TEMOIN 214 Bevenna, épouse d'Alain Marescalle, de la cité de Tréguier, âgée de 35 ans... A fait sur toutes choses, en substance et de fait la même déclaration que Blezvenna, le témoin immédiatement précédent. TEMOIN 215 Geoffroy Hylaire, âgée de 70 ans, citoyen de Tréguier... « Un jour un écuyer et sergent du roi de France vint dans la cité de Tréguier pour prélever le centième et le 25ème, et il s'empara d'un cheval liard de la maison de l'évêque. Maître <strong>Yves</strong>, voyant qu'il violait la liberté de l'église de Tréguier, saisit le cheval par la bride. L'écuyer tirait le cheval par les rênes, <strong>Yves</strong> le tirait de l'autre côté, si bien que l'écuyer rompit les rênes alors qu'<strong>Yves</strong> tenait le cheval par le fer du mors. C'est alors que de la ville arrivèrent au secours de maître <strong>Yves</strong> des pauvres, des boiteux, des aveugles, des paralytiques et autres. Voyant la foule des pauvres, le sergent stupéfait abandonna le cheval à maître <strong>Yves</strong>. L'écuyer avait eu une blessure à la main ; j'ai entendu plusieurs dire qu'il s'agissait là du jugement de Dieu. Le sergent vint par la suite trouver saint <strong>Yves</strong>, s'en remit à lui et fut guéri. Mais j'ignore s'il fit cette démarche du vivant de dom <strong>Yves</strong> ou après sa mort ». Le même témoin ajoute : «Hervé Goëlo, un boiteux, fut guéri grâce aux mérites et aux prières du Bienheureux <strong>Yves</strong>. Je le sais pour avoir vu Hervé avant sa guérison pendant trois ans alors qu'il était infirme et qu'il mendiait dans la ville de Tréguier. Ensuite je l'ai vu guéri. Je n'ai pas assisté à sa guérison. Mais j'ai appris de lui qu'il avait été guéri grâce aux mérites du Bienheureux <strong>Yves</strong>. Je n'ai plus souvenir de l'époque, du mois, du jour, ni de l'heure. J'ignore qui était présent. Le lieu de la guérison était l'église de Tréguier». Le même témoin ajoute : «L'aveugle Geoffroy Ranniou, était tombé dans le puits d'une grande rue de Tréguier. On l'en retira et il échappa à la mort à l'invocation de saint <strong>Yves</strong>. Cela se passa dans la dernière semaine du mois d'août, il y a trois ans, je ne sais plus quel jour. Prigent Rodic, citoyen de Tréguier, ayant vu et entendu l'aveugle tomber dans le puits, le voua à saint <strong>Yves</strong>, en l'invoquant en ces termes : «Seigneur saint <strong>Yves</strong>, voilà l'aveugle Geoffroy tombé dans le puits ; je vous le dévoue et vous le recommande, pour qu'il puisse avoir la vie et se confesser». Et l'épouse de Prigent clama bien fort : «Saint <strong>Yves</strong>, aide-le !». Je sais que tombant dans ce puits il subissait la mort, car le puits est en pierre, il est profond d'au moins huit brasses, et j'ai vu l'aveugle s'y précipiter la tête la première. Or, sous mes yeux, on l'a retiré vivant de là où il aurait dû mourir. Car cette même année, un homme jeune et robuste est tombé dans ce même puits, et sa chute a causé sa mort. Je l'ai vu vivant et après je l'ai vu mort des suites de sa chute. Assistaient à l'événement Floria et son mari, Jean de Grenou, le dit Geoffroy Ernaud, chantre de l'église de Tréguier et beaucoup d'autres dont je ne me souviens plus. L'aveugle était originaire de la paroisse de Plougrescant. C'est Guillaume, fils de Rivallon Castrou, et par ailleurs appelé Guillaume Ar C'higer, qui l'a retiré du puits. Il y est descendu, l'a attaché avec une corde, et ceux qui étaient en haut l'ont tiré dehors. Le temps qu'il a passé dans le puits correspond au temps qu'on mettrait à parcourir quatre portées de baliste et plus. Il y avait peu d'eau dans le puits, à mon avis environ un demi-pied...» TEMOIN 216 Marita, épouse d'<strong>Yves</strong> Damaniec, de la paroisse de Pluzunet, diocèse de Tréguier, âgée de 60 ans... « J'avais mis au monde avant l'aube un garçon. Il était mort : j'en ai la conviction, car de toute évidence il l'était. On se trouvait au 1er juin, il y a environ vingt ans. L'enfant se maintint dans cet état jusqu'à l'heure de prime ce même jour. C'est alors que Guillaume Ar Blenier, clerc, qui vivait alors, survint, et, voyant cela, voua à saint <strong>Yves</strong>, en ma présence et en présence de mon mari et de beaucoup d'autres personnes dont j'ai perdu le souvenir, le bébé qui de toute évidence était mort, j'en ai la conviction. Et il invoqua le saint de cette manière : «Je te voue à saint <strong>Yves</strong> pour qu'il te rende la vie». Il saisit l'enfant et mesura sa longueur. J'étais en plein accord avec tout ce qui se faisait là. Aussitôt le bébé vagit ; il vit encore. Je pense qu'il était mort étant donné qu'il était froid et raide, qu'il n'avait pas crié à sa naissance, comme cela se passe d'habitude, et qu'il présentait par ailleurs les signes de la mort. Cela se passait dans ma maison, en la paroisse de Pluzunet. » page 116 / 123
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