Thermodynamique (2004-2010). - Université de Genève
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11 Basses Températures<br />
Dans ce chapitre nous discutons <strong>de</strong>s propriétés à basse température. Ce chapitre est<br />
une belle démonstration <strong>de</strong> la puissance <strong>de</strong> la thermodynamique. Dans le chapitre ?? sur la<br />
théorie cinétique une longue discussion et plusieurs suppositions étaient nécessaires pour<br />
dériver la loi du <strong>de</strong>s gaz parfaits (Eq. 4.8) et le théorème d’équipartition (Eq. 4.15). De<br />
plus, afin d’obtenir l’équation d’état E(N, V, S) (Eq. 6.27) il était nécessaire d’introduire<br />
une constante ρ qui restait indéterminée par la théorie.<br />
Il est pourtant possible <strong>de</strong> dériver la valeur exacte <strong>de</strong> ρ, mais pour cela il est nécessaire<br />
<strong>de</strong> partir d’une <strong>de</strong>scription microscopique. Regardons plus en détail cette constante pour<br />
le gaz mono-atomique en 3 dimensions, où γ = 5/3. Vue que les <strong>de</strong>ux côtés <strong>de</strong> Eq.6.27<br />
doivent avoir <strong>de</strong>s dimensions i<strong>de</strong>ntiques, il est nécessaire que ρ aie <strong>de</strong>s dimensions : energie ·<br />
superficie, c’est à dire Jm 2 =kg·mètre 2 ·secon<strong>de</strong> −2 ·mètre 2 =kg·mètre 4 ·secon<strong>de</strong> −2 . Sur le plan<br />
microscopique la théorie cinétique est basée sur l’hamiltonien <strong>de</strong> N particules libres avec<br />
masse m<br />
H =<br />
N<br />
j=1<br />
1 2<br />
|pj|<br />
2m<br />
(11.1)<br />
avec <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> bord qui limitent le parcours <strong>de</strong> ces particules au volume V du<br />
récipient. Au total ce modèle se sert <strong>de</strong> trois paramètres : m, N et V , et toutes les<br />
gran<strong>de</strong>urs du chapitre ?? sont exprimées en ces trois paramètres ! Or, le paramètre ρ a<br />
les dimensions ’kg·mètre 4 ·secon<strong>de</strong> −2 ’, ce qui est incompatible avec une combinaison <strong>de</strong> la<br />
forme (V/N) a · m b , car V/N a <strong>de</strong>s dimensions <strong>de</strong> ’mètre cube’, et m a <strong>de</strong>s dimensions <strong>de</strong><br />
’kilogramme’. Apparemment le modèle que nous avons utilisé jusqu’à maintenant était<br />
incomplet. Notamment il manque un paramètre qui permet <strong>de</strong> définir ρ. Ce paramètre<br />
<strong>de</strong>vrait avoir <strong>de</strong>s dimensions ’kg a ·mètre b ·secon<strong>de</strong> c ’ !<br />
La solution est fournie par la mécanique quantique (c.f. chapitre9) dans laquelle un paramètre<br />
universel apparaît : la constante <strong>de</strong> Planck, = 1.05457266·10 −34 (kg·mètre 2 ·secon<strong>de</strong> −1 ).<br />
A l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> nous pouvons enfin construire 2 m −1 (N/V ) 2/3 dont les dimensions sont celles<br />
<strong>de</strong> ρ. Cela suggère que ρ ∝ 2 m −1 . En effet, ce résultat découle du traitement rigoureux<br />
<strong>de</strong> ce problème. Nous allons le regar<strong>de</strong>r plus en détail ci-<strong>de</strong>ssous.<br />
Dans les suivantes sous-sections nous allons considérer trois types <strong>de</strong>s gaz, qui diffèrent<br />
par la façon dont le nombre <strong>de</strong> particules est distribué en fonction <strong>de</strong> leur énergie : Le<br />
premier cas est le modèle <strong>de</strong> Maxwell et Boltzmann, qui débouche sur les expressions<br />
que nous avons déjà trouvé pour le gaz parfait. Les <strong>de</strong>ux autres exemples concernent <strong>de</strong>s<br />
bosons et <strong>de</strong>s fermions, dont le comportement à basse température est fondamentalement<br />
différent. Pour les trois cas nous allons utiliser la métho<strong>de</strong> suivante pour obtenir les<br />
potentiels thermodynamiques et les équations d’état :<br />
1. Tout d’abord nous établissons l’équation d’état µ(N, V, T ) à partir d’une <strong>de</strong>scription<br />
microscopique. C’est-à-dire que nous <strong>de</strong>vrons dériver la relation entre le potentiel<br />
chimique µ et N d’un gaz dans un volume V , dont la température est T . C’est la<br />
seule étape pour laquelle on a besoin d’une <strong>de</strong>scription microscopique<br />
2. Ensuite nous dérivons l’équation d’état p(N, V, T ), à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la relation <strong>de</strong> Maxwell<br />
(2a) <strong>de</strong> la Table 7.4 :<br />
<br />
∂p <br />
<br />
∂N<br />
= − ∂µ<br />
<br />
<br />
<br />
∂V<br />
V,T<br />
Après intégration par rapport à dN <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés <strong>de</strong> l’égalité, nous obtenons l’expression<br />
p(N, V, T ) − p(0, V, T ) en tenant compte du fait que l’intégration est entre<br />
86<br />
N,T