Thermodynamique (2004-2010). - Université de Genève
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T = ∂E<br />
<br />
<br />
<br />
∂S<br />
N,V<br />
(6.2)<br />
Peut-on mesurer l’entropie expérimentalement ? Bien sur, l’entropie est avant tout une<br />
quantité expérimentale. Considérons d’abord la capacité calorifique isochore<br />
Cv = ∂E<br />
<br />
<br />
<br />
(6.3)<br />
∂T<br />
où nous supposons toujours la condition isarithme (N est fixe). Dans l’expression ci<strong>de</strong>ssus<br />
il faut réaliser que, tandis que E est une fonction explicite <strong>de</strong> V et S, l’entropie<br />
est seulement constante pourvu que le système soit isolé thermiquement. C’est toujours<br />
possible <strong>de</strong> définir l’énergie interne pour un système soumis à <strong>de</strong>s conditions isotherme.<br />
Evi<strong>de</strong>mment, afin <strong>de</strong> mesurer CV il est nécessaire <strong>de</strong> chauffer le système, donc S ne peut pas<br />
rester constante, et elle va varier tandis que nous varions la température. S est forcement<br />
une fonction <strong>de</strong> la température, bien entendu nous ne permettons pas une variation <strong>de</strong> N<br />
et <strong>de</strong> V , donc S = S(T ). L’énergie interne dépend par conséquent <strong>de</strong> la température <strong>de</strong><br />
la manière suivante :<br />
E = E(N, V, S(T )) (6.4)<br />
La capacité calorifique isochore suit en appliquant la règle <strong>de</strong> la chaine<br />
Cv(T ) = ∂E<br />
<br />
<br />
<br />
∂T<br />
= ∂E<br />
<br />
<br />
<br />
∂S<br />
<br />
∂S <br />
<br />
∂T<br />
= T ∂S<br />
<br />
<br />
<br />
∂T<br />
V<br />
V<br />
V<br />
V<br />
V<br />
(6.5)<br />
Nous voyons que l’entropie est obtenue en intégrant le quotient <strong>de</strong> la capacité calorifique<br />
et la température<br />
S(T ) = S(T0) +<br />
T<br />
T0<br />
CV (T ′ )<br />
T ′ dT ′<br />
(6.6)<br />
Nous voyons, qu’en dépit du fait que pour l’instant l’entropie reste encore un concept<br />
un peu évasif, et semblant être introduit surtout pour la convenance mathématique, clairement<br />
nous savons bien comment <strong>de</strong> mesurer S(T) ! Il faut néanmoins avouer qu’une<br />
telle expérience ne peut que rendre la valeur <strong>de</strong> l’entropie à une constante additive près,<br />
c’est-à-dire qu’il n’existe aucun métho<strong>de</strong> expérimentale qui permette <strong>de</strong> mesurer S(T0).<br />
La situation est similaire à celle <strong>de</strong> l’énergie : Pratiquement on n’a besoin que <strong>de</strong>s dérivées<br />
partielles <strong>de</strong> S (∂S/∂E, ∂S/∂V , ∂S/∂T , etc.) donc le fait que nous ne pouvons<br />
pas mesurer S(T0) reste sans conséquence pour les observables. La théorie microscopique<br />
(dont nous parlerons en détail dans le chapitre 6.8) impose pourtant une valeur absolue,<br />
et assure notamment que l’entropie soit nul au zéro absolu <strong>de</strong> la température.<br />
6.3 Les postulats <strong>de</strong> base <strong>de</strong> la thermodynamique<br />
Formellement la thermodynamique s’appui sur quatre postulats, qui sont reproduits ci<strong>de</strong>ssous.<br />
Ces postulats ne font mention que <strong>de</strong> l’énergie interne, du volume, <strong>de</strong>s nombres<br />
molaires et <strong>de</strong> l’entropie, qui sont tous <strong>de</strong>s paramètres extensifs. Les autres propriétés<br />
comme pression, potentiel chimique, température n’y apparaissent pas explicitement, mais<br />
le formalisme permet d’i<strong>de</strong>ntifier ces paramètres avec les dérivées <strong>de</strong> l’entropie par rapport<br />
au E, N, et V .<br />
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