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Le licenciement des salariés protégés (DE février 2006) (pdf - 1.1 Mo)

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faire une enquête en allant à une décision de refus rapidement si on n’a pas assez blindé le dossier pour<br />

qu’il tienne un recours." (Inspecteur du travail)<br />

La connaissance permet de mettre à jour le lien entre la demande de <strong>licenciement</strong> et la discrimination.<br />

"Encore une fois, c’est beaucoup la perception que je peux avoir de la volonté de l’acharnement mis par<br />

l’employeur à vouloir se débarrasser de quelqu’un et de ce que je peux sentir comme volonté de mettre à<br />

bas une section syndicale ou de rendre plus difficile la représentation du personnel dans l’entreprise. Ça<br />

on le sent assez fortement, surtout si on a eu, comme je le disais, <strong>des</strong> antécédents. Si c’est la même<br />

personne qui est déjà venue nous voir pour se plaindre de l’attitude de son employeur vis-à-vis de lui et 3<br />

mois plus tard, l’employeur me fait une demande d’autorisation de <strong>licenciement</strong> à l’encontre de cette<br />

même personne, j’essaie d’en savoir plus et de démêler entre l’appréciation <strong>des</strong> faits tels qu’ils me sont<br />

rapportés de façon brute par l’employeur, et puis ce qui peut être derrière comme lien avec le mandat. Ça<br />

pour moi, c’est important, c’est toute la survie de la représentation de personnel dans les entreprises et la<br />

relève qui peut être faite par les autres aussi, parce que quand <strong>des</strong> <strong>salariés</strong> voient qu’un de leurs<br />

représentants s’est fait licencier, alors qu’ils ont eux-mêmes la perception que c’est injuste, que<br />

l’employeur a profité de l’occasion, c’est d’autant plus difficile pour d’autres de prendre la relève."<br />

(Inspecteur du travail)<br />

Cette connaissance du contexte, issue de la présence, apporte aussi la crédibilité ou l’absence de crédibilité et, le cas<br />

échéant, une certaine reconnaissance, comme l’explique cet inspecteur du travail dans une phase de l'entretien qui<br />

aborde plusieurs facettes <strong>des</strong> relations que les inspecteurs du travail peuvent avoir avec <strong>des</strong> dirigeants d'entreprise.<br />

"Quand on conseille l'employeur, on n'est pas toujours perçu comme le gendarme, mais on est parfois<br />

perçu comme celui qui a acquis une certaine expérience, avec qui parfois, on s'est confronté sur d'autres<br />

chantiers. Et on en a tiré, parfois, <strong>des</strong> leçons en se disant ce que me propose ce gars, ce n'est pas toujours<br />

si con que ça. Et ce qui me propose, ce n'est pas simplement comme un gendarme, c'est en tenant compte<br />

de son expérience, de ce qu'il a appris, de la connaissance du métier, de la connaissance <strong>des</strong> techniques.<br />

Quand il ne vous connaît pas, vous apparaissez souvent comme ce que les médias ou ce que la rumeur<br />

publique présente : l'inspecteur du travail, c'est un gendarme, et le gendarme, vous ne l'aimez pas, vous ne<br />

l'aimez pas parce que vous le voyez comme celui qui verbalise, comme celui qui vous empêche de<br />

travailler quand vous en avez envie et comme vous en avez envie. Mais quand vous avez affaire à un<br />

employeur qui vous connaît depuis longtemps, ce genre de discussion ne va pas avoir lieu, parce<br />

qu'il va vous accorder une certaine confiance, une certaine autorité, une certaine crédibilité en<br />

disant il ne me raconte pas d'histoires, parce que vous savez, la rumeur vous précède. Ils vont se<br />

dire : celui-là, il connaît, ce n'est pas la peine d'essayer de lui faire croire de midi à quatorze heures,<br />

donc on va changer de terrain de discussion, et éventuellement même d'affrontement ou de travail.<br />

Il va dire : OK, il connaît son histoire, il connaît son boulot, il connaît la réglementation, donc on ne<br />

discute pas là-<strong>des</strong>sus. On va discuter éventuellement en prévention, on va discuter solutions de<br />

reclassement, c'est une autre façon d'aborder les problèmes. Et ça, vous ne pouvez les aborder que si,<br />

effectivement, vous avez une certaine expérience, mais aussi, en fonction de votre interlocuteur et de la<br />

connaissance qu'il a de vous. Sinon, il va discuter vos connaissances, vos compétences, etc… Et comme<br />

l'enfant avec ses parents, il y a un certain jeu, vous avez besoin d'une certaine autorité, et cette autorité ce<br />

n'est pas simplement votre titre d'inspecteur du travail, c'est aussi le crédit que vous avez acquis sur une<br />

place, dans un secteur géographique, dans une certaine profession." (Inspecteur du travail)<br />

Au final, cette "proximité" change aussi la nature <strong>des</strong> relations inspecteur du travail / entreprise.<br />

"Je faisais une enquête restaurant chez XXX qui licenciait un salarié pour faute. Tout au long de<br />

l'enquête, le directeur me dit : je lui reproche ça, en fait de ne pas avoir lavé le camion. Je lui réponds, est<br />

ce que vous l'avez vu par exemple, toute la journée et que pendant toute cette journée, vous ne l'avez pas<br />

vu laver le camion. Il me répond non, alors comment savez-vous qu'il ne l'a pas lavé ? il me répond qu'il a<br />

vu une tâche de sauce tomate. D'accord, mais vous ne l'avez pas vu donc vous ne pouvez pas affirmer<br />

qu'il n'a pas lavé le camion, il répond non. Alors je dis peut-être qu'il a lavé le camion mais mal. Il répond<br />

c'est vrai. Je demande à quelle heure il doit laver le camion, il répond à 14 heures après le repas, alors je<br />

demande à quelle heure avez-vous constaté la tâche de sauce tomate ? Il répond le lendemain matin, alors<br />

je demande entre 14 h et le matin, il n'y a pas de transport d'aliments ? Il répond que oui, il y a <strong>des</strong><br />

transports pour le repas du soir. Donc je dis qu'on a pu tacher le camion lors <strong>des</strong> transports <strong>des</strong> repas du<br />

soir, il répond oui, mais ce soir-là, il n'y avait pas de produits avec de la sauce tomate. Alors je demande<br />

si on n'avait pas pu ramener <strong>des</strong> repas de midi dans lesquels il resterait de la sauce tomate ? Il répond ah<br />

oui. Alors je demande si on lave le camion avant de revenir au siège ou est ce qu'on revient d'abord au<br />

siège et on lave le camion après, il répond qu'on lave le camion à la fin du repas et quand il est tout<br />

propre, on revient au siège et on ramène ce qui peut rester, etc… Toutes <strong>des</strong> questions aussi simples que<br />

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