25.06.2013 Views

Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves

Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves

Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Il célébrait souvent, et priait avec ferveur. Il prêchait en public la parole de Dieu. Je l'ai vu bien des fois prier et<br />

célébrer et verser des larmes pendant la célébration. Il prêchait la parole de Dieu chaque fois qu'il trouvait à qui<br />

prêcher. Je l'ai vu prêcher à des cultivateurs et à d'autres travailleurs, alors qu'ils étaient à leur tâche.<br />

Il était d'une si grande perfection que tous ses paroissiens l'avaient en grande vénération et l'aimaient beaucoup. Il<br />

est arrivé une fois en ma présence que, dom <strong>Yves</strong> s'étant fait faire une cotte, le tailleur vint chez lui vérifier si elle avait<br />

été bien faite. Il fit alors appeler un pauvre de sa paroisse dont je ne me rappelle pas le nom. «Mets cette cotte et son<br />

chaperon aussi, que je voie si c'est bien fait !». Plein de joie et de confusion le pauvre revêtit la cotte. «Elle te va bien,<br />

lui dit dom <strong>Yves</strong>, retourne avec elle». Et c'est ainsi que notre pauvre s'en revint joyeux avec cotte et chaperon...»<br />

Etc. Etc.<br />

TEMOIN 23<br />

Guidomar de Kararien, paroissien de Louannec, au diocèse de Tréguier, âgé de 40 ans...<br />

«Dom <strong>Yves</strong> fut un homme de bonne réputation, de bonne vie et de mœurs honnêtes. J'étais son paroissien au<br />

moment de sa mort, et je l'ai bien connu au cours des trois ou quatre années qui ont prédédé cette mort. Je l'ai vu<br />

mener une vie parfaite, faire des aumônes aux pauvres, et une grande foule de pauvres le suivaient.<br />

Il menait une vie très rigoureuse. Cela, je l'ai entendu dire. Une fois je l'ai vu manger chez mon père ; il n'y a pris<br />

que du pain grossier et des plantes potagères et du beurre ; il a bu de l'eau fraîche, alors qu'il y avait sur la table du vin,<br />

du poisson et d'autres mets.<br />

Je l'ai vu s'avancer humblement, vêtu d'un surcot et d'une cotte longs, avec chaperon, taillés dans une grossière<br />

étoffe blanche appelée burell ; il portait de grands souliers à courroies, sans bas.<br />

Il était très pacifique ; je ne l'ai jamais vu énervé.<br />

Je l'ai vu bien des fois visiter des malades, et prier avec ferveur, et prêcher la parole de Dieu.<br />

Il était d'une si grande perfection que tous ses paroissiens, et d'autres, le traitaient avec la plus grande vénération ; il<br />

faisait pourtant son possible pour repousser les honneurs mondains. Il portait continuellement avec lui, disait-on, un<br />

livre appelé Bible.<br />

Je suis allé le voir un vendredi au cours de la maladie dont il est mort ; et il s'est éteint le dimanche suivant à<br />

l'aurore. Je l'ai trouvé ce jour-là revêtu de sa cotte, avec sous lui un peu de paille, et sur lui une pauvre courte-pointe<br />

noire. Je l'ai vu plus d'une fois dans un petit grenier de son presbytère coucher sur une claie faite de branches avec un<br />

peu de paille. J'ajoute que bien des gens le désignaient du vocable de prêtre saint. »<br />

TEMOIN 24<br />

Olivier Floc'h, gardien des reliques de l'église de Tréguier et vicaire perpétuel dans cette même église, âgé de 40<br />

ans...<br />

Dom <strong>Yves</strong> était de vie bonne et de mœurs honnêtes. J'ai fait sa connaissance à l'époque où il était l'official de<br />

l'Archidiacre de Rennes, appelé Maurice, car j'étais alors à l'école à Rennes avec un autre qui s'appelait Darien<br />

Guidomar, devenu Prêcheur par la suite. Dom <strong>Yves</strong> nous donnait deux deniers tous les trois jours, et ensuite il nous<br />

invitait à manger aux fêtes annuelles, c'est-à-dire à Noël, à Pâques, à la Pentecôte et à la Toussaint lorsque<br />

l'Archidiacre n'était pas dans sa résidence. C'est alors que j'ai vu ceci : on préparait les mets pour le repas, comme on le<br />

fait d'habitude en de pareilles fêtes, et quand les tables étaient dressées, dom <strong>Yves</strong> faisait porter et disposer les plats sur<br />

la table, comme s'il y avait des gens en train de manger ; ensuite il faisait les parts, les plaçait dans un panier et les<br />

donnait à garder. Puis il disait : «Je vais chercher mes gens». Et il ouvrait toute grande la porte par où les pauvres<br />

entraient. Il faisait alors apporter les plats, et il les leur servait lui-même, leur donnant deux fois à boire. Puis il venait<br />

se mettre à table avec nous deux. Alors nous mangions abondamment les mets en compagnie de ses familiers. Dom<br />

<strong>Yves</strong> se contentait de pain grossier et de plantes potagères, et ne buvait que de l'eau fraîche puisée à une fontaine<br />

nommée Garmoyr, près de la résidence.<br />

A cette époque-là, du fait de sa fonction, il avait un beau lit, et pourtant je l'ai vu plusieurs fois coucher nu (= sans<br />

couverture) par terre ; il enlevait seulement ses souliers qu'il rangeait parmi ses livres, et c'était moi qu'il faisait<br />

coucher dans le lit préparé pour lui.<br />

Dom <strong>Yves</strong> est venu plusieurs fois me chercher chez mon père pour que je l'aide à célébrer la messe dans sa<br />

chapelle de Ker Martin, et je l'ai donc aidé plusieurs fois : il officiait avec une très grande ferveur... J'ai mangé bien<br />

des fois avec lui. Avant de manger il faisait des aumônes à des voisins pauvres ; il en invitait d'autres à manger avec<br />

lui et les faisait manger près de lui ; et avant de se mettre à table il leur rompait le pain. Alors seulement il mangeait du<br />

pain grossier et des plantes potagères et parfois mais rarement du beurre ; et il buvait de l'eau fraîche. Il couchait par<br />

terre tout habillé avec un peu de paille ; tantôt il enlevait ses souliers, tantôt non. Je l'ai vu bien des fois prêcher la<br />

parole de Dieu en public dans plusieurs localités et plusieurs fois, parfois trois fois le même jour. Les gens aimaient<br />

mieux entendre ses sermons que ceux des autres prédicateurs...»<br />

Etc. Etc.<br />

page 33 / 123

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!