Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves
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paroisse à l'autre. Il s'agissait en l'occurence des paroisses de Pleubian, de Pleumeur et de Trédarzec, et de beaucoup<br />
d'autres localités.<br />
Il priait avec beaucoup de ferveur et célébrait ses messes très dévotement. Les larmes accompagnaient souvent ses<br />
célébrations et ses prières. C'est ce que j'ai vu. Parfois il se tenait à genoux, et de temps en temps il restait étendu par<br />
terre, le capuchon sur la figure.<br />
C'était un homme d'une grande compassion à l'égard des personnes malheureuses. J'ai vu et entendu souvent qu'il<br />
défendait les causes et les droits des mineurs, des veuves, des orphelins, et des autres personnes malheureuses. Je ne<br />
me souviens pas des noms de ces gens-là, car à l'époque je ne me souciais pas de confier ce genre de choses à ma<br />
mémoire...»<br />
TEMOIN 48<br />
Geoffroy, fils de Panthonada veuve de Rivallon le Jongleur, etc. a fait la même déposition que sa mère Panthonada en<br />
tout et pour tout en substance et de fait, en ajoutant ceci : «Dom <strong>Yves</strong> m'a plusieurs fois conduit par les paroisses<br />
circonvoisines de l'église de Tréguier, tandis qu'il s'y rendait pour prêcher et pour visiter les malades».<br />
TEMOIN 49<br />
An Koanta, sœur dudit Geoffroy, etc, a dit la même chose que sa sœur Amicia en tout et pour tout en sustance et de<br />
fait, en ajoutant ceci : «J'ai quarante ans et plus ; je me rappelle parfaitement la vie que dom <strong>Yves</strong> a menée pendant les<br />
18 années assurément qui ont précédé sa mort. Ma sœur Amicia dans sa déposition qu'elle a faite a dit ce qu'étaient la<br />
vie et la conduite de dom <strong>Yves</strong> pendant cette période».<br />
TEMOIN 50<br />
Jean Autred, recteur de l'église du Faouet, au diocèse de Tréguier, âgé de 50 ans...<br />
«J'ai vu et connu dom <strong>Yves</strong> pendant les quatorze années qui ont précédé sa mort. C'était un homme de vie bonne et<br />
de conduite honnête. Je l'ai vu en effet vivre vertueusement, distribuer des aumônes aux pauvres, et j'ai constaté qu'une<br />
foule de pauvres le suivaient.<br />
La vie qu'il menait était très rigoureuse et très sévère. Je l'ai vu maintes fois s'asseoir à la table du seigneur<br />
Geoffroy de Tournemine, naguère évêque de Tréguier, et à celle de beaucoup d'autres personnages de haut rang. Il ne<br />
mangeait en la circonstance que du pain grossier et des plantes potagères et buvait de l'eau, mais il faisait semblant de<br />
prendre les mets servis à tous qu'on plaçait devant lui.<br />
Je l'ai vu aller et venir en cotte, housse et chaperon de grossière étoffe blanche de «burell», et il portait des souliers<br />
hauts à courroies, alors qu'il pouvait s'offrir de bons vêtements puisqu'il possédait tant en biens patrimoniaux qu'en<br />
biens ecclésiastiques quarante livres de revenus qu'il donnait aux pauvres.<br />
Je l'ai vu bien souvent célébrer la messe avec dévotion, prier et prêcher en public au peuple la parole de Dieu. A ce<br />
qu'on disait il portait un cilice. J'ai vu plus d'une fois des poux se promener autour de son cou. Quand il s'en apercevait<br />
lui-même, il les repoussait sur sa poitrine contre sa peau, et il n'admettait pas qu'on les enlevât. A ceux qui voulaient le<br />
faire, il disait : «Laissez-les retourner à mon cadavre».<br />
Trois ou quatre jours avant la mort de dom <strong>Yves</strong>, je suis allé le voir dans son manoir de Ker Martin, en compagnie<br />
de maître <strong>Yves</strong> Cognac, alors officiai de Tréguier, et nous l'avons trouvé sur son lit, c'est-à-dire par terre, revêtu d'une<br />
cotte et d'une housse avec des souliers ou ses bottes, et il y avait à sa tête une pierre comme oreiller. L'official lui<br />
reprocha d'être couché de la sorte et de ne pas avoir sous lui sa courte-pointe ou assez de paille ou de litière. A quoi<br />
dom <strong>Yves</strong> répondit qu'il n'était pas digne d'en avoir, et que ce qu'il avait lui suffisait. Je l'ai vu plusieurs fois ainsi, et je<br />
l'ai entendu ; et ce que j'ai déposé est de notoriété publique dans la ville et le diocèse de Tréguier ».<br />
A mon Lobero, de la ville de Tréguier, âgé de 60 ans...<br />
TEMOIN 51<br />
«Une fois dom <strong>Yves</strong> et moi, venions du bourg de Lanvollon (diocèse de Tréguier) pour nous rendre à la ville de<br />
Tréguier. Il pleuvait dru. Quand la pluie eut cessé, dom <strong>Yves</strong> enleva sa housse qui était trempée. C'est alors que je vis<br />
le cilice qu'il portait sur la peau. Je le vis par-dessous, car la cotte se souleva quand dom <strong>Yves</strong> se défit de sa housse.<br />
C'est alors que la partie inférieure du cilice se laissa voir un peu. Je l'ai vu de cette façon-là, et c'était fait de poils<br />
bruns. Quant à dire à quelle époque j'ai vu ce cilice, je ne m'en souviens pas bien, mais il me semble que ce fut en<br />
hiver il y a bien de cela, je pense 40 ans et plus. Je ne me rappelle plus bien en présence de qui cela s'est passé. C'était<br />
dans la maison d'une pauvre femme, mais je ne sais plus ni le nom de la femme, ni même le nom de l'endroit.<br />
Cependant cette maison se trouve près de la route qui va du bourg de Lanvollon à la ville de Tréguier. Cela j'en suis<br />
sur».<br />
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