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Enquete_canonisation AVEC ILLUST - Fonds St-Yves

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d'ailleurs et que j'étais une étrangère, je n'ai reconnu aucun témoin. Par la suite, au bout de deux mois, j'ai accouché<br />

d'un fils qu'on a appelé Guillaume, et qui vit encore ; il a dix ans et plus. J'ai su que l'enfant était mort dans mon ventre<br />

au fait que mon ventre et lui étaient froids, qu'il ne remuait pas, qu'il n'a pas remué des cinq jours que j'ai dits, et aux<br />

autres signes de mort que reconnaissent les femmes enceintes quand elles portent en elles un enfant mort. J'ai la ferme<br />

conviction que cet enfant est revenu à la vie en vertu des mérites et à l'invocation de saint <strong>Yves</strong>...»<br />

TEMOIN 190<br />

<strong>Yves</strong>, fils d'<strong>Yves</strong> André, de la paroisse de Penvénan, âgé de 20 ans ou environ...<br />

« Je me trouvais un soir à Penvénan devant la maison de Jean Portavitalha, quand vint en face de moi ma mère,<br />

moqueuse et méchante, qui immédiatement m'attaqua par ces paroles : «Es-tu là, toi qui m'as diffamée et qui aurais dû<br />

renvoyer les autres avant de parler ?». Elle se mit alors à genoux, défit le haut de ses vêtements et en sortit ses seins :<br />

«Je te maudis, dit-elle, et de la malédiction de ces mamelles que tu as sucées, et de la malédiction de mes entrailles qui<br />

t'ont porté, et tout ce que j'ai ou peux avoir de droit sur toi, et tout ce que j'ai mis au monde de toi, tout cela je le livre<br />

et l'abandonne au diable». A ces paroles, je suis tombé par terre, une agitation violente s'est brusquement emparée de<br />

mon cœur et de toute ma personne, au point que quatre hommes avaient de la peine à me maintenir. On me mit dans<br />

un lit dans la maison de Jean Portavitalha à Penvénan, et je vis, la nuit, au-dessus de moi deux démons, grands, me<br />

semblait-il, comme des tours, ayant forme, figure et cornes comme des chèvres ; ils cherchaient à me prendre : «Tu es<br />

nôtre, tu es nôtre, disaient-ils, car ta mère t'a donné à nous». C'est alors que saint <strong>Yves</strong> m'apparut. Il s'assit sur ma<br />

poitrine, et je lui dis : «<strong>Yves</strong>, dors-tu ?» - «Non, me répondit-il, je ne dors pas. Seigneur, qui êtes-vous ?». Reprenant<br />

la parole, il me dit : «N'aie pas peur, car tu as été lundi dernier à mon tombeau, et tu portes le même nom que moi.<br />

C'est pourquoi je suis venu te sauver, parce que ta mère ne pouvait pas te donner au diable : elle n'avait en effet pas<br />

plus de droit sur toi que n'en a sur le froment le sac qui le porte au moulin». Là-dessus les démons ont disparu ; le<br />

sommeil m'a repris et j'ai dormi jusqu'au jour.<br />

Le jour brillait ; je sortis du sommeil et demandai à mon père et à un autre nommé Jean Doliga qui se trouvaient là,<br />

de me conduire à saint <strong>Yves</strong>. Sur la route où ils me conduisaient ma mère me suivait. Dès que je m'aperçus de sa<br />

présence, je me mis à m'agiter et à crier : «Enlevez-la, enlevez-la !» Mon père la fit partir, et tout de suite l'agitation<br />

cessa. Quand nous arrivâmes dans l'église de Tréguier au tombeau du Bienheureux <strong>Yves</strong>, immédiatement une agitation<br />

très violente s'empara de moi comme précédemment, et ne me quitta pas jusqu'à vêpres. A peu près à l'heure de vêpres,<br />

mon père me fit baiser le haut de la pierre qui se trouve au-dessus du tombeau de saint <strong>Yves</strong>. Sur le champ je me sentis<br />

guéri de l'agitation qui m'avait pris précédemment. Je demandai mon vêtement et ma ceinture et je fis un petit somme.<br />

Enfin le sacriste de l'église de Tréguier m'enjoignit de ne pas quitter la cité de Tréguier, pour l'honneur de saint <strong>Yves</strong>,<br />

jusqu'à ce qu'on eût publié le miracle. C'est ainsi que je restai là neuf jours ou environ. Après quoi je m'en allai sain et<br />

sans dommage chez moi. Cela se passait l'an dernier, le mercredi après la fête de la Pentecôte, au mois de mai. Quand<br />

le mal m'a pris, il y avait là <strong>Yves</strong>, fils d'Alain Caontant, de la même paroisse, et ledit Jean Portavitalha, et plusieurs<br />

autres qui sont morts. Mon père et Jean Doliga m'ont amené à saint <strong>Yves</strong> ; tous sont de la même paroisse. Se<br />

trouvaient dans l'église quand j'ai été guéri mon père, Jean Doliga, Olivier Lannuic, et beaucoup d'autres dont je ne me<br />

souviens pas».<br />

Et nous l'avons vu en bonne santé...<br />

TEMOIN 191<br />

Jean Portavitalha, paroisse de Penvénan, âgé de 50 ans ou environ...<br />

«Un soir, à l'heure où les travailleurs rentrent de leurs travaux, leurs journées achevées, <strong>Yves</strong>, le fils d'<strong>Yves</strong> André, se<br />

trouvait dans la paroisse de Penvénan sur la place près de l'arbre à côté duquel se trouve ma maison, quand arriva sa<br />

mère, en colère contre lui, et elle sortit des plis de son vêtement ses mamelles et prononça, me semble-t-il, ces paroles<br />

: «Tu me diffames, et je te donne ma malédiction, et la malédiction de mes seins, et tout ce que j'ai enfanté de toi dans<br />

ton corps et dans ton âme, je le livre au diable». Immédiatement son fils tomba sur le sol, si bien que je le crus mort.<br />

Alors je dis aux gens qui étaient là de le transporter dans ma maison et de le déposer sur un lit, ce qu'ils firent. Installé<br />

sur le lit, il se mit à s'agiter et à crier comme un homme qui apparemment avait perdu l'esprit : «Voleurs, voleurs, je<br />

n'irai pas avec vous, car saint <strong>Yves</strong> me défendra». Je commandai alors à son père et à certains autres de le bien tenir.<br />

Après quoi j'allai me coucher. Le lendemain je constatai que le père avait, avec son fils, emprunté le chemin qui mène<br />

au tombeau de saint <strong>Yves</strong>. Je n'ai rien vu d'autre à son sujet jusqu'à ce qu'il fût de retour à Penvénan sain et sans<br />

dommage au bout de dix-huit jours. Cela se passait l'année dernière, au mois de mai, le mercredi après la fête de la<br />

Pentecôte. Furent présents à ce que j'ai dit, ceux que j'ai déjà cités dans mon récit, et en plus la fille Juliana, dite la fille<br />

du Prêtre, et beaucoup d'autres de la paroisse de Penvénan. Je connaissais le fils <strong>Yves</strong> auparavant, depuis son enfance.<br />

Je ne l'ai vu malade que le temps sur lequel porte ma déposition, mais j'ai appris qu'il avait été guéri le jour suivant à<br />

vêpres. Tous ceux que j'ai cités plus haut sont de Penvénan. Et je crois qu'il a vraiment été guéri en vertu des mérites<br />

de saint <strong>Yves</strong>, car c'est à lui qu'il a été conduit...»<br />

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