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Orthotypo-Lacroux.pdf - Liste Typographie

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•• Dans la poésie, les codes sont formels : pas d’abréviation. Pour constater que les meilleurs<br />

poètes se f… parfois de ces interdits ⇒ Vers.<br />

4. ••• C’est une évidence souvent oubliée : il est absurde d’abréger les mots dont les<br />

occurrences sont peu nombreuses. La tolérance est proportionnelle à la fréquence, à la longueur<br />

des mots et à l’étroitesse de la justification.<br />

= Vairel 1992.<br />

5. ••• Dans un texte ou un ouvrage donné, une abréviation ne doit remplacer qu’un mot ou<br />

qu’un groupe de mots. Cette règle doit s’appliquer à toutes les abréviations régulières et à la<br />

plupart des abréviations conventionnelles.<br />

= Impr. nat. 1990, Lecerf 1956.<br />

Exemples : On réservera coll. à « collection » et l’on abrégera « collaborateur » en collab. Si<br />

dém. abrège « démonstratif », il convient de trouver une forme différente si l’on souhaite abréger<br />

« démotique » ou « démographie » (démot., démogr.). Même remarque pour sc. (« scène » ou<br />

« science »). Isolé, chaque emploi est correct mais, dans un ouvrage, on n’en retiendra qu’un et<br />

l’on respectera ce choix jusqu’au point final.<br />

Exceptions. ≈ Associées à d’autres termes abrégés ou à des chiffres, certaines graphies<br />

conventionnelles peuvent prendre des significations différentes : p. abrège « page » et p. ex. abrège<br />

« par exemple ». Il n’y a aucune ambiguïté : p. ex. n’est pas composé de deux abréviations, c’est<br />

une abréviation.<br />

On peut bien sûr s’amuser à concocter ou à collecter des exemples désastreux. Ainsi n’est-il pas<br />

certain que [« j’en compte 17 p. 100 »] soit d’une absolue clarté (dix-sept pour cent ou dix-sept page<br />

cent ?). Ce n’est pas une raison suffisante pour « interdire » l’usage conjoint des formes<br />

conventionnelles p. (page) et p. (pour) : un soupçon de discernement dans leur emploi permet<br />

d’éviter les ambiguïtés. ⇒ Pourcentage.<br />

6. ••• Un mot ou un groupe de mots doit être abrégé sous une forme unique.<br />

Exemples : Si, dans un texte ou un ouvrage donné, « comptabilité » s’abrège comptab., on ne<br />

peut recourir subitement à compt. sous prétexte que la composition tomberait mieux. Si, dans un<br />

texte ou un ouvrage, bd abrège « boulevard », boul. (également correct) est exclu…<br />

= Greffier 1898, Vairel 1992.<br />

± Lefevre 1855 tolère « à la rigueur » des entorses exceptionnelles à cette règle.<br />

Si l’on abrège un mot, on ne reviendra à la forme complète dans aucune occurrence similaire<br />

(notes, légendes, bibliographie, etc.). ≈ Cela ne signifie pas que tel mot abrégé dans les notes ou<br />

les légendes devra l’être dans le corps du texte… Cette règle, qui a priori semble inutilement<br />

contraignante, est en vérité l’une des plus motivées : si dans des occurrences similaires l’on passe<br />

d’une forme abrégée, par exemple vx, à la forme complète (vieux), on court le risque faire croire<br />

au lecteur, qui est généralement moins bête que ne l’imagine le scripteur, que vx ne signifie pas<br />

vieux…<br />

7. ••• La signification de toutes les abréviations de circonstance, qui, par définition, n’ont de<br />

valeur que dans un texte donné, doit être précisée dans une table. Cette précaution d’emploi<br />

s’applique aux abréviations régulières (Acad. pour « Académie ») et aux abréviations<br />

o<br />

conventionnelles « spécialisées » (v pour « verso »). Il serait en revanche ridicule de « traduire » les<br />

o<br />

abréviations conventionnelles entrées dans l’usage courant (etc., M., n , etc.).<br />

8. •• La coupure des abréviations en fin de ligne est proscrite : [ad / verb., p. / ex.].<br />

Les règles générales de la coupure des mots n’introduisent ici aucune exception. Exemple (à ne<br />

pas suivre) : coupure après le trait d’union [av.- / pr.].<br />

Toutefois, dans quelques cas, un peu de souplesse s’impose, singulièrement dans les<br />

justifications très étroites. Couper [Hist. | nat.] est certes déconseillé, mais l’entorse sera toujours<br />

préférable à un espacement défectueux.<br />

= Frey 1857.<br />

9. ••• Fautes. Elles relèvent souvent de l’orthotypographie : [géog.] pour géogr. (géographie),<br />

[gram.] pour gramm. (grammaire) ; parfois de l’orthographe : [supl.] pour suppl. (supplément)…<br />

10. •• Abréviations « étrangères »<br />

Seules les abréviations de mots latins et de mots étrangers francisés ou admis dans notre langue<br />

sont tolérables dans un texte ou un ouvrage écrit en français : id. (idem).<br />

Ici, il convient de bien distinguer les sigles « étrangers », tout à fait admissibles, des<br />

abréviations « étrangères ». Épelés ou « lus au long », ceux-là s’intègrent sans peine à la phrase,<br />

voire au lexique français (V.S.O.P., laser). Devant être lues sous leur forme complète, celles-ci<br />

sont à proscrire, même sur les enveloppes. Par exemple, l’abréviation c/o, admise par Code typ.<br />

1993, Guéry 1996 et Larousse 1997, est « normalement » lue care of. Il suffit de le savoir ou d’être<br />

anglophone, ce qui, jusqu’à nouvel ordre, n’est une obligation pour personne. Quelques dizaines<br />

de milliers de francophones, habiles, transforment l’abréviation en symbole et lisent « aux bons<br />

soins de ». Des millions d’autres en font un sigle et, perplexes, lisent « c’est haut ».<br />

• Textes scientifiques et littéraires ⇒ Mots étrangers.<br />

11. ∞ L’emploi intempestif de l’abréviation n’est pas une nouveauté, tout paléographe en fait<br />

l’expérience quotidienne. Philippe le Bel tenta de limiter ses méfaits en des temps où elle<br />

bénéficiait pourtant de mobiles sérieux : économiser la peine du copiste et le parchemin, support<br />

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