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Orthotypo-Lacroux.pdf - Liste Typographie

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≈ La lecture des initiales des prénoms (et des patronymes) est conditionnée par l’usage et par la<br />

connaissance des formes complètes (É. Zola se lit Émile Zola, mais R. Laennec se lit plus souvent<br />

Erre Laennec que René Laennec). ⇒ § D 1.<br />

± Pour une raison qui m’échappe, des spécialistes voudraient que l’on n’abrège pas les<br />

prénoms dans les pseudonymes (Lexitec 1992), et des graphies comme A. France ou G. Sand<br />

seraient fautives. Cette « règle » n’est respectée par personne ou peu s’en faut… Les auteurs qui<br />

ont adopté un pseudonyme sont les premiers à l’enfreindre ou à l’ignorer. Faisons comme eux. À<br />

ceux qui seraient séduits par cette interdiction, je propose l’exemple suivant : Alain Fournier, dit<br />

Alain Dreux Galloux, dit A. D. G. (pseudonyme et sigle).<br />

Remarque. — Pour les patronymes (personnages), les toponymes (lieux) et les dates, les trois<br />

astérisques sont à mon sens les plus élégants et par tradition les plus spécifiques des signes<br />

abréviatifs de discrétion (savamment ostentatoire). Ils sont hélas de moins en moins employés ; le<br />

point abréviatif et les points de suspension sont sans doute mieux adaptés à l’anonymat pur et<br />

dur. ≈ Dans les ouvrages où les astérisques sont des appels de note, la confusion des rôles n’est<br />

bien sûr pas souhaitable. ⇒ Appel de note, astérisque.<br />

D. •• Abréviation, sigle ou symbole ?<br />

1. Aujourd’hui, les sigles prolifèrent : par contagion, l’épellation fait des ravages… S. V. P. lu<br />

« esse-vépé » au lieu de « s’il vous plaît » devient un sigle.<br />

Les initiales de prénoms et de patronymes peuvent devenir des sigles : V.G.E. s’épelle et ne se<br />

lit pas Valéry Giscard d’Estaing. Autres exemples : Monsieur K., B.-H.L., J.F.K. En revanche, il est<br />

des cas où le passage au sigle est critiquable (≈ sauf si une volonté de dérision justifie le procédé) :<br />

av. J.-C. se lit avant Jésus-Christ…<br />

Bibl. nat. est une abréviation que tout le monde lit « Bibliothèque nationale » ; mais B. N. ?<br />

Eh bien, cela dépend… Si on lit « béhenne », c’est un sigle, et la graphie {BN} est déconseillée<br />

mais tolérable (> B.N. ⇒ sigle) ; si on lit « Bibliothèque nationale », c’est une abréviation, et la<br />

graphie [BN] est une forme fautive que l’on s’étonne de voir recommandée dans Impr. nat. 1990 à<br />

l’article abréviation. Même remarque pour {QG} : épelé, Q. G. n’est plus une abréviation mais un<br />

sigle. (En revanche, w.-c. est en principe un sigle, prononcé « doublevécé » ou « vécé », que l’on<br />

transforme parfois en abréviation approximative, prononcée « ouaterre »).<br />

Lecerf 1956 et Code typ. 1993 critiquent la graphie S. A. R. L. (société à responsabilité limitée) ;<br />

avec raison : le point abréviatif est fautif après ce A qui n’abrège pas à… Ils proposent donc :<br />

S. à R. L. ou S. A R. L. La première graphie est acceptable… sauf si nous avons affaire à un sigle.<br />

Ce qui est le cas. S. A R. L. ne pêche que par son A non accentué (> S.ÀR.L.).<br />

2. Certaines « abréviations » de discrétion sont en fait des symboles. Si le lecteur est censé<br />

ignorer que tel « C… » abrège et cache par exemple « Charles » ou « Chopin », il sait au moins<br />

que l’initiale du nom celé est un C. En revanche, il est rare (mais pas exclu *) que « X » abrège<br />

« Xavier » ou « Xénophon ». Dans la quasi-totalité des occurrences, X est un symbole qui n’abrège<br />

pas un nom mais qui le remplace, qui le représente, quelle que soit l’initiale de celui-ci. Les<br />

traditionnels points de suspension sont admissibles (quoique pléonastiques) en tant que (seconde)<br />

marque de discrétion, mais il convient de ne pas imaginer qu’ils ont absorbé un point abréviatif.<br />

Exemple : « X… écrit avec son sang ; mais son sang, c’est de l’encre. » (Jean Rostand, Pensées<br />

d’un biologiste.) En l’absence de points de suspension, il est absurde de mettre un point abréviatif<br />

après un symbole qui n’abrège rien et d’écrire, par exemple : [Monsieur X. sort de Polytechnique]<br />

> Monsieur X sort de Polytechnique. Ne pas confondre avec Monsieur K. ! Dans ce cas, ce « K. »<br />

est le sigle de « Khrouchtchev » : le point abréviatif est obligatoire. Exception : ◊ le système D,<br />

sans point abréviatif (« D comme débrouillardise »), graphie traditionnelle, justifiée par son allure<br />

plaisante de symbole scientifique…<br />

∞ Employés seuls (sans initiale), les points de suspension et les astérisques sont assimilables à<br />

des symboles : la mairie de … est en ruine ; le maire de *** est très âgé.<br />

* ≈ L’usage subtil du point abréviatif permet de différencier l’abréviation (X. pour Xavier) du<br />

symbole (X pour Roger). Chaque lettre de l’alphabet peut être employée comme abréviation de<br />

discrétion ou comme symbole. Exemples d’abréviations (ou, pour quelques érudits inattentifs, de<br />

sigles) : Iannis X. compose, Marguerite Y. écrit, Ossip Z. peint. Exemples de symboles (pour tout le<br />

monde) : l’élève A (Bruno) compose, l’élève B (Christian) écrit et l’élève C (Alain) chahute.<br />

∞ Par le biais d’un artifice (autonymie, nominalisation accidentelle, etc.), les abréviations<br />

peuvent s’adjoindre un déterminant. Dès lors, elles ont tendance à devenir des sigles : « Vos<br />

ridicules “T. S. V. P.” m’ont scandalisé. » Ce temporaire changement de statut n’impose pas la<br />

suppression des espaces.<br />

E. Quelques abréviations<br />

•• La graphie de la plupart des abréviations conventionnelles courantes s’impose sans<br />

hésitation. Certaines abréviations régulières, systématiquement employées par les usuels, ont<br />

acquis un statut quasi officiel ; il est préférable de privilégier ces formes. Quelques abréviations<br />

courantes sont mal formées ; elles sont déconseillées : {liv.}.<br />

Pour M., S.M., etc. ⇒ titre de civilité, titre honorifique ; pour § ⇒ symbole ; pour %<br />

⇒ pourcentage ; pour & ⇒ et.<br />

La liste ci-dessous peut sembler courte. Elle ne répertorie que fort peu d’abréviations<br />

régulières, qui sont potentiellement presque aussi nombreuses que les entrées d’un dictionnaire :<br />

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