Thermodynamique (2004-2010). - Université de Genève
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3 Énergie<br />
Dans cette section, nous allons clarifier plusieurs types d’interactions entre <strong>de</strong>s systèmes<br />
macroscopiques. Vous ne serez pas tellement surpris <strong>de</strong> revoir le travail mécanique,<br />
mais la signification <strong>de</strong>s interactions thermiques est moins familière. Nous verrons que lorsqu’il<br />
peut y avoir simultanément échange <strong>de</strong> chaleur et travail mécanique, on peut amener<br />
un système d’un état à un autre <strong>de</strong> plusieurs façons, ce qui nous forcera à apprendre la notion<br />
<strong>de</strong>s différentielles exactes et inexactes. Une variable macroscopique particulièrement<br />
importante en thermodynamique est l’énergie, qui peut prendre différentes formes.<br />
3.1 Énergie interne<br />
En général, nous appellerons E l’énergie interne, c’est-à-dire toute l’énergie <strong>de</strong> toutes<br />
les molécules dans le gaz ou dans l’objet, quel qu’il soit. L’énergie interne 3 E est la<br />
moyenne <strong>de</strong> l’énergie pour tous les états microscopiques (pondérés par leurs probabilités)<br />
conduisant à l’état macroscopique considéré.<br />
Dans un système mécanique où interviennent uniquement <strong>de</strong>s forces conservatives dérivant<br />
d’un potentiel, l’énergie (mécanique) E, somme <strong>de</strong> l’énergie cinétique et <strong>de</strong> l’énergie<br />
potentielle, est conservée : un système mécanique protégé <strong>de</strong> toute influence extérieure<br />
(i.e. isolé) voit son énergie conservée, c’est-à-dire indépendante du temps. En termes mathématiques,<br />
E s’écrit<br />
E =<br />
N<br />
i=1<br />
|pi| 2<br />
2m<br />
+ 1<br />
2<br />
N<br />
U(ri − rj) (3.1)<br />
Pour simplifier l’écriture, nous avons supposé que toutes les particules étaient i<strong>de</strong>ntiques et<br />
<strong>de</strong> masse m ; pi, est l’impulsion <strong>de</strong> la particule i, ri sa position, et U l’énergie potentielle <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>ux molécules. Nous supposons également que les molécules sont sans structure interne.<br />
L’équation (3.1) donne aussi l’expression <strong>de</strong> l’hamiltonien H du système isolé.<br />
Lorsqu’un système n’est pas isolé, on sait qu’on peut lui transférer <strong>de</strong> l’énergie sous<br />
forme mécanique : un ressort qu’on comprime acquiert <strong>de</strong> l’énergie supplémentaire sous<br />
forme d’énergie potentielle élastique. Dans le processus <strong>de</strong> compression, le point d’application<br />
<strong>de</strong> la force se déplace, avec pour conséquence un apport d’énergie au ressort sous<br />
forme <strong>de</strong> travail. De même on fournit <strong>de</strong> l’énergie à un gaz en le comprimant à l’ai<strong>de</strong> d’un<br />
piston mobile. Dans les <strong>de</strong>ux cas, les paramètres externes du système, longueur du ressort<br />
dans un cas, volume du gaz dans l’autre, sont modifiés <strong>de</strong> façon connue.<br />
Cependant, on sait empiriquement que l’on peut aussi transférer <strong>de</strong> l’énergie à un<br />
objet <strong>de</strong> bien d’autres manières. Tout bricoleur sait que l’on peut transférer <strong>de</strong> l’énergie<br />
au foret d’une perceuse en perçant un trou dans du béton : le foret s’échauffe en raison<br />
du frottement, et, selon une expression familière, mais incorrecte du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la<br />
thermodynamique, une partie <strong>de</strong> l’énergie mécanique fournie par le moteur <strong>de</strong> la perceuse<br />
est transformée en chaleur. On peut arriver au même résultat en laissant le foret au soleil<br />
par une belle journée d’été, ce qui correspond à transformer <strong>de</strong> l’énergie électromagnétique<br />
en chaleur, ou encore en le trempant dans <strong>de</strong> l’eau bouillante, c’est-à-dire en utilisant un<br />
contact thermique. Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, il n’y a aucune modification visible <strong>de</strong>s paramètres<br />
externes, ni du foret, ni <strong>de</strong> l’eau, et seuls les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté microscopiques sont impliqués<br />
dans l’échange d’énergie : le réchauffement du foret correspond à <strong>de</strong>s vibrations plus<br />
importantes <strong>de</strong>s atomes autour <strong>de</strong> leur position d’équilibre, le refroidissement <strong>de</strong> l’eau<br />
3. Dans beaucoup <strong>de</strong> livres le symbole U esr réservé pour l’énergie interne.<br />
14<br />
i=j