Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves
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Alain Le Gagon, matelot, de la cité de Tréguier...<br />
TEMOIN 121<br />
« Un jour, je ne sais plus lequel, j'ai vu un Espagnol, tombé à terre, fou furieux. Il avait craché sur la main d'un<br />
pauvre qui lui demandait l'aumône pour l'amour de Dieu et de dom <strong>Yves</strong>. Cet Espagnol criait, disant que saint <strong>Yves</strong> et<br />
plusieurs autres gens vêtus de vêtements blancs et qui avaient à la main des cierges allumés le frappaient à mort. J'ai<br />
vu ensuite cet homme dans la cité de Tréguier guéri de sa démence et de sa fureur. Il y aura dix ans aux environs de la<br />
fête prochaine de la Bienheureuse Catherine que cela s'est produit. C'était donc au mois qu'on vient de dire. Etaient<br />
présents Laurent Le Saint et plusieurs autres dont je ne me rappelle pas les noms. L'endroit où j'ai vu et entendu ce fou<br />
furieux crier alors qu'il était par terre était la voie publique près de l'église de Tréguier, et le lieu où je l'ai vu guéri était<br />
la cité de Tréguier comme je l'ai dit. C'est à l'invocation de dom <strong>Yves</strong> à qui l'avait voué son patron que cet homme a<br />
été guéri. Le patron l'a fait en ma présence par les paroles suivantes ou de semblables adressées à leurs compagnons<br />
(les siens et ceux du miraculé) lorsque Laurent et moi le leur avons amené ligoté : «Demandons à Dieu et au<br />
Bienheureux <strong>Yves</strong> de vouloir bien faire grâce à cet homme, s'il les a de quelque manière offensés». Et ce même jour le<br />
patron et ses compagnons ont conduit l'homme à l'église, où il a veillé cette nuit-là près du tombeau de dom <strong>Yves</strong>. Le<br />
lendemain le patron a offert des cierges à dom <strong>Yves</strong> pour lui dans cette église, et c'est pour cela, j'en ai la ferme<br />
conviction, que cet homme a recouvré la santé qu'il avait perdue. Je connaissais cet homme déjà auparavant parce que<br />
je l'avais vu plusieurs fois à Tréguier et que j'avais été en relations avec lui. Il est resté malade, je crois, deux ou trois<br />
jours...»<br />
TEMOIN 122<br />
Jean de Trévou, clerc, du diocèse de Dol, demeurant à Tréguier, âgé de 50 ans et plus...<br />
« Ledit Michel logeait dans ma maison avant et après sa maladie. Je l'ai vu en bonne santé avant les événements<br />
qu'on a rapportés et je l'ai vu ensuite fou furieux, et enfin sain d'esprit et de corps, et cela dans ma maison et dans bien<br />
d'autres lieux, plusieurs jours et à plusieurs reprises. Comment il a contracté cette maladie et comment il a été guéri, je<br />
l'ignore ; car je n'ai pas assisté aux faits. J'ai appris pourtant de Laurent Le Saint, qu'Alain Le Gagon, du Michel en<br />
question, et de plusieurs autres, que ce Michel avait attrapé son mal pour avoir craché sur la main d'un pauvre qui lui<br />
demandait l'aumône pour l'amour de Dieu et de dom <strong>Yves</strong>, et qu'il avait ensuite recouvré la santé à l'invocation de dom<br />
<strong>Yves</strong>...»<br />
De même Floria, épouse de ce Jean de Trévou, témoin présenté sur le précédent miracle, assermentée et<br />
soigneusement questionnée a fait en tout et sur tout la même déposition que son mari, en substance et en fait.<br />
Laurent Le Saint, de la cité de Tréguier...<br />
TEMOIN 123<br />
« J'ai vu il y a déjà dix ans ou environ, un homme qui se disait originaire de Niort venir à l'église de Tréguier et y<br />
entrer, en chemise et braies, et une corde au cou. Il disait en l'avouant publiquement et en faisant serment à Maître<br />
Hervé, alors Official de Tréguier pour frère Jean Rigaud alors évêque de Tréguier, qu'il arrivait en cette tenue dans<br />
l'église de Tréguier parce qu'il avait échappé au danger de mort à l'invocation de dom <strong>Yves</strong> enseveli dans l'église de<br />
Tréguier. Il avait en effet été condamné à la pendaison à Niort et trois fois le même jour avait été pendu. Mais la corde<br />
s'était cassée par le milieu. Sur le cou de l'homme les cicatrices des blessures causées par la corde de ses pendaisons<br />
apparaissaient d'une manière très visible. Je vous ai dit ce que je connais et ne sais rien d'autre. Il y a donc dix ans de<br />
cela. Je ne me souviens ni du mois ni du jour. J'ai vu cet homme et j'ai entendu ce qu'il disait en présence de Catherine,<br />
veuve du fils Belen, citoyen de Tréguier, d'Olivier Lann, de Hervé Goëlo et devant une foule nombreuse de peuple<br />
venue écouter le récit de miracle. Je ne connaissais pas cet homme auparavant, et j'ignore le lieu du miracle et l'origine<br />
de l'homme, en dehors de ce que j'ai déjà dit...»<br />
Le même témoin raconte :<br />
«L'année de la mort de dom <strong>Yves</strong>, une femme de la cité de Tréguier, nommée Helyendis, épouse d'Amireys, citoyen<br />
de Tréguier, hydropique et à ce point grosse et enflée que la peau avait cédé en plusieurs endroits de son corps, fut<br />
guérie de sa maladie à l'invocation de dom <strong>Yves</strong>. Je le sais pour avoir vu cette femme plusieurs fois alors qu'elle était<br />
comme j'ai dit hydropique et enflée. Ensuite je l'ai vue plusieurs fois dans la cité de Tréguier, guérie de sa maladie. La<br />
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