Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves

Aliéner, et son frère nommé Colin, et Guillaume Gourtelet de Plouec se trouvaient présents au moment de ma
guérison. Comme j'ai dit, le fuseau m'a blessé dans ma paroisse et sur la route près de ma maison ; c'est dans ma
maison que j'ai été guéri. Je me suis voué en ces termes ou en des termes équivalents : «Je fais le vœu et je promets à
Dieu et au Bienheureux Yves que si je guéris je lui remettrai chaque année quatre deniers, et je jeûnerai chaque samedi
tout le temps qui me reste à vivre».
Aliénor, épouse d'Olivier Le Maczcon,...
TEMOIN 144
« Olivier, mon mari, avait le pied gravement endommagé près de la cheville, par le bout d'une «broche» qui l'avait
percé et qui y était resté enfermé. On en était à ne plus espérer sa guérison. Or ce morceau de broche est sorti de la
blessure du pied sans la moindre difficulté, et il s'est vu complètement guéri à l'invocation de dom Yves. Olivier a
invoqué dom Yves et s'est voué à lui à peu près en ces termes : «Seigneur saint Yves, délivre-moi de l'infirmité que j'ai
au pied, et je jeûnerai en ton honneur une fois par semaine, et je t'offrirai chaque année, tant que je vivrai, quatre
deniers». Aussitôt accomplis l'invocation et le vœu, le bout de bois est sorti et est tombé par terre. Olivier a été guéri,
et depuis il n'a plus souffert à cet endroit. Au mois d'octobre dernier il y a eu vingt ans que cela s'est produit. Je n'ai
pas souvenir du jour. Cela se passait dans la maison d'Olivier, en la présence de Colin, mon frère, et de mon mari et de
moi. Il est resté malade trois semaines...»
Alain Le Cervesier, de la cité de Tréguier, âgé de 55 ans...
TEMOIN 145
« J'affirme avoir fabriqué beaucoup de bateaux en cire pour de nombreuses personnes. Ces gens après des vœux
faits à dom Yves avaient échappé, disaient-ils, au péril de la mer. J'en ai confectionné en particulier trois à la demande
de Yves Guyo, de Luc et de Henri son frère, de la paroisse de Ploubazianec, diocèse de Saint-Brieuc. A l'invocation de
dom Yves ils avaient échappé, disaient-ils, à la mer : leur bateau s'était échoué sur un rocher et se trouvait en péril :
aussitôt après leur vœu, il s'est vu dirigé par miracle jusqu'au port.
J'ai encore fabriqué un bateau en cire à la demande d'un homme dont j'ignore le nom. Il disait avoir été sauvé par
un vœu fait à dom Yves, alors que le bateau sur lequel il se trouvait avait tout l'avant brisé contre un rocher. J'ai vu le
bateau ainsi brisé dans le port de Tréguier.
J'ai encore fabriqué une barque en cire à la demande de quelqu'un qui s'appelait Alain Kloareg, paroissien de Saint
Julien de Mehurlent, diocèse de Tréguier. Il disait qu'une très violente tempête l'avait mis en péril évident de noyade et
qu'il avait échappé.
J'ai vu suspendre chacun de ces bateaux, et je les ai vus suspendus dans l'église de Tréguier près du tombeau de
dom Yves à l'invocation duquel ces miracles précédemment rappelés avaient été accomplis.
J'ai vu un marchand espagnol dont j'ignorais le nom déposer en offrande dans le tronc de saint Yves dans l'église de
Tréguier 15 livres tournois. Il les avait promises, disait-il, comme compensation à la valeur d'un tonneau de vin, alors
qu'il risquait de se faire engloutir avec le chargement de vins qu'il avait établi sur la mer : il rapportait avoir été délivré
du danger par l'invocation de saint Yves».
TEMOIN 146
Dom Pierre de Lanmeur, professeur de droit, du diocèse de Dol à l'intérieur du diocèse de Tréguier, âgé de 60 ans ou
environ...
« Ma fille avait une taie sur l'œil. Or après qu'on l'eut vouée à saint Yves, le lendemain elle était guérie. Cela s'est
passé il y a 24 ans ou environ, au mois de mai ou de juin, je ne sais plus quel jour. Etaient présents, en plus de moi,
mon épouse Lévénez et Mahauta, la nourrice de ma fille, et plusieurs autres dont je ne me souviens plus. Cela s'est
passé chez moi au Cosquer, en la paroisse de Guimaëc, diocèse de Tréguier, et à l'invocation de saint Yves. Ma femme
m'a dit : «Vouons-la à saint Yves, car je la préférerais morte plutôt que de la voir rester dans un tel état». Alors nous
l'avons vouée en ces termes : «Saint Yves, si vous lui donnez la santé, nous irons pieds nus à votre tombeau». Ma fille
s'appelait Margilia. Le mal lui est arrivé de la façon suivante : elle a souffert à trois reprises d'une fièvre continue, puis
elle a contracté la maladie appelée vérole, et c'est alors que lui est venue cette tache sur l'œil. Nous l'avons vue avec
cette taie sur l'œil pendant huit jours avant que nous l'ayons vouée. La taie avait la grandeur d'un grain de pois. Nous
avons fait le vœu un jour après dîner et le lendemain sa mère et moi nous l'avons trouvée guérie : tel est le temps qui a
séparé le vœu de la guérison. Ma fille n'est plus en vie. Je ne me souviens pas de la date de sa mort. Elle a vécu deux
page 91 / 123