Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves
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TEMOIN 178<br />
Jean Raoul, citoyen de Tréguier, âgé de 40 ans ou environ...<br />
« Cette femme Catherine, je l'ai vue percluse pendant huit jours sûrement ; après quoi, je l'ai vue dans l'église de<br />
Tréguier parfaitement guérie. Comment s'est faite sa guérison. Alors qu'elle regagnait son pays sans avoir été exaucée,<br />
et sur la voie du retour, elle regarda l'église de Tréguier en disant ces paroles, ou de semblables : «Saint <strong>Yves</strong>,<br />
comment retournerai-je dans mon pays sans avoir été guérie ?» A ces mots, ses membres se sont déliés, mains et pieds,<br />
à ce qu'on m'a dit. Elle est alors revenue à l'église, et je suis allé à sa rencontre avec une grande foule de gens. Je l'ai<br />
vue entrer dans l'église pleinement guérie. Je suis allé sonner les cloches pour le miracle. Des autres circonstances je<br />
ne sais rien...»<br />
TEMOIN 179<br />
Darian Rachel, citoyen de Tréguier, âgé de 60 ans...<br />
a fait la même déposition que Jean Raoul, le témoin immédiatement précédent, en ajoutant cependant ceci :<br />
«C'est un dimanche après la fête de Tous les Saints que je l'ai vue infirme et percluse dans l'église de Tréguier, et ce<br />
même dimanche, le temps de faire une lieue, elle était sous mes yeux guérie de sa contracture et de tout son mal ; elle<br />
revenait en pèlerinage à l'église, au tombeau de saint <strong>Yves</strong>, disant qu'elle avait été libérée et guérie à l'invocation de<br />
saint <strong>Yves</strong> et en vertu de ses mérites. Pendant trois mois auparavant je l'avais vue paralysée, et il y a de cela vingt ans<br />
et plus...»<br />
TEMOIN 180<br />
Adelicia Alain Thomas, originaire de la paroisse de Pleubian, demeurant aujourd'hui dans la ville de Guingamp,<br />
diocèse de Tréguier, âgée de 40 ans et plus...<br />
« J'ai été jadis paralytique et j'ai souffert de contractures par suite de la goutte, et je l'étais au point que je tenais mes<br />
jambles fléchies et comme attachées sur mes cuisses et mes pieds par derrière. Il m'était impossible de les étendre, et je<br />
me traînais sur le sol avec mes mains et des...(navillis ?), et mes membres se tenaient repliés et joints. C'est ainsi que je<br />
me déplaçais. La goutte m'oppressait d'une façon presque permanente, si bien que j'arrivais à peine à dormir et que<br />
mes cris et mes gémissements en empêchaient aussi ceux qui étaient près de moi. Alors donc que je souffrais ainsi de<br />
paralysie et de contracture, j'ai été rendue à la santé, guérie, à l'invocation de saint <strong>Yves</strong>. Vingt années ou environ se<br />
sont écoulées depuis ma guérison, mais je n'ai gardé le souvenir ni du mois, ni du jour, ni des personnes présentes. Les<br />
paroles dont je me suis servi, les voici en substance : «O Seigneur saint <strong>Yves</strong>, je me dévoue à vous et je vous promets<br />
six deniers par an pour que vous me libériez de la prison où je suis retenue». Après ce vœu et cette invocation que<br />
j'avais déjà faits bien des fois auparavant, je me suis mise debout toute seule, débarrassée de la goutte et mon mal, et<br />
guérie, et par la suite je ne m'en suis pas ressentie. J'avais souffert au su et au vu de tous pendant onze ans ou environ<br />
de ce mal que j'avais attrapé par hasard et qui s'était amplifié avec le temps. Beaucoup de gens m'ont vue souffrir de<br />
mes infirmités. Et...»<br />
TEMOIN 181<br />
Geoffroy Bihan, prêtre, curé de l'église de la Bienheureuse Marie de Guingamp, diocèse de Tréguier, âgé de 50 ans...<br />
« Adelicia Alain Thomas, originaire de la paroisse de Pleubian, et à présent ma paroissienne, je l'ai connue et vue<br />
atteinte de goutte, infirme et percluse, au point qu'elle tenait ses jambes contre ses cuisses et les talons de ses pieds<br />
contre ses fesses et qu'elle les gardait joints. Elle ne pouvait donc ni marcher ni se mettre debout, mais pour se<br />
déplacer elle se traînait sur le sol avec ses mains et des (navillis ?). Or, en quelques instants, je l'ai vue marcher debout<br />
bien droite, guérie, libérée de sa goutte et de son mal. Elle restait quand même bossue, et elle gardait la tête un peu<br />
penchée, ce qu'elle ne faisait pas avant d'avoir contracté l'infirmité qu'on a dite. J'ai la ferme conviction, et cela fut et<br />
est de notoriété publique, qu'elle doit sa guérison à l'invocation de saint <strong>Yves</strong>. Beaucoup de temps s'est écoulé depuis<br />
cette guérison. Je l'ai vue infirme huit ans environ avant sa guérison.<br />
Le même témoin ajoute :<br />
«L'épouse de Hamon Faecit, ma paroissienne, allait accoucher, et l'on était aux environs de la quinzaine de la<br />
Pentecôte. Cela faisait cinq jours qu'elle était en travail. Un bras seulement sortait de l'enfant qu'elle portait, et tout le<br />
reste demeurait bloqué dans son ventre. Tel était donc son état depuis cinq jours, quand on vint m'appeler, moi, son<br />
curé, en raison du danger qu'elle courait. A mon arrivée, la sage-femme qui était là me fit voir le bras qui sortait : il<br />
était enflé et le ventre de la mère gardait tout le reste ; elle me dit que cela durait depuis cinq jours et qu'elle n'avait<br />
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