Orthotypo-Lacroux.pdf - Liste Typographie
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M M M M M<br />
madame, mademoiselle, monsieur<br />
⇒ Titre de civilité.<br />
A. Selon les circonstances, ces titres de civilité s’écrivent au long ou sous une forme abrégée :<br />
Madame M me , {Mme} Mesdames M mes , {Mmes}<br />
Mademoiselle M lle , {Mlle} Mesdemoiselles M lles , {Mlles}<br />
Monsieur M. Messieurs MM.<br />
••• La règle peut se résumer ainsi : forme abrégée devant le nom, le prénom, le titre ou la<br />
qualité de quelqu’un dont on parle ; forme pleine dans tous les autres cas.<br />
M. Alain Legrand succède à M. Bruno Fontaine.<br />
Cette fresque est l’œuvre de M me Renée G.<br />
J’aperçois M lle Louise.<br />
Pardonnez-moi, monsieur, de vous avoir confondu avec M. Brun.<br />
Pardonnez-moi, monsieur le sénateur, de vous avoir confondu avec M. le maire.<br />
Pardonnez-moi, madame, de vous avoir confondue avec ce monsieur.<br />
Pardonnez-moi, mademoiselle, de vous avoir confondue avec madame votre mère (ce<br />
dernier terme n’est ni un patronyme, ni un prénom, ni un titre).<br />
Il est efficace d’avoir en mémoire cette « grande orientation » ; néanmoins, quantité de cas<br />
particuliers exigent une formulation plus fine de la règle.<br />
Remarque. — Maître (M e ) et monseigneur (M gr ) ont un comportement identique. Docteur (D r )<br />
n’est pas un titre de civilité.<br />
Les graphies {Mme, Mmes, Mlle, Mlles} sont admissibles, mais aujourd’hui déconseillées. Les<br />
graphies [M r , Mr, Mr. pour Monsieur, M rs , Mrs, M.M. pour Messieurs] sont fautives.<br />
On peut le regretter pour Mr, qualifié hâtivement d’anglicisme, tare impardonnable en des<br />
temps où pourtant les vrais anglicismes prolifèrent dans notre langue. (Les Anglo-Saxons abrègent<br />
Mister en Mr, naguère en {Mr.}) On accepte dumping sans sourciller mais, au moindre Mr d’un<br />
correspondant inculte ou audacieux (ou archaïsant), on se montre censeur vigilant, féroce et<br />
méprisant. Or ce Mr (ou, mieux, M r ) tant décrié fut naguère l’abréviation française recommandée<br />
et remplacerait avantageusement notre intouchable M., qui, source d’innombrables ambiguïtés,<br />
est l’abréviation conventionnelle la plus inepte et la plus pernicieuse : J’aime beaucoup<br />
M. Duhamel. S’agit-il de Monsieur Duhamel (Georges) ou de Marcel Duhamel ? En outre, les<br />
graphies M r et M rs formeraient une série cohérente (formation identique) avec M me , M mes , M lle ,<br />
M lles .<br />
Je ne peux (contre tous les codes et tous les dictionnaires actuels) recommander explicitement<br />
l’emploi de M r et de M rs , mais je crois aux vertus de l’implicite et des rappels historiques.<br />
Rappel historique. — Les défenseurs les plus sourcilleux de nos traditions nationales sont ici,<br />
comme souvent, ceux qui les connaissent le moins. Ce prétendu « anglicisme » figure comme seule<br />
abréviation française de « Monsieur » dans des grammaires françaises du xix e siècle, par exemple<br />
Girault-Duvivier 1838. À l’article « abréviation », Littré 1872 donne comme exemples : « M r ,<br />
Mme » pour Monsieur et Madame… (Il est vrai que Larousse 1885 donne « M., M me »…). Lefevre<br />
1855 et 1883, bible des typographes de la seconde moitié du xix e siècle, donne « M., M r ».<br />
Remarque. — Ceux qui s’esclaffent en voyant Mr Untel sur une enveloppe et précisent que la<br />
seule forme française acceptable serait en l’occurrence M. Untel sont des connaisseurs : dans une<br />
adresse, où par définition l’on s’adresse au destinataire, la seule forme courtoise est Monsieur<br />
Untel.<br />
B. ••• Désignation de tiers (= dont on parle à la troisième personne du singulier ou du<br />
pluriel).<br />
1. ••• Les abréviations sont en principe obligatoires devant un patronyme ou un titre, une<br />
qualité :<br />
J’ai bien connu M. Thiers.<br />
J’ai bien connu M me Demy.<br />
M. le sous-secrétaire d’État est en vacances.<br />
Navré, mais M. le député-maire est en prison.<br />
Consultez M e Lelièvre ou M gr Lefébure.<br />
= Lecerf 1956, Lefevre 1883.<br />
≠ Guéry 1996, qui ne respecte pas sa propre « règle », il est vrai très imprécise, et donne comme exemple à<br />
l’article noms de personnes : « J’ai rencontré [monsieur] Blavette. »<br />
≠ Lefevre 1855 et Frey 1857, qui recommandent la forme complète devant un titre non suivi du nom<br />
propre : « On dit que {monsieur} le comte est arrivé. »<br />
Exception. Après une lettrine, on compose toujours la forme complète (petites capitales).<br />
⇒ Lettrine.<br />
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