Le 34e Congrès annuel de la SQRP

fatigue (ps≤.001), ainsi qu’une élévation de leur niveau de douleur (p≤.001). En résumé, les patients qui
présentent des symptômes dépassant le seuil clinique lors de la période péri-opératoire sont plus
susceptibles de maintenir des niveaux élevés de symptômes dans les mois suivant la chirurgie, d’où
l’importance d’offrir un suivi psychologique à ce sous-groupe dès le début de la trajectoire de soins.
A82. Déficit d’anticipation chez les bébés avec autisme au cours de routines sociales
BRISSON, Julie (1) ; SERRES, Josette (2) ; SIROIS, Sylvain (1) ; ADRIEN, Jean-Louis (2)
(1) Université du Québec à Trois-Rivières ; (2) Université Paris Descartes
Des études ont mis en évidence des déficits d’anticipation motrice chez les enfants avec autisme
(Martineau et al. 2004 ; Ornitz, 1977 ; Perrot-Beaugerie et al. 1990 ; Sauvage et al. 1988 ; Schmitz et al.,
2003). Dans le cadre de la recherche de signes précoces, nous nous intéressons à cette capacité
d’anticipation chez le bébé avec autisme dans une situation d’interaction quotidienne : le repas. Nous
avons cherché à savoir si les troubles d’anticipation pouvaient être décelés de façon précoce dans
l’anticipation d’ouverture de la bouche lors de l’approche de la cuillère pendant le repas. Une analyse
rétrospective à partir des films familiaux a effectivement mis en évidence que les bébés entre 4 et 6
mois ultérieurement diagnostiqués autistes (n=13) ont un comportement significativement différent
(t(29)=-2,64 ; p=.013) des bébés au développement normal (n=14), caractérisé par un défaut
d’ouverture de la bouche par anticipation. Huit bébés avec autisme sur 13 n’anticipent pas, dans plus de
la moitié des essais, l’arrivée de la cuillère en ouvrant la bouche alors que tous les bébés contrôles y
arrivent. Ce résultat peut s’expliquer par un défaut d’intégration des routines sociales qui se mettent
normalement en place au sein d’une dyade parent-enfant, un défaut de détection de contingence. Ce
déficit d’anticipation pourra par la suite être considéré comme un signe robuste supplémentaire pour
dépister l’autisme dès 4 mois.
A83. Dynamique des interactions précoces : profil atypique des bébés autistes
BRISSON, Julie (1) ; SERRES, Josette (2) ; SIROIS, Sylvain (1) ; ADRIEN, Jean-Louis (2)
(1) Université du Québec à Trois-Rivières ; (2) Université Paris Descartes
L’autisme est caractérisé en partie par une altération de l’interaction et une apparition des troubles
avant l’âge de 3 ans. Or, le diagnostic est rarement posé avant 3 ans. De nombreuses recherches se sont
intéressées aux signes précoces de l’autisme mais peu se sont penchées sur l’interaction proprement
dite, en tant que système dynamique impliquant deux partenaires. Nous faisons l’hypothèse qu’il existe
des troubles de l’interaction dans les six premier mois de vie chez les bébés avec autisme. La
méthodologie utilisée est l’observation de films familiaux montrant l’enfant, ultérieurement
diagnostiqué autiste, lorsqu’il était bébé (avant 6 mois). Il s’agit de comparer, à travers l’analyse fine de
vidéos familiales, les comportements de bébés ultérieurement diagnostiqués autistes (n = 35), avec ou
sans retard de développement, à ceux des bébés tout-venant (n = 28) ou présentant un retard sans
autisme (n = 7), dans des situations d’interaction sélectionnées et comparables. Les résultats obtenus
mettent en évidence des caractéristiques comportementales qui permettent de différencier les enfants
normaux de bébés qui présenteront par la suite une pathologie du développement et en particulier les
bébés ultérieurement diagnostiqués autistes. Dès le premier mois de vie, nous constatons des
différences significatives dans l’engagement de l’attention du bébé avec autisme vers des personnes qui
le sollicitent et vers les objets, ainsi que dans les comportements précurseurs de l’attention
conjointe. Les résultats vont dans le sens d’un trouble de la perception précoce qui entraverait la
compréhension du monde extérieur. Des pistes de réflexion seront proposées pour poursuivre ce type
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