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Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves

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me sentis devenir plus léger, j'étendis ma jambe paralysée et redressai mes pieds. Abandonnant mes béquilles, je<br />

marchai, de bonne humeur, en bonne santé, droit sur mes jambes et pleinement guéri. J'ai la ferme conviction, et c'est<br />

de notoriété publique, que je dois ma guérison à l'invocation de saint <strong>Yves</strong> et à ses mérites. Cela m'est arrivé près de<br />

La Rochelle, au diocèse de Saintes, par où je passais pour me rendre en pèlerinage à Saint Jacques il y a 23 ans et plus.<br />

Je n'ai aucun souvenir ni du jour ni du mois, et il n'y avait aucun témoin. Je suis resté ainsi perclus, au su et au vu de<br />

tous sept ans et plus...»<br />

Nous l'avons vu marcher en bonne santé.<br />

TEMOIN 152<br />

Guillaume de Quaranson, paroissien de Louannec, âgé de 60 ans ou environ...<br />

« C'était à une époque où une très grande disette sévissait en Bretagne. Dom <strong>Yves</strong> m'invita à manger avec quelques<br />

autres. Au moment où nous voulûmes nous mettre à table, il n'y avait dans la maison qu'un seul pain. De ce pain il<br />

donna quatre aumônes à des pauvres. Cela déplut beaucoup à son vicaire au point qu'il nous dit à moi et aux autres<br />

convives : «Si vous ne l'empêchez pas, il va donner tout le pain, et il ne nous restera ensuite rien à manger» - «Nous ne<br />

l'en empêcherons certainement pas, lui répondîmes-nous». - «N'ayez pas peur, dit dom <strong>Yves</strong> au vicaire ; vous aurez<br />

une bonne part ; et nous ferons ce que bon nous semble». Et il lui donna la moitié de tout le pain qui restait. Le prêtre<br />

mit alors son pain sur la planche où l'on rangeait les coupes. Puis il se mit à dresser la table et voulut prendre son pain.<br />

Mais il ne le trouva pas. Il crut alors qu'un des invités l'avait pris, et il se fâcha. «Vous avez mal agi, nous dit-il, d'avoir<br />

pris mon pain». Dom <strong>Yves</strong> et nous, nous lui dîmes que nous ne l'avions pas pris. Et en réalité nous ne l'avions pas fait.<br />

Le prêtre en colère se retira dans sa maison qui était attenante. Il venait de partir quand se présenta une petite femme,<br />

toute semblable à une naine, qui se tenait à la porte de la pièce où nous mangions. Elle frappa en disant : «Ouvrez !».<br />

On ouvrit, elle entra, transportant sur sa tête, roulés dans un linge, trois gâteaux ou fouaces. «D'où vient ce pain, lui<br />

demandâmes-nous ?» - «J'ai entendu dire que vous ne trouviez pas de pain à manger, et je vous en ai apporté». Alors<br />

nous en avons mangé tout en en gardant pour le prêtre qui s'était retiré, lequel revint et mangea avec nous. Tout en<br />

mangeant nous eûmes cette réflexion : «II serait bon de donner de ce pain à la femme qui l'a apporté». Et comme nous<br />

cherchions à lui en donner, nous ne la trouvâmes pas, et nous ne l'avions pas vue sortir de la maison. Ni moi ni les<br />

autres, jamais nous n'avions vu cette femme ailleurs, ni par la suite. Cela se passa six ans avant la mort de dom <strong>Yves</strong>,<br />

ou peu s'en faut. Et 27 ans ou environ se sont écoulés depuis cette mort. Mais je ne me souviens plus du tout du mois<br />

et du jour où ces choses-là sont arrivées. Etaient là, invités avec moi, Hamon de Grosguier, mon oncle, et deux autres<br />

dont je ne me rappelle pas les noms. Le prêtre s'appelait Guillaume de Trahas, de la paroisse de Kermaria et de<br />

Louannec. Nous étions à Louannec dans la maison de dom <strong>Yves</strong>...»<br />

TEMOIN 153<br />

Hamon deReger, de la paroisse de Ploeymiam (peut-être Ploumilliau ?), diocèse de Tréguier, âgé de 75 ans...<br />

« J'ai vu dom <strong>Yves</strong>, j'ai eu connaissance de sa vie et de son comportement, pendant les dix années qui ont précédé<br />

sa mort, et pendant cette période-là j'ai vécu à ses côtés en de multiples occasions et fréquemment. Et durant la période<br />

que j'ai passée près de lui je l'ai vu à de fréquentes reprises distribuer ses biens aux pauvres et aux religieux mendiants.<br />

Je l'ai vu aussi bien souvent prêcher la parole de Dieu, la foi catholique, les sept vertus et les œuvres de la miséricorde,<br />

entendre les confessions, célébrer des messes, accomplir d'autres bonnes œuvres et faire des sermons, si bien que<br />

communément et publiquement on l'appelait le saint prêtre. Il couchait, disait-on, tout habillé et tout chaussé à même<br />

la terre. Il mettait comme vêtement un surcot, une cotte et un chaperon de gros burell, et comme chemise une grosse<br />

toile de filasse. C'est ce que j'ai vu, vivant à ses côtés, et par-dessous, à ce qu'on disait publiquement, il portait un<br />

cilice, mais si bien dissimulé qu'il ne pouvait être vu de personne.<br />

C'était l'époque où sévissait en Bretagne une grande disette. Je ne me souviens ni de l'année ni du jour. Mais cette<br />

disette était si rigoureuse que beaucoup de pauvres manquaient totalement de pain et mangeaient de la terre. Je me<br />

rendis au presbytère de Louannec, dont le recteur était dom <strong>Yves</strong>, dans le but de le voir et de lui faire visite. La messe<br />

célébrée, dom <strong>Yves</strong> m'invita à déjeuner. Je gagnai donc sa maison pour prendre ce repas. De nombreux pauvres le<br />

suivaient. Il prit un pain, le seul qu'il avait, et le rompit pour le distribuer aux pauvres. Ce que voyant, feu Guillaume<br />

Dyvias, un prêtre qui était son vicaire, exprima très fort son mécontentement. «Vous avez tort, lui dit-il, de donner la<br />

pain ; cela fait deux jours que je n'en ai pas eu à manger». Dom <strong>Yves</strong> qui avait déjà, me semble-t-il, distribué le tiers<br />

aux pauvres lui répondit : «Vous ne savez pas ce que vous dites ni ce que vous faites. Vous allez avoir la moitié du<br />

pain entier ; mes compagnons et moi nous aurons le reste». Il donna donc la moitié à ce prêtre, qui la prit, la posa sur<br />

une planche et s'en alla. Cette moitié de pain il ne put ni là ni ailleurs la retrouver. Et dom <strong>Yves</strong> et moi, nous nous<br />

mîmes à table ; on apporta devant nous seulement le pain qui nous était réservé. Alors on entendit frapper à la porte ;<br />

je me levai sur l'invitation de dom <strong>Yves</strong> pour voir ce que c'était. J'allais à la porte et trouvai là une femme de petite<br />

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