Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves

TEMOIN 174
Guillaume Tournemine, damoiseau, fils de feu le seigneur Geoffroy Tournemine, chevalier décédé, du diocèse de
Saint-Brieuc, âgé de 28 ans et plus...
« Ma mère, dame Jeanne de Beuc Maner, m'a dit plusieurs fois ceci : elle se trouvait à l'article de la mort, puisque
les médecins l'avaient abandonnée et que l'on préparait le nécessaire pour ses funérailles. C'est alors que dom Yves,
qui l'avait confessée plusieurs fois déjà, vint lui faire visite, un vendredi dont j'ai oublié la date. A l'heure du repas,
malgré de nombreuses sollicitations, il ne voulut prendre d'autres mets que du pain grossier et ne boire que de l'eau
fraîche avec les bouchées qu'il y trempait. La dame devant qui il mangeait ainsi le pria de lui donner une de ces
bouchées que dom Yves avait apportées pour lui. A peine l'eut-elle prise et quelque peu goûtée qu'elle se sentit
soulagée et pour ainsi dire délivrée de son mal. Ma mère, après cela, vécut encore vingt années et au-delà ; et elle
m'assurait qu'elle devait aux mérites et aux prières de saint Yves d'avoir obtenu d'être guérie de son mal...»
TEMOIN 175
Pathanoda, veuve d'Olivier Pinteclou, de la cité de Tréguier, âgée de 60 ans et plus...
« J'ai vu et connu Catherine, aujourd'hui épouse de Jean Begannon, infirme et recluse des pieds, des jambes, des
mains et des bras : elle tenait sous ses épaules ou aisselles ses mains fermées ; elle avait les bras joints et recourbés l'un
sur l'autre, si bien quelle ne pouvait ni marcher, ni se redresser, ni se nourrir toute seule. Je l'ai vue un jour pour la
dernière fois dans cet état, et le lendemain, sous mes yeux, elle se tenait debout, en pleine santé et guérie, marchant
toute seule correctement. Vingt-cinq années ou environ se sont écoulées depuis ; je ne me souviens ni du mois ni du
jour. Cela se passait dans la cité et l'église de Tréguier. Je l'ai vue ainsi infirme et paralysée pendant sept semaines ou
environ. Je ne la connaissais pas auparavant. Elle avait 15 ans ou environ. Elle était originaire de la paroisse de
Ploujean ; quant à savoir grâce à quelle invocation et à quelles paroles elle a été rendue à la santé, je n'y étais pas, mais
j'ai appris par elle-même et par beaucoup d'autres qu'elle a séjourné sept semaines dans la cité et l'église de Tréguier et
près du tombeau de saint Yves, et qu'elle s'est vouée à lui, qu'elle est venue en pèlerinage pour obtenir la santé, et que
c'est en retournant dans son pays qu'elle a été guérie aussitôt après avoir invoqué saint Yves...»
TEMOIN 176
Urou Benparola, de la cité de Tréguier, âgé de 60 ans et plus...
« J'ai connu et vu Catherine, aujourd'hui épouse de Jean Begannon, alors qu'elle était infirme et percluse des pieds
et des jambes, des mains et des bras ; elle gardait les mains fermées et serrées sous les aisselles, sans pouvoir les
ouvrir, et tenait les bras enroulés l'un sur l'autre et réunis, les jambes et les pieds l'un sur l'autre, si bien que
manifestement elle ne pouvait ni marcher ni se mettre debout. C'est dans cet état que je l'ai vue un jour une dernière
fois, et, peu après, ce même jour elle avait, sous mes yeux, les membres déliés, et elle se promenait debout toute seule,
pleinement guérie, rendue à la santé. Vingt-cinq ans et plus se sont écoulés depuis, mais je ne me souviens ni du jour
ni du mois. Cela se passait dans la cité de Tréguier, à l'église. Je l'ai vue pendant sept semaines ainsi affligée de
contractures. D'après son apparence physique elle avait 15 ans ou environ. Elle était originaire de Ploujean. J'ai appris
d'elle-même et de beaucoup d'autres qu'elle avait été guérie à l'invocation de saint Yves sur la route du retour, car elle
s'était vouée à saint Yves et s'était rendue en pèlerinage pour obtenir la santé. Tout cela fut et est de notoriété
publique...»
TEMOIN 177
Petronille, veuve d'Alain Fabre, citoyen de Tréguier, âgée de 50 ans ou environ...
«J'ai vu dans l'église de Tréguier, près du tombeau de saint Yves, une femme nommée Catherine, percluse des pieds
et des jambes, des bras et des mains. Bien des fois dans ses invocations, devant moi, elle invoquait saint Yves, lui
demandant de lui donner la santé : «Saint Yves, disait-elle, donne-moi la santé !» Et par la suite, au bout de deux jours,
je l'ai vue debout, en bonne santé, guérie, allant et venant toute seule. Vingt-six ans ou environ se sont écoulés depuis ;
je ne me souviens ni du mois ni du jour.
(Interrogée sur l'invocation et les termes employés, elle répond comme plus haut).
J'ai vu cette femme infirme et percluse pendant sept semaines ou environ. Je n'étais pas présente au moment de sa
guérison. Elle était originaire de Ploujean...»
page 103 / 123