Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves
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TEMOIN 78<br />
Guillaume, fils d'Alain Guidomar, de la même paroisse, âgé de 12 ans ou environ...<br />
«Je me souviens bien être tombé dans l'étang en question. C'est en courant sur le bord que je suis tombé dedans. Aije<br />
été mort sous l'eau ? Oui. Je le sais à ceci que je ne sentais rien et que par la suite c'est ce que les autres m'ont dit.<br />
J'ignore la date et le mois où cela s'est passé. Cependant on mettait alors le lin dans l'eau. Je suis né dans cette paroisse<br />
de Gazvallon...»<br />
TEMOIN 79<br />
Derien Caeremieyr, de la paroisse de Prat, âgé de 40 ans ou environ...<br />
«Un jour, c'était le matin, j'ai laissé ma fille à la maison pour qu'elle la garde, et je suis parti gagner mon pain. Le<br />
soir quand je suis revenu j'ai trouvé ma fille avec un œil enflé et fermé, au point qu'elle ne voyait plus rien avec ; et le<br />
lendemain l'autre œil était également fermé et enflé, si bien qu'elle ne voyait rien des deux yeux. Le jour suivant,<br />
persuadé par un voisin, j'ai voué cette fille au Bienheureux <strong>Yves</strong> ; et le lendemain elle a vu des deux yeux comme<br />
avant, et j'affirme être convaincu que le fait est dû aux mérites du Bienheureux <strong>Yves</strong>. Cette fille s'appelle Théophanie.<br />
Le mal en question lui est venu, selon elle, pendant son sommeil. Elle a six ans. C'est cette année au mois d'octobre, un<br />
samedi, qu'un œil s'est enflé ; le dimanche matin l'autre l'était aussi. C'est le soir du lundi immédiatement suivant que<br />
j'ai fait le vœu, et le mardi, vers l'heure de sexte, elle a vu parfaitement des deux yeux. Je sais qu'elle ne voyait pas, car<br />
je l'ai constaté et vérifié, et ma fille disait ne pas voir ; bien plus il fallait la conduire par la main. Quand le mal a pris<br />
dans un seul œil, personne n'était là, sauf deux petits, plus jeunes qu'elle, et quand l'autre œil fut enflé le lendemain,<br />
moi j'étais présent, ainsi que mon épouse Margilia, la mère de la fille. Et quand j'ai fait mon vœu, ma femme aussi était<br />
là. Cela s'est passé dans ma maison à Prat, à l'invocation de saint <strong>Yves</strong>, et voici les termes employés : «Saint <strong>Yves</strong>, je<br />
vous dévoue ma fille, et je vous remettrai deux yeux en cire chaque année moi vivant»... Nous avons personnellement<br />
vu la fille qui s'est présentée devant nous tout à fait guérie et en bonne santé. »<br />
TEMOIN 80<br />
Olivier Rivalon Gigot, de la même paroisse, âgé de 19 ans ou environ...<br />
«J'ai vu moi-même la fille en question les yeux enflés au point qu'elle ne pouvait absolument pas voir. J'allais<br />
jusqu'à penser qu'elle devrait mourir plutôt que de guérir étant donné l'énormité et l'aspect très laid de l'enflure. Par la<br />
suite je l'ai constatée tout à fait guérie et jouissant normalement de la vue. (Ses réponses sur le temps, le mois et le jour<br />
coïncident avec la déclaration précédente). Je ne me rappelle pas qui était présent, car je ne m'en souciais pas. J'ignore<br />
qui on a invoqué et en quels termes. Cependant, j'ai entendu dire que son père l'avait vouée au Bienheureux <strong>Yves</strong>, et<br />
que c'est pour cela qu'elle a été guérie. Cette fille s'appelait Théophanie, et je la connaissais, car elle était ma voisine.<br />
Je l'ai vue une fois alors qu'elle était aveugle, et quatre jours ne s'étaient pas écoulés que je l'ai vu guérie. Elle est<br />
originaire de la paroisse de Prat...»<br />
TEMOIN 81<br />
Jean, fils de Jean Alain, paroissien de Plounévez, âgé de 15 ans ou environ...<br />
«L'année dernière, je ne sais plus quel jour, vers mai, à midi, j'avais coupé beaucoup de bruyères ou de genêts, et je<br />
m'étais énormément fatigué à ce travail. J'avais chargé mes épaules d'un fagot de ces genêts, et je l'avais transporté de<br />
la distance d'un jet de pierre, quand une sorte de goutte me prit brusquement, accompagnée d'une très grande douleur.<br />
Je sentis de telles crampes dans le dos et dans les autres membres qu'à peine pouvais-je aller courbé et tenant mes<br />
mains sur mes cuisses, et même je pouvais avancer très peu et avec une énorme peine. Quand je voulais m'asseoir, je<br />
n'y arrivais pas, je m'affaissais. Enfin samedi dernier on m'a transporté de ma localité au tombeau du Bienheureux<br />
<strong>Yves</strong> dans l'église de Tréguier, et à partir du dimanche suivant après-midi voulant sortir de cette église, me redressant<br />
du mieux que je pouvais, je me sentis soudain guéri. Je m'approchai du tombeau de saint <strong>Yves</strong>, et je dis à ceux qui<br />
étaient là que je me trouvais guéri grâce aux mérites du Bienheureux <strong>Yves</strong>, à qui ma mère m'avait voué. Il y avait là<br />
beaucoup de gens, tant sains que malades, dont j'ignore les noms. C'est le Bienheureux <strong>Yves</strong> qu'on a invoqué, et j'ai dit<br />
fréquemment pendant que j'étais près de son tombeau : «Saint <strong>Yves</strong>, demandez pour moi à Dieu de me libérer de cette<br />
infirmité par la mort ou par la vie, comme il lui plaira», et ma mère a dit avant qu'on me transportât, dans cette église :<br />
«Je voue mon fils au Bienheureux <strong>Yves</strong>, et je lui promets un denier chaque année». Et je suis resté ainsi infirme<br />
pendant deux bonnes années».<br />
Interrogé d'où il était originaire, il a refait la même déclaration que précédemment. Et nous l'avons vu se promener<br />
librement...<br />
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