Orthotypo-Lacroux.pdf - Liste Typographie
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On rencontre parfois certains sigles « étrangers » composés en italique. Cette mise en forme est<br />
à proscrire si le sigle est une dénomination propre (C.B.S.) ou si l’acronyme est devenu un nom<br />
commun « français d’adoption » (laser).<br />
S.P.Q.R.<br />
GATT (General Agreement for Tariff and Trade)<br />
ISO (International Organization for Standardization)<br />
Seuls les acronymes non adoptés et les abréviations étrangères admises * (⇒ abréviation)<br />
doivent être composés en italique :<br />
op. cit.<br />
* À l’exception des abréviations des titres de civilité, des éléments de dénomination propre, des<br />
unités.<br />
≠ Larousse 1997 : point abréviatif pour tous les sigles français, y compris les acronymes (O. T. A. N.), à<br />
l’exception de quelques acronymes syllabiques (AFNOR) ; pas de point abréviatif pour les sigles étrangers,<br />
même s’il ne s’agit pas d’acronymes (AEG, U P I, AFL-CIO). Larousse 1999 fait dans la rusticité et croit<br />
supprimer tous les points (mais il en reste…).<br />
Hors la loi et hors-la-loi ?<br />
EDF<br />
A.D.N. (acide désoxyribonucléique, A. R. N. (acide ribonucléique)<br />
DS ID NRJ FMR<br />
FR 3<br />
UNESCO et Benelux…<br />
Robert 1991 : Entrée U. N. E. S. C. O. et Unesco dans la définition.<br />
En 1955, le Petit Larousse écrivait BENELUX et UNESCO. Dans les années soixante-dix, il<br />
avait conservé BENELUX mais adopté Unesco. Hanse 1987 : s’écrit sans accent, mais on prononce<br />
deux é.<br />
Pour les extrémistes<br />
RAI<br />
Cet {Unesco} est le sigle de United Nations Educational Scientific and Cultural Organization.<br />
Les anglo-saxons mettent des majuscules où ils l’entendent et abrègent les mots comme ils<br />
l’entendent, en l’occurrence UNESCO, cela importe peu, les majuscules des sigles<br />
« représentent » indifféremment des initiales majuscules ou minuscules (OTAN, Organisation du<br />
traité de l’Atlantique Nord) ; il est toutefois curieux de constater que l’un des rares sigles à<br />
bénéficier quasi officiellement de minuscules est en même temps l’un des rares à abréger une<br />
succession de mots qui ont tous des majuscules initiales.<br />
Pour certains groupes humains, le sigle est une aubaine.<br />
Il donne un contour net aux dénomination insignifiantes. Il masque des éléments qui, dans<br />
leur forme développée, pourraient surprendre, amuser, choquer, scandaliser.<br />
•• Apposition<br />
Il y a des berlines Renault, des bœufs mode, des auteurs Gallimard, un style Henri II, des<br />
fauteuils Régence, un musée Picasso, la mère Michel, Alexandre Dumas fils, un boulevard Ney,<br />
un Institut Pasteur, etc. L’apposition est une construction directe, très ancienne, que le français<br />
moderne admet toujours, sous certaines conditions. Il n’y a pas encore [de toiles Picasso, d’articles<br />
Dépêche du Midi, de beau-frère Mitterand, de manutentionnaire Grasset, de journaliste Figaro,<br />
d’avenue Grande-Armée, d’Institut monde arabe, de romans Modiano, de guichet Crédit<br />
agricole]. (Sur l’inépuisable sujet des pseudo-appositions et des juxtapositions monstrueuses, on<br />
relira avec profit et délectation Parlez-vous franglais, d’Étiemble. Pour se remémorer les règles<br />
françaises de la juxtaposition syntaxique — et les strictes limitations de ce sport —, on consultera<br />
les bonnes grammaires.)<br />
Légitimes sont les limousines B.M.W., les francs C.F.A. Le sigle en apposition a une valeur de<br />
qualificatif. Cette construction directe devrait demeurer rare. Elle est en pleine expansion.<br />
« L’État R.P.R. » est irréprochable ; un [dirigeant R.P.R.] l’est beaucoup moins ; un [congrès<br />
R.P.R.] est une monstruosité.<br />
1. Les « mauvais exemples » qui suivent illustrent un curieux et récent dédain des règles<br />
relatives à la construction « normale » du complément de nom. Nulle dénomination propre n’est<br />
épargnée, mais les sigles sont particulièrement visés.<br />
S’il existe des normes Afnor, il pourrait bien y avoir des [résolutions ONU] ; si l’on admet,<br />
dans tous les emplois, {des retraités S.N.C.F, des guichets B.N.P., des agents É.D.F., des unités<br />
C.N.R.S.}, il faut s’attendre à la venue [des étudiants UNEF, des vendeurs B.H.V., des casernes<br />
C.R.S., des médecins O.M.S., des locataires H.L.M., des troupes OTAN, des réunions OPEP, du<br />
siège social B.M.W., des opérations C.I.A. et même des fonctionnaires UNESCO, des tracts<br />
C.N.P.F., des retraités K.G.B., etc.]. Nous n’en sommes pas encore là, certes… Quoique…<br />
2. On donne aujourd’hui une valeur de qualificatif à des sigles qui n’en ont vraiment pas<br />
besoin : une [manifestation C.G.T.]. L’autoriser, c’est favoriser l’oubli de l’adjectif cégétiste, c’est<br />
appauvrir la langue en renonçant aux dérivations lexicales des sigles : une manifestation cégétiste,<br />
une manifestation de la C.G.T.<br />
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