Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves
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TEMOIN 226<br />
Noble femme Théophanie de Pestivien, épouse de nobre homme Alain de Keranmes, chevalier, de la paroisse du<br />
Bienheureux Michel en Grève, âgée de 60 ans ou environ...<br />
« Le chevalier mon mari, et moi, voulions, il y a bien environ huit ans de cela, faire pèlerinage aux Sept Saints de<br />
Bretagne, et nous étions en direction d'un port de mer nommé Laber, au diocèse de Vannes. Nous fîmes embarquer le<br />
palefroi liard du chevalier à bord d'un bateau, car nous voulions faire traverser le port au palefroi avant nous. Le<br />
palefroi se trouvait donc sur le navire. Pour empêcher que les voiles hissées haut sur le navire ne le troublent, le<br />
chevalier lui fit couvrir la tête d'un surcot, ainsi par la suite il ne serait pas troublé. Le navire avec le palefroi était à michemin<br />
de la traversée du port, quand notre palefroi, bondissant du bateau, sauta dans la mer et y précipita avec lui le<br />
serviteur du chevalier qui le tenait par les rênes. Voyant cela du rivage où nous nous trouvions, mon mari et moi nous<br />
écriâmes : «Saint <strong>Yves</strong>, à l'aide !». A peine l'avions-nous dit que le serviteur apparut hors de l'eau et saisit un aviron du<br />
bateau. Tout de suite alors d'autres l'attrapèrent du navire, et l'y déposèrent. Quant au palefroi qui avait la tête<br />
recouverte, il était agité par la houle. Ce que voyant, le chevalier dit : «Saint <strong>Yves</strong>, rends-moi mon palefroi, et je<br />
l'amènerai à votre tombeau ». Aussitôt que le chevalier eut prononcé ce vœu, le palefroi tourna face à la houle sa tête<br />
toujours recouverte et s'en vint, tout droit, au rivage d'où il était parti, malgré le flot et le courant. Je ne me souviens ni<br />
du jour, ni de l'heure, ni du mois. Avec moi et mon mari assistaient à cela un assez grand nombre de gens dont j'ai<br />
oublié les noms...»<br />
TEMOIN 227<br />
Mencia, épouse d'Olivier de Sista, de la paroisse de Saint Evarzec, diocèse de Quimper, âgée de 40 ans ou environ...<br />
« Il y a de cela dix-huit ans, je me trouvai enceinte. Arriva le temps d'accoucher. Pendant quinze jours je souffris<br />
des douleurs. Ce travail me rendit goutteuse, et mes membres surtout mes jambes et mes cuisses devinrent<br />
pratiquement noirs. J'étais aux portes de la mort, de ne pouvoir accoucher. Enfin Adenora, ma mère, aujourd'hui<br />
défunte, invoqua le seigneur saint <strong>Yves</strong> et fît un vœu, en suite de quoi je mis au monde une fille pendant mon<br />
sommeil, sans la moindre douleur, et sans l'aide d'aucune sage-femme. Mes membres, jambes et cuisses, furent libérés<br />
de la goutte et de leur maladie. Cela se passait en été, mais je ne me souviens ni du mois ni du jour».<br />
(Interrogée sur l'époque, elle répéta comme ci-dessus).<br />
« Etaient présentes ma mère Adenora, Adelicia dite Hesezou, et Juliana veuve Rossic, alors vivantes, maintenant<br />
mortes, qui toutes furent saisies de sommeil comme moi aussitôt faits l'invocation et le vœu. Cette invocation et ce<br />
vœu, ma mère les prononça en ces termes ou en termes équivalents : «Seigneur saint <strong>Yves</strong>, je vous remets et vous<br />
dévoue ma fille, et la créature qui se trouve en elle ; et je vous promets six deniers par an, tant que vivra cette créature,<br />
si vous me sauvez ma fille et si la créature parvient au baptême». Cela se passait dans la grande salle (aula) de la<br />
maison de mon mari, dans son manoir, appelé Ainet, dans la paroisse de Saint Evarzec, au diocèse de Quimper.<br />
Réveillée après mon accouchement, j'allai, sans l'aide de quinconque jusqu'à une chambre sur mon lit. Quant à ma<br />
fille, venue au monde de cette façon, je la trouvai à mon réveil toute propre, sans la moindre trace de sang ou autres<br />
souillures, tout comme si on l'avait baignée plusieurs fois. Dans les lieux que j'ai nommés et ailleurs tout cela fut et est<br />
de notoriété publique, etc. Ma fille est vivante. Elle a un mari pourvu de 200 livres de revenus ; il était suffisant<br />
pourtant et il devait suffire qu'elle eût mari possédant seulement dix livres de revenus. Ma fille est très dévote ; elle<br />
jeûne chaque semaine deux jours au pain et à l'eau. Je crois que cette fille doit tout cela aux prières et aux mérites du<br />
seigneur saint <strong>Yves</strong> Hélory ».<br />
Olivier de Sista, mari de Mencia...<br />
TEMOIN 228<br />
« Ce miracle dont on vient de parler est de notoriété publique dans la paroisse de Saint Evarzec, et dans la cité et le<br />
diocèse de Tréguier. Et moi qui souffrais depuis six mois d'une goutte, et que les médecins jugeaient incurable, j'ai été<br />
guéri de mon mal à l'invocation de saint <strong>Yves</strong>. Cette goutte descendit dans mon bras droit. Un trou pratiqué dans ce<br />
bras la fit miraculeusement sortir lentement. Il y a environ six ans de cela. Je me suis voué à Dieu et au très pieux<br />
seigneur <strong>Yves</strong> : voilà ce que je peux dire de l'invocation et des paroles employées à cet effet. Je ne me souviens ni du<br />
jour, ni du mois, ni des autres circonstances...»<br />
TEMOIN 229<br />
Frère Guillaume Roland, de l'Ordre des Frères Mineurs du couvent de Guingamp, âgé de 60 ans ou environ...<br />
«Le lundi avant la fête de Saint Pierre aux liens cette année, vers l'heure de prime, alors que j'entrais dans la ville de<br />
Tréguier, j'ai rencontré un homme qui tenait un cheval, et ce cheval, disait-on, avait tué un enfant. Et en ce même<br />
endroit, j'ai vu cet enfant, étendu sur les genoux de sa mère et, de toute évidence, il était mort. Je me suis rendu ensuite<br />
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