Le chien des Baskerville 1902 Sir Arthur Conan Doyle - Lire Sherlock
Le chien des Baskerville 1902 Sir Arthur Conan Doyle - Lire Sherlock
Le chien des Baskerville 1902 Sir Arthur Conan Doyle - Lire Sherlock
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
« Que veut dire ceci, Perkins ? » répéta le docteur Mortimer.<br />
Notre cocher se tourna à demi sur le siège.<br />
« Un forçat s’est évadé de Princetown, monsieur. Son évasion remonte<br />
à trois jours ; les gar<strong>des</strong> surveillent toutes les routes et toutes les gares,<br />
mais ils ne l’ont pas encore aperçu. <strong>Le</strong>s fermiers <strong>des</strong> environs n’aiment<br />
pas ça, monsieur, comme de juste !<br />
– Mais je croyais que tout renseignement était récompensé par une<br />
somme de cinq livres ?<br />
– Oui, monsieur ; mais la chance de gagner cinq livres compte peu à<br />
côté de celle d’avoir la gorge tranchée. C’est qu’il ne s’agit pas d’un forçat<br />
ordinaire. Cet homme-là est capable de tout.<br />
– Qui est-ce donc ?<br />
– Selden, l’assassin de Notting Hill. »<br />
Je me souvenais bien de l’affaire ; Holmes s’y était intéressé en raison<br />
de la particulière férocité du criminel et de son incroyable bestialité. Sa<br />
commutation de peine (condamné à mort, il avait vu son châtiment ramené<br />
aux travaux forcés à perpétuité) était due au fait qu’il ne paraissait<br />
pas jouir de toutes ses facultés mentales. Notre voiture avait atteint le<br />
haut de la côte : devant nous s’étendait la lande, parsemée de pics coniques<br />
et de monts-joie en dentelles. Un vent froid balayait le plateau et<br />
nous fit frissonner. Quelque part au sein de cette désolation, le forçat<br />
évadé était tapi, caché dans un trou comme une bête sauvage, sans doute<br />
ivre de haine contre l’humanité qui l’avait rejeté au ban de la société.<br />
Image qui complétait parfaitement ce paysage dénudé, immense, glacial,<br />
sous un ciel qui s’assombrissait.<br />
Nous avions quitté les plaines fertiles ; elles étaient maintenant derrière<br />
et au-<strong>des</strong>sous de nous. Nous leur adressâmes un dernier regard : les<br />
rayons obliques du soleil bas tissaient <strong>des</strong> fils d’or et de pourpre sur le<br />
67