Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves

ailleurs. Je vous promets de vous offrir une coupe de cire et une fois la somme de douze deniers si j'arrive à la
retrouver». Le lendemain j'ai fait placer une coupe de cire votive dans l'église de Tréguier au-dessus et à côté du
tombeau de dom Yves. Au bout de six ans, précisément le jour où je l'ai perdue, il est arrivé que la maison de Geoffroy
Gasqueder a brûlé, avec tout ce qu'elle contenait, à l'exception de la coupe d'argent. Celle-ci, après que tout eut brûlé,
me fut restituée absolument intacte et sans aucune altération, par Yves de Ker Ouzi, noble, lequel me dit qu'il l'avait
eue dudit Scolan, et d'Yves fils du prêtre Nevez. Ceux-ci l'avaient trouvée dans la maison incendiée...»
TEMOIN 135
Henri de Ker Guezonec, prêtre, paroissien de Coatreven, âgé de 40 ans...
« Des charpentiers avaient par inexpérience coupé trop court des madriers pour la confection du Pont Losquet,
diocèse de Tréguier, et les avaient donc rendus inutilisables à cet effet. Or grâce aux prières de dom Yves qui passait
par là ces madriers se trouvèrent miraculeusement à même de tenir leur place dans l'ouvrage. Si je connais la chose,
c'est qu'un jour, je ne sais plus lequel, j'ai vu Yves de Kerguezonec, mon père, dans un trouble et une colère
formidables. Il avait en effet acheté du bois, à ses frais et dépens, pour construire cet ouvrage, et voilà qu'après l'avoir
fait mesurer par des gens qualifiés trois, quatre ou cinq fois, il l'avait trouvé trop court d'un demi-pied pour ce à quoi
on le destinait. Pour la consolation de mon père, dom Yves vint à passer et il pria Dieu de rendre les madriers à même
de tenir leur place. Après quoi dom Yves mesura le bois, et l'on trouva qu'il allait bien. J'étais présent à ce que je vous
raconte. Cela eut lieu l'an du Seigneur 1301 ou environ. Mais je n'ai aucun souvenir ni du mois ni du jour. Etaient
présents ma mère et mon frère Guillaume décédés, et Olivier Taliac, paroissien de Tréguier, et plusieurs dont je ne me
rappelle pas les noms. L'endroit où j'ai vu et entendu ces choses était la maison de mon père située près du pont...»
TEMOIN 136
Olivier Tanac, paroissien de l'église de Tréguier, âgé de 40 ans ou environ...
« J'ai constaté le fait que le matériau était trop court, et je l'ai fait mesurer avant l'arrivée d'Yves, avant et après son
invocation à Dieu. J'ai vu dom Yves mesurer le bois et le trouver deux pieds plus long qu'il n'était avant son arrivée et
avant les prières qu'il fit à Dieu».
Par ailleurs Olivier Tanac a fait en substance et de fait la même déclaration que Henri le témoin immédiatement
précédent, en des termes pourtant différents.
TEMOIN 137
Henri de Ker Guezocret, témoin nommé dans le précédent miracle,...
« C'était, je crois, un samedi : j'ai fait avec le cheval que je montais une chute de sur le pont Losket (celui qu'on a
nommé à l'occasion du précédent miracle), et je suis tombé dans l'étang contigu à ce pont. Il m'a semblé que je suis
resté sous l'eau le temps d'une demi-lieue et plus. C'est à l'invocation de dom Yves que je dois d'avoir été sauvé et
retiré du danger de mort par noyade. Ceci se passait en l'an 1334 ou environ, au mois de janvier, je pense, un samedi
donc. (Interrogé sur le lieu, il redit comme ci-dessus). Etaient présents Yves de Ydon, et Amona, fille de Moravan
Contyer, et Mahuta ou Mahauta, ma sœur, Oliva, fille d'Olivier Bollocz, de la paroisse de Coatreven, et plusieurs
autres dont je ne me rappelle pas les noms. Les termes que j'ai employés dans mon invocation à dom Yves sont les
suivants ou de semblables : «Seigneur saint Yves, au secours ; je célébrerai chaque année une messe en ton honneur et
je t'offrirai douze deniers par an une fois rétabli». Il y avait dans une sacoche attachée à l'arrière de ma selle beaucoup
de lettres et de documents écrits : ils n'ont pas été détruits, ni d'aucune manière altérés...»
TEMOIN 138
Oliva, fille d'Olivier Rivallon, autrement dit Bollocz, paroissienne de Coatreven, âgée de 20 ans ou environ...
« Un samedi du mois de janvier, l'an du Seigneur 1324 ou environ, je crois, les eaux étaient en crue j'ai vu mon
oncle, Henri de Ker Guezenoc, prêtre, recteur de l'église de Mantallot, diocèse de Tréguier, qui passait à cheval sur le
pont Losket, diocèse de Tréguier, tomber avec son cheval dans l'eau qui alimentait l'étang sous le pont. Et en tombant
dom Henri criait : «Seigneur saint Yves à l'aide ! Tire-moi du danger !» Et sous mes yeux, dom Henri est reste sous
l’eau si longtemps que les autres personnes et moi-même l'avons cru noyé. Or, bientôt après il était délivré du danger,
je l'ai vu, et j'ai la ferme conviction qu'il l'a été grâce à l'invocation qu'il a faite. »
(Interrogée sur l'année, le mois, le jour, elle redit comme ci-dessus). Etaient présents Yves de Ydon, Hamona fille
de Morvan Courtier, Mahautha, sœur de dom Henri, et plusieurs autres dont je ne me rappelle pas les noms. (Elle dit la
même chose que le témoin immédiatement précèdent sur la sacoche et les lettres qu'elle contenait)...
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