Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves
Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves
Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Hervé de Goëlo, âgé de 40 ans ou environ...<br />
TEMOIN 223<br />
« J'ai vu ledit Geoffroy tomber dans le puits, et ce puits se trouve près de la grande croix du cimetière de Tréguier.<br />
C'était à l'heure de vêpres, un vendredi, j'en ai la certitude. Geoffroy dans sa chute et après, hurlait : «Saint <strong>Yves</strong>, aidemoi<br />
!». Je le sais pour l'avoir entendu. Quand il est tombé il avait la tête en bas du côté de l'eau du puits, et les pieds en<br />
l'air vers le ciel. Telle était la position après sa chute. Je le sais puisque je l'ai vu. Geoffroy a été retiré vivant de ce<br />
puits par moi, par Guillaume Castrou, lequel est descendu dans le puits pour lier Geoffroy de façon qu'on pût plus<br />
commodément le hisser dehors, par Laurent Saint, par Raolin Riboul, et par quelques autres dont j'ai oublié les noms,<br />
aux environs de la tombée du jour que j'ai dit. Geoffroy avait beau avoir été blessé à la tête de trois blessures, il disait<br />
ne pas souffrir ni de ces blessures-là ni de la chute qu'il avait faite : le Bienheureux <strong>Yves</strong>, selon lui, l'aidait en tout.<br />
Avant la fête prochaine du Bienheureux Michel, il y aura trois ans que ces événements ont eu lieu. A l'heure où je vous<br />
parle, Geoffroy vit toujours ; il se trouve à Saint-Jacques, où il s'est rendu avec Falor qui l'a conduit, puisqu'il est<br />
aveugle. J'ai entendu dire qu'un homme de la paroisse de Coatreven, je crois, dont j'ignore le nom, est tombé dans le<br />
puits en question et en est mort. Et je crois que c'est ce qui serait arrivé à Geoffroy s'il n'avait pas appelé le<br />
Bienheureux <strong>Yves</strong> à son secours. Avant sa chute, je connaissais Geoffroy depuis quinze ans et plus. A ce moment- là,<br />
il avait 50 ans ou environ, à ce qu'il me semblait et c'était également l'avis général de ceux qui le connaissaient...»<br />
TEMOIN 224<br />
Leveneza, veuve de Guy Mary, de la paroisse de Lanmeur, âgée de 60 ans...<br />
« Ma fille Mahauta, alors âgée de deux ans ou environ, perdit l'usage de la parole, et son visage, en particulier sa<br />
bouche, se déforma du côté gauche. Nerfs, bras et jambe gauches se paralysèrent et se contractèrent, si bien qu'elle ne<br />
pouvait ni les étendre ni s'en servir. Alors vint me trouver Junarchant, l'épouse de Hervé Lansque. Elle me dit de vouer<br />
et de remettre ma fille à saint <strong>Yves</strong> : elle avait l'espoir qu'elle recouvrerait la santé. Je le fis de la manière suivante en<br />
présence de ma fille : «Je te voue à saint <strong>Yves</strong> pour un denier par an, pour qu'il te libère de ce mal selon sa volonté».<br />
Ce vœu prononcé, je conduisis ma fille en pèlerinage au tombeau de saint <strong>Yves</strong>. Je me trouvais sur le chemin en la<br />
paroisse de Plestin, distante de sept lieues de la ville de Tréguier, quand ma fille recouvra pleinement la santé et se mit<br />
à parler comme avant : elle étendit bras et jambes, et, mise par terre, elle marcha toute seule. Son visage reprit son<br />
aspect primitif, et elle fut rétablie dans son état de santé initial. Cela se fit, j'en ai la ferme conviction, et c'est de<br />
notoriété publique, à l'invocation et en vertu des mérites de saint <strong>Yves</strong>. Elle était et elle est originaire de Lanmeur.<br />
Etaient présents quand elle reçut la santé mon mari, maintenant défunt, elle et moi...»<br />
TEMOIN 225<br />
Robert Daniel, âgé de 39 ans... de Plouzévédé, diocèse de Léon...<br />
« Ma mère Juzeta était atteinte depuis un certain temps d'une fièvre continue, je crois, et si gravement qu'elle<br />
désespérait de vivre. Sa mère Théophanie la voua à saint <strong>Yves</strong> qu'elle invoqua en ces termes : «Juzeta, moi, je te voue<br />
à saint <strong>Yves</strong> pour douze deniers par an, tant que tu vivras, pour qu'il te permette de vivre avec moi et de confirmer tes<br />
fils». Au bout d'un petit moment, sur le tard, elle transpira et fut pleinement guérie. Cela se passait dans la maison de<br />
Juzeta, il y a 18 ans, en présence de sa mère, de moi et d'autres personnes que j'ai oubliées, comme j'ai oublié le mois<br />
et le jour. Elle était restée et on l'avait vue malade 15 jours et plus. J'ai la ferme conviction, et ce fut et c'est de<br />
notoriété publique, qu'elle a dû sa délivrance et sa santé à l'invocation et aux mérites de saint <strong>Yves</strong>...»<br />
Le même témoin ajoute :<br />
«Ma mère Juzeta était en travail d'accouchement et avait ressenti les douleurs très fort pendant deux jours, si bien<br />
qu'on était en droit de croire qu'elle accouchait d'un enfant mort. La mère ainsi en couches se voua à saint <strong>Yves</strong> qu'elle<br />
invoqua de cette façon : «Saint <strong>Yves</strong>, je me voue à toi pour que tu me délivres et que tu fasses en sorte que l'enfant que<br />
je porte parvienne au baptême, et je te donnerai deux deniers». Le vœu prononcé, sans qu'on ait eu le temps de<br />
prononcer la salutation de la Bienheureuse Marie, elle enfanta un fils qui vécut neuf jours sans prendre ni lait, ni<br />
quelque nourriture que ce fût. Cela se passait il y a 15 ans, dans la saison de l'été, au mois de mai, je ne sais plus quel<br />
jour, vers midi. Ce fils reçut le baptême, et ma mère disait que quinze jours avant l'accouchement elle ne le sentait pas.<br />
Il se comportait en effet comme s'il était mort, et elle pensait qu'il l'était. (Même déclaration que les autres sur la<br />
notoriété publique). J'ai la ferme conviction que c'est à l'invocation et en vertu des mérites de saint <strong>Yves</strong> et par miracle<br />
que j'ai accouché et que mon fils a vécu...»<br />
page 121 / 123