Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves

Jean Raoul, citoyen de Tréguier, âgé de 60 ans et plus...
TEMOIN 159
« J'ai vu et connu Guy, fils d'Omensie, originaire de la paroisse de Langoat, aveugle depuis un certain temps. Par la
suite j'ai constaté qu'il était guéri de sa cécité et qu'il voyait. Vingt-cinq ans et plus se sont écoulés depuis. Pour ce qui
est de l'invocation et des termes de cette invocation, j'ai la ferme conviction, et ce fut et c'est de notoriété publique,
qu'on a invoqué saint Yves. J'ai vu cet homme quinze jours et plus avant sa guérison. Ensuite je l'ai vu une année et
plus : il allait sans guide, il voyait, il distinguait par lui-même les choses et les couleurs. Or auparavant il était bien
aveugle, car c'était un autre qui le conduisait, et pour ceux qui l'observaient il était manifestement aveugle.
J'ai encore vu un autre aveugle, et j'ai constaté par la suite qu'il était guéri de sa cécité, qu'il voyait. J'ai la ferme
conviction, car on le disait communément, et ce fut et c'est de notoriété publique, qu'il a recouvré la vue à l'invocation
de saint Yves et à cause de ses mérites. Je n'ai pas souvenir de la date, mais je crois que onze ans et plus se sont
écoulés depuis. Je l'ai vu aveugle quinze jours et plus. Il était conduit par un chien ; il se déplaçait comme un aveugle :
c'est à cela que je savais qu'il était aveugle. Par la suite j'ai constaté qu'il allait sans chien et sans autre guide ; il voyait
et distinguait par lui-même les choses et les couleurs : je savais donc qu'il était guéri. J'ignore son nom et son origine ;
on disait pourtant qu'il était du côté de Roc Amadour...»
TEMOIN 160
Hervé Glovie, paroissien de Tréguier, âgé de 50 ans et plus...
« C'était un homme que l'on disait originaire de la région de Roc Amadour ; il était aveugle, et pour obtenir la vue,
il était venu en pèlerinage au tombeau de saint Yves. C'est là qu'il a recouvré la vue. Au mois de janvier, onze ans et
plus se sont écoulés depuis ce temps-là. Je ne me rappelle pas le jour. J'étais présent là avec beaucoup d'autres dont je
ne me souviens pas. Cela se passait dans l'église de Tréguier près du tombeau de saint Yves. Et c'est saint Yves qu'on a
invoqué en ces termes : «O saint Yves, je me dévoue à vous, et je vous demande de me rendre la vue». Il était, comme
j'ai dit, originaire de Roc Amadour. Je n'ai pas souvenir de son nom. Combien de temps était-il resté là au su et au vu
de tous ? Je l'ai vu aveugle quinze jours, mais j'ignore depuis combien de temps il était aveugle, car c'était un étranger,
et il venait d'ailleurs. Mais je sais qu'il était aveugle, car c'était évident, et il se faisait conduire par un chien. Dès qu'il a
recouvré la vue, il a abandonné le chien. La preuve de sa guérison, je l'ai dans le fait que j'ai constaté qu'il voyait et
qu'il distinguait les choses et les couleurs...»
Autre témoignage du même :
« J'ai vu encore un certain Yves, nommé Guy, paroissien de Langoat, d'où il était originaire, âgé de 12 ans ou
environ. Il était aveugle, et il a recouvré la vue dans l'église de Tréguier, près du tombeau de saint Yves, l'année où
saint Yves est mort, au mois de juillet, un dimanche, en ma présence et en présence de beaucoup d'autres dont je ne me
souviens pas. Depuis la mort de dom Yves 27 ans ou environ se sont écoulés. Je ne sais pas quelle invocation on a
faite ni en quels termes, car je ne l'ai pas entendue. Mais il était venu au tombeau de saint Yves en pèlerin pour obtenir
la vue. C'était aussi ce que disaient ceux qui l'avaient amené. J'ai vu l'aveugle avant sa guérison l'espace de trois
semaines. Et il était aveugle, je le sais, car cela apparaissait manifestement. Et par la suite j'ai constaté qu'il distinguait
les choses et les couleurs ; et j'ai la ferme conviction, et c'était et c'est de notoriété publique que les aveugles que j'ai
cités ont recouvré la vue à l'invocation de saint Yves et grâce à ses mérites...»
TEMOIN 161
Alain de Landouézeg, paroissien de Plounez, diocèse de Saint-Brieuc et originaire de cette paroisse, âgé de 60 ans ou
environ...
« Je me trouvais en mer dans un bateau avec Geoffroy Guillot Bihan, Richard Guillot Bihan, Hamon fils de Scoben
et Richard Guillot Bras. Nous étions à un jet de baliste et plus de la terre quand le courant nous poussa contre un
rocher où le bateau se brisa. Je vis tout de suite ce malheur et me vouai à saint Yves en breton en ces termes : «Sant
Erwan, me en em ro deoc'h, evit ma plijo ganeoc'h va degas d'ur gwir gofezion, ha va zennan eus an danjer-man, hag
e prometan profan deoc'h pevar diner bep bloaz» (Saint Yves, je me remets à vous pour que vous me fassiez parvenir à
une vraie confession et que j'arrive à échapper à ce danger, et je promets de vous régler chaque année quatre
deniers). Sur le champ le bateau s'est dispersé en morceaux, et je suis tombé au fond de la mer. Et de l'eau de mer
m'est entrée par la bouche et la poitrine jusqu'aux entrailles, et je ne me suis pas rendu compte d'autre chose. Par la
suite la mer m'a ramené à la surface. Alors, dans cette situation, flottant sur l'eau, j'ai réitéré le vœu que j'avais fait, et
immédiatement est remontée du fond de la mer une planche de mon bateau. Je m'en suis saisi et me suis maintenu
dessus. C'est ainsi que j'ai tenu à flot sur la mer depuis l'heure de none, ou environ, jusqu'au coucher du soleil. Alors
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