Le chien des Baskerville 1902 Sir Arthur Conan Doyle - Lire Sherlock
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« Silence ! » chuchota-t-il.<br />
<strong>Le</strong> cri, étant donné sa violence, avait puissamment retenti, mais il était<br />
parti de loin sur la plaine ombreuse. Soudain il éclata dans nos oreilles,<br />
plus proche, plus pressant.<br />
« Où est-ce ? » chuchota Holmes.<br />
<strong>Le</strong> frémissement de sa voix me révéla que lui, l’homme de fer, était<br />
bouleversé jusqu’au tréfonds de l’âme.<br />
« Où est-ce, Watson ?<br />
– Par là, je pense ! »<br />
Dans le noir j’indiquai une direction.<br />
« Non, c’est par ici ! »<br />
De nouveau le cri d’agonie transperça le calme de la nuit : plus fort encore<br />
et tout près. Mais un autre bruit se mêla à celui-là : un grondement<br />
murmuré, musical et pourtant menaçant, dont la note montait et retombait<br />
comme le sourd murmure perpétuel de la mer.<br />
« <strong>Le</strong> <strong>chien</strong> ! s’écria Holmes. Venez, Watson ! Courons ! Pourvu qu’il ne<br />
soit pas trop tard ! »<br />
Il s’était élancé sur la lande de toute la vitesse de ses jambes ; je le suivis<br />
sur ses talons. Mais quelque part sur le terrain raviné, juste en face de<br />
nous, jaillit un dernier hurlement de terreur, suivi d’un lourd bruit mat.<br />
Nous nous arrêtâmes pour écouter. Plus aucun bruit ne troublait le silence<br />
de la nuit sans vent.<br />
Je vis Holmes porter la main à son front comme un homme ivre. Il tapa<br />
du pied.<br />
« Nous sommes battus, Watson. Il est trop tard.<br />
– Non, sûrement pas !<br />
– Fou que j’étais de retenir ma main ! Et vous, Watson, voyez la conséquence<br />
de votre abandon de poste ! Mais par le Ciel, si le pire est arrivé,<br />
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