Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves
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TEMOIN 91<br />
Jean Gac, de la paroisse de Trédarzec, âgé de 40 ans ou environ...<br />
«Un jour je me trouvais à bord d'un navire en mer près du Port Béni (du même diocèse). Une tempête eut lieu si<br />
grande à cet endroit que notre navire se brisa et que les flots le recouvrirent et l'engloutirent. Dans ma grande angoisse<br />
et dans ma peur, j'invoquai le Bienheureux <strong>Yves</strong> et me vouai à lui. Tout de suite, grâce aux mérites du Bienheureux,<br />
j'en suis fermement convaincu, je trouvai un petit fragment de navire, je crois, et avec cette épave je nageai et parvins<br />
sur l'eau à un autre navire sur lequel j'embarquai. C'est ainsi que je me sauvai. Mes autres compagnons de navigation,<br />
périrent. Ils ont péri, à mon avis, parce qu'ils ne se sont pas voués, surtout que deux d'entre eux savaient nager, alors<br />
que moi non. Je sais que ces compagnons-là savaient nager pour les avoir vus le faire à des époques antérieures.<br />
L'événement a eu lieu il y a onze ans, ou environ, au mois d'octobre, un samedi. Les gens présents étaient mes<br />
compagnons défunts, et plusieurs autres qui se trouvaient sur le navire qui m'a sauvé. Ces gens-là je ne les connaissais<br />
pas, car c'étaient des étrangers, je veux dire du Goëlo, à ce qu'on disait. Le lieu était donc le Port Béni ; et les paroles<br />
par lesquelles je me suis voué furent : «Saint <strong>Yves</strong>, je me voue à vous ; et si je m'en sors, je me rendrai nu à votre<br />
tombeau». Et je répétais sans cesse l'invocation : «Saint <strong>Yves</strong>, saint <strong>Yves</strong>, aide-moi». Combien de temps suis-je resté<br />
en mer sur mon épave ? Le temps d'une demi-lieue, et plus. L'épave qui m'a permis de me sauver avait un pied de long<br />
ou environ, et trois doigts de large...»<br />
TEMOIN 92<br />
Olivier Darien, de la paroisse de Plouguiel, âgé de 50 ans ou environ...<br />
«Un jour le feu avait pris dans une maison, et il se trouva que ce feu qui la brûlait était très intense. Or cette maison<br />
n'était distante de la mienne que de deux pas ou environ. Un grand vent soufflait, tant et si bien que la flamme de<br />
l'incendie recouvrait ma demeure. Alors mon père invoquant dom <strong>Yves</strong> lui voua ma maison ainsi recouverte de la<br />
flamme de l'incendie. Aussitôt un vent contraire se leva à travers la flamme et ma maison fut sauvée de l'incendie<br />
grâce aux mérites du Bienheureux <strong>Yves</strong>. C'est là ma conviction. Si je le sais, c'est que, présent aux faits, j'ai vu et<br />
entendu qu'à peine le vœu prononcé la flamme se tourna dans la direction opposée, comme je l'ai dit. Il y a de cela 20<br />
ans ou environ ; on était au mois de septembre ; je ne me rappelle plus le jour. Etaient présents Geoffroy Pasquio, et<br />
feu Darien Quérin, et son épouse, et plusieurs autres de la paroisse de Plouguiel, maintenant décédés. Le vœu fut<br />
prononcé en des paroles comme celles-ci que mon père dit en ma présence : «Saint <strong>Yves</strong>, saint <strong>Yves</strong>, je vous dévoue<br />
ma maison, et je vous donnerai en retour huit deniers chaque année tant que je vivrai». Mon père s'appelait Darien<br />
Amon Guérin. Le feu dura presque deux jours, et la flamme de l'incendie se maintint le temps d'une demi-lieue audessus<br />
de ma maison...»<br />
TEMOIN 93<br />
Alain Cloareg, paroissien de Trédarzec, âgé de 55 ans ou environ...<br />
«Un jour je naviguais à travers un bras de mer que longe la cité de Tréguier, quand j'entendis des gens crier bien<br />
fort : «Venez vite, venez vite, les marins, car des gens se noient par ici». Arrivés près de l'endroit où les cris avaient<br />
lieu, nous trouvâmes sur les flots de la mer un enfant revêtu de ses habits, gisant sur le dos comme s'il voulait dormir,<br />
étendu avec un petit bâton dans la main. Les gens criaient alors plus fort : «Saint <strong>Yves</strong>, saint <strong>Yves</strong>, à l'aide». Le navire<br />
avec, à son bord, moi et ceux qui m'accompagnaient, s'approcha de l'endroit où se trouvait sur les flots notre garçon.<br />
J'étendis la main, saisis l'enfant et l'attirai à moi. Aussitôt l'enfant tendit les mains et me prit par le cou jusqu'à ce qu'il<br />
fût sur le navire. Il échappa ainsi au danger de la noyade, grâce aux mérites du Bienheureux <strong>Yves</strong>, comme avec piété<br />
et conviction nous l'avons cru, moi et mes compagnons. Cela se passait en été autour de la fête Bienheureux Jean<br />
Baptiste, et il me semble que 23 ans ou environ se sont écoulés depuis. Je ne me rappelle pas le jour. Il y avait là le<br />
père de l'enfant nommé André, Jean Gegot, feu Hervé Trifor, feu Olivier Mengut, de la paroisse de Trédarzec, qui se<br />
trouvaient à bord avec moi. L'enfant en question s'appelait Alain André. Il avait dix ans ou environ, à ce qu'il me<br />
semble. Je connaissais l'enfant avant et après, car c'était mon voisin. Il est resté sur l'eau le temps d'un tiers de lieue ou<br />
environ, à partir du moment où j'ai entendu les cris que j'ai dits. Ceux qui criaient, c'étaient d'une part trois garçons, les<br />
compagnons du garçon en question qui se trouvaient sur la rive du bras de mer, et d'autre part plusieurs femmes.<br />
J'ignore les noms des femmes, mais les enfants s'appelaient l'un Olivier Prieur, l'autre Maguit Guillaume, et l'autre<br />
Alain Puelle (Plac'hig ?). L'enfant ne savait pas nager, c'est ce qu'il m'a dit, et d'ailleurs il ne faisait aucun signe<br />
montrant qu'il nageait...»<br />
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