Passe Murailles n° 35 : Rester debout au trou - Webnode

# 35 MMAARS/AVRIL 2012
actualités
victime dans le processus judiciaire » : ainsi, la présence
des victimes dans les commissions de libération conditionnelle
sera obligatoire. La responsabilité personnelle
des magistrats en cas d’erreur judiciaire pourra être engagée.
Le FN propose aussi de confier à un jury de cour d’assises,
« après un vrai procès », le soin d’accorder ou pas la
libération conditionnelle pour les condamnés à des peines
de réclusion criminelle assorties de période de sûreté.
En matière de sécurité, le programme du FN promet
d’installer une politique de tolérance zéro sur l’ensemble
du territoire national, notamment en reconstituant
les effectifs de police et de gendarmerie supprimés depuis
2005. Les forces de l’ordre, « trop souvent injustement attaqués
et dénigrés en lieu et place des auteurs de méfaits »,
bénéficieront de la mise en place d’une « présomption de
légitime défense ». De plus, les peines pour les personnes
coupables de violences verbales ou physiques contre un
représentant de l’autorité de l’État seront aggravées.
Les services de renseignements de l’État seront amenés à
mener des enquêtes afin d’identifier « les prédicateurs religieux
défendant des thèses politiques extrémistes susceptibles
de porter atteinte à l’ordre public ou de menacer la
laïcité ».
Il est aussi question de mettre en place une « injonction
civile », interdisant aux « voyous » de revenir dans leur
quartier (« où ils ont leurs habitudes de trafic, où ils commettent
toutes sortes de violences, où ils ont leurs complices
de vice ») pendant une certaine période après avoir
purgé leur peine. Mais aussi de lutter contre la drogue et
les dealers : « il faut refuser toute dépénalisation des
drogues et accentuer la répression contre les trafiquants
mais aussi contre les consommateurs ».
Marine Le Pen fait aussi état de sanctions renforcées
contre les délinquants récidivistes : « plus aucune prestation
sociale ne doit leur être versée ».
« La carte de l’insécurité recoupant largement
celle de l’immigration », Marine Le Pen préconise de stopper
les flux migratoires vers la France. Elle souhaite aussi
« assurer le renvoi chez eux des délinquants étrangers
condamnés » : des accords bilatéraux seront passés avec
les pays étrangers « dont les ressortissants sont les plus
représentés dans les statistiques françaises de la délinquance
(Afrique du Nord, Turquie, Europe de l’Est) afin
que l’application de la peine s’effectue dans le pays d’origine
».
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Front de Gauche – Jean-Luc Mélanchon 11
Le Front de Gauche prône « une sanction individualisée,
proportionnelle au délit commis et éducative,
voire réparatrice », et rappelle que toute peine de prison
doit faire pouvoir l’objet d’un aménagement. Pour cela, il
propose d’abroger les lois régissant le fonctionnement de
la justice adoptées depuis 2002. De plus, il entend réformer
le dispositif actuel de l’enfermement psychiatrique en
rendant nécessaire une décision judiciaire pour tout hospitalisation
sous contrainte, rappelant qu'il s’agit là d’une
« privation de liberté ».
Il est aussi question de refuser toute mesure ou sanction
pénale perpétuelle, de rendre automatique la libération
conditionnelle (à mi-peine ou au deux-tiers de peine selon
le cas), de rendre automatique un aménagement de peine
pour tout reliquat de peine inférieur à trois mois.
Dans le sens d’une « politique pénitentiaire humaine »,
Jean-Luc Mélanchon propose de limiter le nombre de
détenus par le développement des peines alternatives à
l’emprisonnement « pour les actes les moins graves », d’assurer
une séparation stricte entre détenus et prévenus,
mais aussi entre détenus purgeant une courte et une
longue peine, d’assurer une représentation des détenus
dans des organes consultatifs au sein de chaque établissement
pénitentiaire, d’améliorer les conditions de détentions
(individualisation des cellules et des sanitaires, accès
gratuit à la télévision, embauche et formation de surveillants),
de développer les unités de vie familiale, de soutenir
les associations intervenant dans les prisons et de renforcer
le suivi médical et psychologique des détenus.
Concernant la justice des mineurs, le candidat du
Front de Gauche dit vouloir « tendre à l’abolition de la prison
pour enfants en réorientant massivement les moyens
vers le milieu ouvert et l’aide éducative ». Pour cela, son
programme propose de supprimer la détention provisoire
en matière de délit pour les moins de 16 ans, de favoriser
le maintien des liens familiaux pour les mineurs détenus
(par le maintien des quartiers mineurs des maisons d’arrêt
à proximité des villes ou le développement de transports
en commun en direction des lieux de détention), de développer
les structures d’accompagnement à la parentalité,
et de supprimer les fichiers d’enfants fondés sur le trouble
à l’ordre public en l’absence de condamnation pénale.
En matière de justice, Jean-Luc Mélanchon
défend la création d’un véritable droit de la défense,