Orthotypo-Lacroux.pdf - Liste Typographie
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Citation : « Le mot capitaine, par exemple, écrit dans mon dictionnaire gabidaine sera dès lors<br />
prononcé par le jeune Prussien aussi purement que par le même Batignollais. » (Alphonse Allais,<br />
Ne nous frappons pas.)<br />
tréma<br />
⇒ aa<br />
aa<br />
Citation : «<br />
tribunal<br />
⇒ aa<br />
aa<br />
Citation : «<br />
troncation<br />
⇒ Abréviation, acronyme, apostrophe, symbole, sigle.<br />
A. Vocabulaire<br />
1. La troncation ne doit pas être confondue avec l’abréviation ou la siglaison. La troncation<br />
élimine d’abord des sons (phonèmes) ; le langage écrit reproduit cette réduction orale : [auto]bus<br />
> bus, dactylo[graphe] > dactylo, micro[phone] > micro, [mas]troquet > troquet. L’abréviation<br />
élimine des lettres ; le langage oral ne tient pas compte cette réduction graphique : M me , ouvr. cité<br />
se lisent Madame, ouvrage cité. La siglaison élimine des lettres ; le langage oral tient compte de<br />
cette réduction graphique : C.G.T. se lit cégété, OTAN (acronyme) se lit otan.<br />
2. ∞ Troncation et diminution. La première opère sur la forme et raccourcit la prononciation<br />
puis la graphie d’un mot sans modifier nécessairement sa signification : tous les autobus peuvent<br />
devenir des bus. La diminution opère nécessairement sur la signification, en l’altérant, voire en la<br />
modifiant profondément ; pour ce faire, elle peut recourir à la troncation et à quantité d’autres<br />
procédés de dérivation (préfixation, suffixation, gémination, etc.). Si certains mots subissent une<br />
troncation et une diminution (tous les professeurs peuvent devenir des profs, mais une once de<br />
familiarité est introduite), la plupart des diminutifs ne doivent rien à la troncation : sœur<br />
> sœurette.<br />
B. •• Emploi et formation.<br />
Contrairement aux abréviations (⇒ Abréviation § B), les mots obtenus par troncation ne sont<br />
soumis à aucune restriction relevant de l’orthotypographie. Seuls le niveau de langue et le registre<br />
régissent leur emploi.<br />
La troncation se pratique partout, en plein air, au bistrot, à l’usine, à l’oral et à l’écrit ; la<br />
siglaison et l’abréviation sont des activités de « bureau ». Si l’on tient à la vitalité du français, on<br />
fera davantage confiance aux bistrots qu’aux bureaux. Lorsqu’un mot obtenu par troncation est<br />
en concurrence avec un sigle, on adoptera de préférence le premier, même si les bistrots imposent<br />
un préfixe orphelin, d’origine grecque : télé plutôt que T.V. (ce sigle « mal formé » peut être<br />
considéré comme un belgicisme [tévé] calqué sur un anglicisme [tivi]). Chargée de diffuser des<br />
programmes francophones, soutenue par des organismes chargés de défendre notre langue, TV5 a<br />
adopté un sigle déplorable.<br />
Les mots obtenus par troncation respectent généralement les règles d’accord de leur catégorie :<br />
des dactylos sympas parlent devant les micros des radios. Nombre d’entre eux ne sont presque plus<br />
perçus comme des formes réduites : les pneus du taxi (les pneumatiques du véhicule équipé d’un<br />
taximètre). Ils partagent ces particularités avec certains acronymes (sigles lus comme des mots<br />
ordinaires), qui ont pourtant un mode de formation radicalement différent : ces taxis sont équipés<br />
de radios (postes récepteurs de radiodiffusion) mais ne dispose pas de radars (radio detection and<br />
ranging).<br />
Ils ne sont jamais suivis d’un point abréviatif : doc résulte de la troncation de « docteur »<br />
(abréviation : D r ), doc. est l’abréviation de « document » ; typo (fém. typote) fut l’abrègement<br />
traditionnel d’« ouvrier typographe », typ. ou typogr. sont des abréviations de « typographie ».<br />
L’apostrophe peut marquer la troncation, singulièrement dans les noms propres :<br />
le Boul’ Mich’<br />
« Ainsi les Parisiens baptisaient-ils avec une familiarité pompeuse leur vélodrome<br />
d’hiver, notre vieux Vel’ d’Hiv’. » (Antoine Blondin, Ma vie entre les lignes.)<br />
Problèmes posés par l’accord des noms communs et des adjectifs ⇒ Apostrophe 2 b.<br />
La formation des abréviations obéit à des règles, la troncation dépend de la fantaisie ou du<br />
génie des locuteurs. Toutes les abréviations régulièrement formées par le retranchement de lettres<br />
finales s’achèvent par une consonne (et un point abréviatif…) : paragr., suiv. Les mots obtenus<br />
par retranchement de phonèmes finaux s’achèvent le plus souvent par une voyelle, mais parfois<br />
par une consonne : auto, cinéma, prof. (Dans quelques cas, une variante graphique ajoute une<br />
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