Passe Murailles n° 35 : Rester debout au trou - Webnode

notamment en limitant la garde à vue à 24h, renouvelables
une seule fois, et en assurant la présence de l’avocat
à la première heure de la garde à vue, avec la possibilité
d’assister aux interrogatoires et d’avoir accès au dossier.
Sur les questions de sécurité, afin de lutter contre
« la société de fichage et de surveillance », le Front de
Gauche propose de supprimer les fichiers établis hors
d’une infraction sanctionnée par un tribunal (fichier Base
élèves, Edvige...), de mettre en place une commission parlementaire
permanente pour contrôler les fichiers établis
par l’État, d’interdire le recueil de l’ADN en garde à vue, et
d’abroger la loi Loppsi « qui autorise toutes les dérives en
matière de vidéosurveillance ».
Afin d’assurer une « police au service d’un droit à la sûreté
égal pour tous », il est question d’abolir les lois répressives
votées depuis 2001, ainsi que la politique du chiffre, de
lancer une grande réforme de la formation de la police, et
d’abroger la loi Loppsi 2 « qui augmente considérablement
les pouvoirs de la police municipale et leur capacité
d’armement ».
Sur la question du droit des étrangers, le Front de
Gauche préconise de supprimer les lois successives
« ayant eu pour objectif de restreindre le droit au séjour
en France », de régulariser tous les sans-papiers résidant
ou travaillant en France, de dépénaliser le séjour irrégulier,
de supprimer les centres de rétention, de suspendre
toutes les décisions d’éloignement du territoire prises en
application des lois précédentes, de dépénaliser l’aide au
séjour irrégulier qui vise les particuliers et les associations
solidaires, d’établir un titre de séjour unique de dix ans, de
rendre obligatoire la motivation des refus de visa, et de
multiplier le nombre de classes pour les enfants nouvellement
arrivés en France et leurs moyens.
De plus, il veut rétablir le droit du sol dès la naissance,
« tout en respectant le choix de la personne », engager
l’État dans des politiques garantissant les conditions d’accès
aux droits et la transmission de la conscience républicaine,
lancer un programme ambitieux d’accès à la maîtrise
de la langue française, et augmenter les subventions
aux associations engagées dans l’accès aux droits et la
lutte contre la discrimination.
Enfin, il propose de reconnaître le droit de vote et d’éligibilité
aux résidents étrangers extracommunautaires aux
électrions locales.
11
UMP – Nicolas Sarkozy 12
Dans son programme, l’Union pour un
Mouvement Populaire préconise, pour lutter contre la
récidive, de rendre impossible toute libération conditionnelle
avant les deux-tiers de la peine 13 alors même que
« toutes les statistiques montrent qu’une libération conditionnelle
divise par deux à trois le risque de récidive » rappelle
Christophe Régnard, président de l’Union syndicale
des magistrats, qui craint « des effets sur la surpopulation
carcérale » et ajoute qu’il existe déjà « une règle des deuxtiers
pour les récidivistes » 14 . Le programme prévoit en
outre de développer l’usage du bracelet électronique
mobile pour les multirécidivistes, après leur sortie de prison.
Toujours pour lutter contre la récidive, il s’agirait de proposer
l’extension aux réitérants (et non plus aux seuls
récidivistes) des peines plancher.
Le programme préconise ensuite de supprimer les réductions
de peines automatiques ainsi que les aménagements
automatiques pour les peines de moins de deux
ans.
Il est question de développer les peines alternatives, en
particulier les travaux d’intérêt général.
Nicolas Sarkozy propose de renforcer le travail en prison
pour rembourser les victimes : « d’une part, le travail en
prison, qui doit être plus largement développé, permettrait
de rembourser les préjudices financiers aux victimes,
mais, d’autre part, cela permettra de faciliter la réinsertion
des personnes détenues qui, lors de leur incarcération,
bénéficieront ainsi qu’une certaine formation professionnelle,
réduisant par la même les risques de récidive. »
Autre proposition : développer la gestion déléguée des
établissements pénitentiaires, afin de généraliser, à terme,
ce mode de fonctionnement. « Ce type d’organisation
permet aux personnels pénitentiaires de se recentrer sur
leur activité principale (surveillance, réinsertion) et peut
être une source d’économie ».
Enfin, le candidat Nicolas Sarkozy souhaite ouvrir de nouvelles
places de prisons, pour atteindre 80 000 en 2017, et
ce, afin que la justice ait les moyens de faire appliquer les
peines prononcées.
Il est de plus fait état de la volonté d’assumer une
politique de fermeté contre la délinquance des mineurs,
notamment par la réforme de l’ordonnance de 1945 sur
les mineurs et l’élaboration d’un code pénal spécifique
pour « adapter la justice des mineurs aux nouveaux phé-
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