paille, en mangeant du pain grossier de seigle et des plantes potagères avec du sel sans autre condiment, et en buvant de l'eau fraîche. J'ai vu un jour, je ne sais plus quel jour, mais c'était autour de la fête du Bienheureux Jean Baptiste, il y a trente ans et plus, le capitaine d'un grand navire de Normandie et ses compagnons venir trouver dom <strong>Yves</strong> à Ker Martin et lui donner huit sous ou environ de monnaie de Bretagne, à ce que je crois ; ils se recommandèrent avec beaucoup de dévotion et d'affection à ses prières, et ils semblaient avoir en elles, et ils le disaient, une grande confiance à cause de sa sainteté. Dom <strong>Yves</strong> employa sur le champ toute la somme à acheter du pain, qu'il distribua ensuite à des pauvres, en ma présence et en présence des marins. J'ai vu de même au presbytère de Trédrez, église dont dom <strong>Yves</strong> fut le recteur, il y a de cela trente ans et plus, un jour, je ne sais plus quel jour, mais c'était aux environs de la fête des Rogations, dom <strong>Yves</strong> distribuer à une foule de pauvres de grandes aumônes à partir d'un petit nombre de pains. C'est par miracle, et non d'autre manière, que ces pains suffirent, telle est ma conviction, je l'affirme. Il ne pouvait y avoir que pour sept ou huit sous de pain, et une grande disette sévissait alors dans la région. Et pourtant ils étaient là, je le crois, plus de deux cents pauvres qui reçurent de ce pain en aumônes. Assistaient à cela dom <strong>Yves</strong>, moi et le vicaire de dom <strong>Yves</strong> dont j'ai oublié le nom. Ce sont là des faits qui montrent la sainteté de vie de dom <strong>Yves</strong>. Il y en a beaucoup d'autres. Tout cela est de notoriété publique à Tréguier, dans le diocèse de Tréguier et dans toute la Bretagne ». Etc. Etc. TEMOIN 13 Geoffroy de l'Ile, paroissien de Plougasnou, diocèse de Tréguier, âgé de 78 ans... « Je jure avoir connu dom <strong>Yves</strong> sur une durée de douze ans avant sa mort. Il fut un homme de bonne réputation, de vie sainte et de mœurs honnêtes. Quand dom <strong>Yves</strong> était official de Tréguier, il rendait à chacun, pauvre ou riche, rapide justice, sans aucune acception de personne, et ceux qui lui présentaient leurs différends ou leurs procès il les ramenait autant qu'il le pouvait à la concorde. Il est arrivé que j'avais depuis longtemps un procès avec maître Raoul Portier, clerc de Lanmeur, du diocèse de Dol, et Jacques, son frère, lesquels étaient fils de ma femme. Et personne ne pouvait arriver à nous mettre d'accord. Or un jour, moi et ma femme, et les fils de ma femme, nous nous trouvions dans l'église de Tréguier. Dom <strong>Yves</strong> me dit à peu près ceci : «Geoffroy, pour l'amour de Dieu, faites la paix, vous et votre femme, avec les fils de votre femme ; car, moi, si cela vous agrée, je réglerai les choses à l'amiable entre eux et vous». Et j'ai répondu ceci en substance à dom <strong>Yves</strong> : «Nous ne voulons d'autre paix que celle que nous donneront le droit et la justice». Dom <strong>Yves</strong> nous répondit alors, à moi et à mon épouse : «Attendez que je revienne vous trouver, car je vais célébrer la messe du Saint- Esprit et demander à Dieu de pouvoir restaurer entre vous des accords de paix». Dom <strong>Yves</strong> célébra cette messe, et revint nous trouver tous les deux, et nous ne pûmes d'aucune façon nous opposer à sa volonté. Bien plus nous lui dîmes : «Messire, pour ce qui est du différend qui nous concerne, faites absolument ce que vous voulez». Il m'apparut que les prières de dom <strong>Yves</strong> avaient changé nos dispositions intérieures et que Dieu voulait faire la paix entre nous sur cette affaire par dom <strong>Yves</strong>. C'était évident pour moi : <strong>Yves</strong> en effet disait qu'il demandait à Dieu d'arriver à mettre la paix entre nous, et moi auparavant je n'avais pas voulu y consentir. C'était dom <strong>Yves</strong> qui avait alors rétabli totalement la paix entre les plaignants que nous étions. Dom <strong>Yves</strong> fut un homme d'une grande bonté envers les pauvres. Tout ce qu'il pouvait avoir provenant des biens de son église ou de ceux de son patrimoine, il le distribuait aux pauvres. Les pauvres eux-mêmes il les recevait avec joie, toutes les fois qu'ils faisaient un détour vers son «hôtellerie», et il leur servait les choses nécessaires le mieux qu'il pouvait. Je sais cela, car telle était à ce sujet la rumeur publique, quand il vivait et jusqu'à ce moment, à Tréguier et dans le diocèse de Tréguier. Dom <strong>Yves</strong> était d'une grande austérité pour lui-même ; il châtiait son corps par des jeûnes et des abstinences ; il se nourrissait de pain grossier de seigle et de plantes potagères et se servait d'eau fraîche comme boisson. J'ai eu plusieurs fois moi-même l'occasion de le voir vivre ainsi. Aussi longtemps que je l'ai vu il ne mangeait qu'une fois par jour. Je l'ai vu jeûner de cette façon-là dans ma propre maison pendant trois jours et je crois qu'il le faisait aussi ailleurs. Je le crois parce que le fait était de notoriété publique, dans les lieux que j'ai dits. Dom <strong>Yves</strong> se consacrait aux œuvres de la bonté et de la charité du Christ en secourant des pauvres de toutes les façons qu'il pouvait. Il célébrait chaque jour, à moins d'empêchement, et il s'adonnait d'une manière quasi permanente à la prière et à la prédication. Je l'ai vu et entendu plusieurs fois célébrer, et fréquemment prier, et prêcher au peuple publiquement la parole de Dieu, et toujours et partout je l'ai vu occupé à de bonnes œuvres. Toutes les bonnes œuvres qu'il pouvait faire, il les faisait. J'ai vu et entendu ces choses-là bien des fois et j'ai la ferme conviction qu'il vivait ainsi tout le temps. Telle était d'ailleurs la rumeur publique. Et pour faire ces dépositions en réponse à vos interrogations je n'ai pas été suborné ». page 24 / 123
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