nous mîmes à pleurer amèrement, émerveillées du miracle accompli sous nos yeux. Il nous dit à nous, les femmes<br />
: «Allez votre chemin et que Dieu vous bénisse, faites le bien et Dieu vous le rendra». Puis il obliqua vers sa maison<br />
personnelle de Ker Martin. Je sais que c'était bien là le chaperon qu'il avait donné au pauvre, car il en avait absolument<br />
l'apparence. Cela s'est passé il y a environ 30 ans ; je ne me souviens ni du mois ni du jour, mais c'était dans la semaine<br />
de la Pentecôte. Etaient présents dom <strong>Yves</strong>, et nous, les deux femmes. Je ne me souviens pas du nom de l'endroit.<br />
J'avais connu dom <strong>Yves</strong> deux ans avant le miracle...»<br />
TEMOIN 98<br />
Mahaut, épouse de Rivallon Leyzour, de la même paroisse, âgée de 50 ans ou environ...<br />
« J'ai vu dom <strong>Yves</strong> un jour donner son chaperon à un pauvre qui lui demandait l'aumône, en lui disant qu'il n'avait<br />
rien d'autre à lui donner. Dom <strong>Yves</strong> s'était éloigné du pauvre de la distance d'une demi-lieue environ sans chaperon.<br />
C'est alors que je le vis avec le même chaperon sur la tête. Il se mit à genoux, joignit les mains, s'inclina un peu et<br />
rendit grâce à Dieu, mais je ne savais pas en quels termes. Alors ma compagne et moi nous avons beaucoup pleuré,<br />
voyant ce miracle et dom <strong>Yves</strong> en prière. Trente ans et plus se sont écoulés depuis lors ; c'était un lundi autour de la<br />
fête de la Pentecôte, je crois. Etaient présents ma compagne et moi et dom <strong>Yves</strong>. Cela se passait sur la route entre<br />
Tréguier et Lannion. J'allais avec le témoin précédent en pèlerinage aux Sept Saints de Bretagne. Je connaissais dom<br />
<strong>Yves</strong> avant ce miracle, depuis un an et plus, me semble-t-il. J'ai la ferme conviction que c'est par miracle qu'il est<br />
rentré en possession du chaperon...»<br />
TEMOIN 99<br />
De même interrogé sur un autre miracle accompli grâce aux mérites de dom <strong>Yves</strong>, elle a fait la déclaration suivante<br />
sur la foi du serment :<br />
«J'ai été la nourrice d'une jeune enfant nommée Margillia, fille du seigneur Pierre Daminier, chevalier, du diocèse<br />
de Dol. Je constatai que cette fille avait une taie sur l'œil. Sa mère la voua à saint <strong>Yves</strong>, et peu de temps après je vis<br />
que la petite était totalement débarrassée de la taie en question. Il peut y avoir dix ou douze ans de cela, environ, mais<br />
je ne m'en souviens pas tout à fait. La taie est restée sur l'œil de la fille huit jours ou environ, je crois. Je ne me<br />
souviens ni du mois ni du jour. Il me semble pourtant que c'était en été. Les personnes présentes furent la mère de<br />
l'enfant nommée Levenez, et aussi son père, moi-même et plusieurs autres. Cela s'est passé dans la maison du<br />
chevalier, père de l'enfant, au lieu nommé Kozh Ker, dans la paroisse de Guimaëc. C'est à l'invocation du Bienheureux<br />
<strong>Yves</strong> que le miracle s'est accompli. Et l'invocation, la mère de la fille l'a fait en ces termes : «Margillia, ma fille, je<br />
préférerais de beaucoup te voir morte plutôt qu'affligée d'une taie, et je te voue à saint <strong>Yves</strong>, car ton père et moi nous<br />
irons pieds nus lui faire une offrande». J'étais présente quand ces paroles furent prononcées. La petite fille je la<br />
connaissais déjà depuis quatre ans ou environ avant que la taie ne lui vînt sur l'œil, et cette taie est apparue après<br />
qu'elle eut contracté la maladie qu'on appelle la vérole. La taie avait la grosseur d'un petit pois...»<br />
TEMOIN 100<br />
<strong>Yves</strong> L'Oiseleur, reclus près du pont de Guingamp, âgé de 60 ans ou environ...<br />
«Dom <strong>Yves</strong> avait entendu dire qu'on disait de quelqu'un qu'il avait un démon. Il m'envoya donc le chercher, et cet<br />
homme vint avec moi, sans opposer la moindre résistance, alors qu'auparavant il se débattait et qu'on le tenait enfermé<br />
pour l'empêcher de nuire. Il parvint en présence de dom <strong>Yves</strong> dans son presbytère de Louannec, et ce dernier lui<br />
demanda s'il avait un démon. «Oui, répondit-il, il y en a un en moi qui souvent me tourmente et me parle». <strong>Yves</strong> alors<br />
l'amena à se confesser. Et après sa confession il lui demanda en ma présence si le démon après cela lui avait encore<br />
parlé. «Oui, dit-il ; il m'a menacé en ces termes : «Pourquoi m'as-tu fait venir ici ? Pourquoi m'as-tu fait venir ici ?<br />
Malheur à toi cette nuit de m'avoir fait venir ici !» <strong>Yves</strong> dit alors au démoniaque : «II ment, le démon ; car ce n'est pas<br />
toi qui paieras. Mais lui. Tu mangeras et tu coucheras avec moi cette nuit dans ma maison». Et le soir venu, il fit faire<br />
pour lui un lit près de l'endroit où lui-même couchait. Ensuite, sous mes yeux, il aspergea d'eau bénite le lit et la<br />
maison, et lut l'évangile du Bienheureux Jean, et plusieurs autres oraisons. Après quoi il fit se mettre au lit le<br />
démoniaque, tandis que lui veilla toute la nuit dans l'étude et la prière. Le lendemain il interrogea notre démoniaque :<br />
«Comment s'est passée la nuit ?» - «Bien, dit-il. Cela fait trois ans que je ne me suis pas bien reposé comme cette nuitci».<br />
Et dom <strong>Yves</strong> : «Le démon t'a-t-il encore parlé ?» - «Non, dit-il, bien au contraire, il m'a quitté». - «Rends donc<br />
grâce à Dieu, lui dit dom <strong>Yves</strong>, et moi aussi je le fais. Retourne chez toi et fais le bien, entends des messes et des<br />
sermons, fais des aumônes, sois bon, garde les préceptes de l'Eglise, de peur que le démon ne revienne à toi, et qu'il ne<br />
l'arrivé pis qu'avant».<br />
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