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Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves

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guérison à l'invocation de saint <strong>Yves</strong> ; et je le crois, puisqu'on l'a transportée en pèlerinage au tombeau de saint <strong>Yves</strong><br />

pour obtenir sa guérison, et que je l'ai entendue bien des fois invoquer saint <strong>Yves</strong>, le priant de lui donner la santé.<br />

Depuis cet événement quatorze ans se sont écoulés, ou environ ; mais je ne me souviens ni du mois ni du jour. Quant à<br />

l'endroit ? Cela s'est passé dans l'église de Tréguier et dans la maison de mon père où elle résidait entre temps. J'ai déjà<br />

dit quelle invocation elle avait faite. Je l'ai vue quatre mois ou environ paralytique comme on l'a dit».<br />

Le même témoin ajoute :<br />

«J'ai connu et vu un homme de Guérande, nommé Nicolas, âgé apparemment de 50 ans, paralytique et perclus des<br />

mains, des bras et des jambes : il tenait les mains fermées et n'arrivait pas à étendre les bras et les jambes, ni à<br />

marcher, ni à se mettre debout, ni à se tenir sur ses pieds, ni à se nourrir. Ainsi paralytique et perclus on l'apporta sur<br />

un chariot en pèlerinage au tombeau de saint <strong>Yves</strong> dans la cité de Tréguier pour qu'il obtînt la santé ; on lui donna<br />

l'hospitalité dans la maison de mon père et de ma mère. Il s'y tint pendant cinq semaines ou presque. En de multiples<br />

occasions et fréquemment j'ai entendu Nicolas se vouer à saint <strong>Yves</strong> et l'invoquer affectueusement et dévotement en<br />

ces termes ou en des termes substantiellement équivalents : «O saint <strong>Yves</strong>, donne-moi la santé, et je viendrai chaque<br />

année à ton tombeau, tant que je vivrai, et je te donnerai douze deniers par an, un cierge de ma taille et une statue de<br />

cire, pour que tu me donnes la santé». Finalement, au bout de cinq semaines, un jour, je ne me souviens plus lequel,<br />

bien tard, triste et affligé, tout en larmes de n'avoir pas obtenu sa guérison, il appela mon père et ma mère, évalua les<br />

frais dont il était redevable et les régla. Il partirait le lendemain, disait-il. Mon père et ma mère le consolèrent de leur<br />

mieux, l'engagèrent à mettre sa confiance et son espoir en saint <strong>Yves</strong>, qui lui donnerait la santé. Or il arriva qu'au<br />

milieu de la nuit, alors que nous nous trouvions dans nos chambres, la chambre où Nicolas était couché restant<br />

ouverte, je vis par cette porte en me réveillant une si grande lumière, une telle clarté qu'il me sembla que toute la<br />

maison était en feu. Je me levai en toute hâte, et la lumière et la clarté disparurent. Je me recouchai alors sur mon lit.<br />

Quand je me fus étendue, la lumière et la clarté réapparurent comme l'instant précédent. Je me levai de nouveau ainsi<br />

que ma sœur Catherine, pour nous rendre compte de ce qui se passait, hurlant de peur à la pensée que la maison<br />

brûlait. Mais Nicolas nous dit : «Ne vous tracassez pas, car je me trouve bien, et j'ai saint <strong>Yves</strong> avec moi». Nous nous<br />

sommes alors recouchées. Lumière et clarté disparurent. Quand arriva l'aurore, Nicolas nous appela, mes parents, ma<br />

sœur et moi. Nous vînmes le trouver avec une lumière, et nous le vîmes debout sur ses pieds en bonne santé et guéri :<br />

«J'ai eu saint <strong>Yves</strong> avec moi, nous dit-il ; et il m'a guéri complètement. Rendons-nous à l'église». Nous sommes allés<br />

au tombeau avec Nicolas qui s'est déplacé tout seul, droit sur ses pieds, en bonne santé et pleinement délivré ; là il a<br />

offert un cierge allumé et une statue de cire. Par la suite je l'ai vu en bonne santé, joyeux, guéri. Il y a quatorze ans de<br />

cela, je crois, mais je ne me rappelle pas bien. Pour ce qui est du mois, de la semaine et du jour, je ne me rappelle pas<br />

bien non plus. Les personnes présentes étaient celles que j'ai dites. Beaucoup de nos voisins à la nouvelle du miracle<br />

accoururent et se rendirent à l'église avec nous... Je l'ai vu infirme cinq semaines ou environ, comme on l'a déjà dit,<br />

avant sa guérison, et je ne l'avais pas vu par ailleurs, pour autant que je me souvienne. Il était originaire de Guérande.<br />

Lui-même et beaucoup d'autres m'ont dit qu'il avait contracté ce mal un samedi, durant la nuit, alors qu'il cousait des<br />

souliers, car il était cordonnier. Il disait, me semble-t-il, qu'il était resté infirme quatre ans et plus...»<br />

TEMOIN 188<br />

Guidomar, fils dudit Loedec, paroissien de Lan Mandez dont il est originaire, âgé de 60 ans et plus...<br />

«J'avais la mâchoire droite gravement atteinte ; mâchoire et joue étaient extraordinairement enflées. Cela<br />

m'empêchait de manger et de boire. J'en arrivai à me vouer à saint <strong>Yves</strong>, et à l'invoquer en ces termes : «O Seigneur<br />

saint <strong>Yves</strong>, si vous avez reçu de Dieu le pouvoir de lier et de délier, je me dévoue à vous pour que vous me délivriez<br />

de ce mal, car je pense bien que vous pouvez obtenir cela pour moi. De mon côté je vous promets un denier chaque<br />

année. Aussitôt alors je sentis sortir de ma mâchoire et de ma joue dans ma bouche une pierre qui s'y trouvait. Je<br />

l'enlevai et la douleur cessa tout à fait. Je fus pleinement rendu à la santé, guéri. Vingt ans se sont passés depuis, au<br />

début de décembre, le mercredi de la deuxième semaine, en présence de ma mère et dans ma maison de Lan Maudez.<br />

J'étais resté avec ce mal 25 ans ou environ, au su et au vu de tous. La pierre avait la grosseur de la première partie du<br />

pouce et ressemblait à un petit os...»<br />

TEMOIN 189<br />

Ladite Blanche, épouse de Jean Raoul, originaire de la paroisse de Guérande, âgée de 40 ans et plus...<br />

«J'attendais un enfant. Comme cela arrive habituellement à toutes les femmes enceintes, il m'arrivait parfois de<br />

ressentir sa présence, et plusieurs fois j'éprouvai des douleurs. Malgré cela pourtant, je restai cinq jours pendant<br />

lesquels j'eus la sensation qu'il n'était pas vivant ; j'avais plutôt le sentiment qu'il était mort. Cette impression me porta<br />

à me vouer à saint <strong>Yves</strong> et je l'invoquai de la manière suivante : «Saint <strong>Yves</strong>, je me dévoue à vous et (pro remedio<br />

parentum vestrorum) je promets de m'acquitter envers vous d'un cierge de cire long autant que je suis grande et grosse,<br />

et je demande que l'enfant que je porte arrive au baptême». Je fis donc cette invocation et ce vœu. Après quoi, je m'en<br />

vins en pèlerinage au tombeau de saint <strong>Yves</strong>. A peine étais-je entrée dans l'église de Tréguier, où repose le corps<br />

d'<strong>Yves</strong>, que je sentis en moi l'enfant vivre et remuer, et mon ventre grossit au point que l'ardillon de ma ceinture et la<br />

tunique qui tenait mon ventre enveloppé craquèrent. L'enfant se mit à vivre en moi. Aux environs de la fête du<br />

Bienheureux Michel onze ans se sont écoulés depuis. Je ne me souviens ni du mois ni du jour. Comme je venais<br />

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