Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves
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TEMOIN 202<br />
Guillaume Daoubennek, clerc, mari de ladite Pétronille, de la paroisse de Trégrom, âgé de 35 ans et plus...<br />
« J'ai connu et vu mon épouse Pétronille atteinte d'une maladie à l'œil dont elle souffrait. Sur mon conseil, elle s'est<br />
vouée à saint <strong>Yves</strong> et l'a invoqué ; et elle a été débarrassée et guérie».<br />
(Questionné sur les paroles employées, la manière, l'époque et le lieu et les autres circonstances il a fait la même<br />
déposition que son épouse. Et il a ajouté que tout cela était et est de notoriété publique, etc.)<br />
TEMOIN 203<br />
Lavina, veuve de Darien Hervé, clerc, de la paroisse de Coatreven, âgée de 50 ans ou environ...<br />
« Ma fille Juliana, alors âgée de deux ans et demi, avait contracté une maladie qui lui avait fait perdre la vue. Je<br />
l'avais transportée en pèlerinage au tombeau de saint <strong>Yves</strong> pour obtenir sa santé, et je l'avais vouée à saint <strong>Yves</strong>, en<br />
l'invoquant de la façon suivante : «O saint <strong>Yves</strong>, je vous dévoue ma fille, pour que vous la libériez ou par la mort ou<br />
par la vie ; et je vous promets de vous remettre un denier par an». A cette invocation, ma fille qui était aveugle, a<br />
recouvré la vue dans un seul œil ; et l'autre qui était fermé, elle l'a ouvert, mais elle ne voyait rien avec. Vingt-trois ans<br />
se sont écoulés depuis lors ; quant au mois et au jour, je ne m'en souviens pas ; mais c'était entre la fête de Pâques et<br />
celle de la Nativité du Bienheureux Jean-Baptiste dans l'église de Tréguier, près du tombeau de saint <strong>Yves</strong>, en ma<br />
présence et en présence de beaucoup de personnes dont je ne me souviens pas. Elle est restée et on l'a vue aveugle<br />
pendant 9 semaines...»<br />
TEMOIN 204<br />
Frère André, abbé du monastère de la Bienheureuse Marie de Beau Port, de l'Ordre des Prémontrés, diocèse de<br />
Saint-Brieuc, âgé de 60 ans ou environ...<br />
«Henri Anger d'Anglesqueville, diocèse de Coutances, était perclus et courbé au point qu'il ne pouvait se déplacer<br />
sans béquilles et qu'il traînait les pieds. Les mérites et les prières de dom <strong>Yves</strong> l'ont délivré et guéri. Voici comment je<br />
l'ai su. Un jour, je ne sais plus lequel, je me rendais dans mon abbaye de Saint-Brieuc. Je rencontrai ledit Henri qui<br />
faisait route sur ses deux béquilles. Il me salua en français. L'entendant parler cette langue, je lui demandais d'où il<br />
était : «Je suis de Normandie, dit-il». Je lui demandai alors où il allait. Il se rendait, me dit-il, en pèlerinage à Tréguier<br />
vers le Bienheureux <strong>Yves</strong>. Neuf jours ou environ après, ce même Henri vint à l'abbaye, et je le vis : «J'ai vu, lui dis-je,<br />
un homme qui vous ressemblait. Il gagnait Tréguier sur deux béquilles pour aller trouver le Bienheureux <strong>Yves</strong>, alors<br />
que je me rendais à Saint-Brieuc» - «Je suis celui-là, me répondit-il» - «Où sont donc vos béquilles ?» - «Je les ai<br />
laissées à Tréguier, au tombeau de saint <strong>Yves</strong>». Et il me montra ses doigts. «Et j'ai été ni plus ni moins guéri, dit-il, par<br />
la grâce de Dieu et en vertu des mérites de saint <strong>Yves</strong>». Je ne sais pas si Henri s'est voué à saint <strong>Yves</strong>, ni de quels<br />
termes il se serait servi. Cela se passait après Pâques, dans la saison estivale. Je ne me souviens ni du mois, ni de la<br />
semaine, ni du jour, ni de l'heure, et 21 ans ou environ se sont écoulés depuis. Je crois qu'il doit sa guérison et sa<br />
délivrance aux mérites de saint <strong>Yves</strong>. Cela est de notoriété publique dans l'abbaye de Beau Port, dans la ville de<br />
Tréguier, et dans les lieux circonvoisins».<br />
Le même témoin ajoute :<br />
« J'avais une fièvre continue après récidive et je m'attendais plus à mourir qu'à guérir. Je me suis alors voué à saint<br />
<strong>Yves</strong> en ces termes : «Saint <strong>Yves</strong>, je me voue à vous, et je vous demande de prier Dieu pour moi, de façon qu'il me<br />
donne la santé». Peu après j'ai entendu une voix qui me disait : «Toi, mon enfant, attrape ceci, et quand je reviendrai,<br />
je te l'enlèverai». Et tout de suite me vint un hoquet que je n'avais pas avant et qui me dura deux jours. Le hoquet<br />
passé, je fus guéri. J'ai été malade pendant quatorze semaines. Je sais que je m'attendais plus à mourir qu'à guérir<br />
puisque le médecin, maître Geoffroy de Saint Léan, avait pronostiqué pour moi la mort. Je ne pouvais normalement y<br />
échapper, disait-il. C'est en la fête de saint Martin d'hiver qu'il y a eu vingt ans ou environ que cela s'est passé. Etaient<br />
témoins du vœu que je fis frère Jean de Lotornier, convers, et Alain Le Seuturier...»<br />
TEMOIN 205<br />
Frère Robert, dit Le Fournier, chanoine de ladite abbaye, âgé de 55 ans ou environ...<br />
« Henri Anger dont on a parlé, d'Anglesqueville , diocèse de Coutances, est venu un jour à l'abbaye de Beau Port,<br />
boiteux et impotent au point de ne pouvoir se déplacer sans ses béquilles, mais il traînait les pieds, et il avait les nerfs<br />
des mains tout incurvés à force de porter ses béquilles. Il est resté deux jours à l'abbaye. Ensuite il est parti en<br />
pèlerinage à saint <strong>Yves</strong> de Tréguier. C'est là qu'il a été délivré, guéri, et qu'il a laissé ses béquilles. Par la suite je l'ai vu<br />
dans l'abbaye remis, guéri grâce aux mérites de saint <strong>Yves</strong>, comme il me l'a assuré lui-même. Je le connaissais<br />
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