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Thermodynamique (2004-2010). - Université de Genève

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ce qui est bien observable. Un électron aura même diffusé sur une distance <strong>de</strong> 3 mètres<br />

après une heure.<br />

Objet Masse 2/m Après 1 heure Après 4 · 10 9 ans<br />

Bicyclette 30kg 7.2 · 10 −36 m 2 s −1 1.6 · 10 −7 nm 1nm<br />

Atome <strong>de</strong> cuivre 1.1 · 10 −25 kg 1.9 · 10 −9 m 2 s −1 2.6mm 15km<br />

Electron 9.1 · 10 −31 kg 2.3 · 10 −4 m 2 s −1 92cm 5200km<br />

9.2 Quantification <strong>de</strong> l’Énergie<br />

Si l’on supposait que les lois classiques étaient valables pour un mélange d’électrons et<br />

<strong>de</strong> noyaux, le système au repos serait constitué d’électrons qui se seraient écrasés sur les<br />

noyaux. La matière ainsi formé aurait une <strong>de</strong>nsité 2·10 14 fois supérieure à celle qu’on trouve<br />

dans les substances chimiques. Apparemment un ange gardien prévient l’écrasement d’un<br />

électron sur le noyau, malgré la présence <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> Coulomb qui l’attire vers le noyau.<br />

Cet ange gardien n’est rien d’autre que la mécanique quantique. La mécanique classique<br />

permet <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> frottement par lesquelles l’électron perd sa vitesse, et atterrit<br />

finalement sur le noyau où il reste immobile. Ce <strong>de</strong>rnier est pourtant exclu par le principe<br />

d’Heisenberg : Tandis que l’électron est attiré <strong>de</strong> plus en plus profondément dans le puit<br />

<strong>de</strong> potentiel engendré par le noyau, l’incertitu<strong>de</strong> concernant ses coordonnées spatiales<br />

décroît et, suite au principe d’incertitu<strong>de</strong>, l’incertitu<strong>de</strong> relative à sa vitesse augmente. Par<br />

conséquent, il est contraint, comme Sisyphe, <strong>de</strong> continuer son mouvement pour l’éternité....<br />

Peut-être considérez-vous indigne d’un ange gardien <strong>de</strong> faire trimer l’électron à jamais,<br />

mais faites attention. Contrairement au pitoyable Sisyphe, tenu à traîner perpétuellement<br />

une lour<strong>de</strong> charge en montant, l’électron arrivera ultimement dans un état complètement<br />

dépouillé <strong>de</strong> frottement. Une fois arrivé dans cet état il n’effectue donc plus du travail. Et<br />

voilà ! La vie éternelle <strong>de</strong> notre électron est complètement affranchie <strong>de</strong> peine. L’électron<br />

se trouve maintenant dans un nuage <strong>de</strong> probabilités qui est aussi proche du noyau que<br />

possible, et où il a perdu autant <strong>de</strong> son énergie initiale que possible. On l’appelle ’état <strong>de</strong><br />

base’. Le barrage <strong>de</strong> frottement dans l’état <strong>de</strong> base semble un peu bizarre ; il vaut mieux<br />

s’y habituer aussi tôt que possible.<br />

Nous pouvons estimer le diamètre du nuage <strong>de</strong> probabilités dans l’état <strong>de</strong> base en<br />

appliquant <strong>de</strong>s arguments dimensionnels. Pour être spécifique nous considérons le cas où<br />

le noyau est un proton. Nous parlons donc d’un atome d’hydrogène. Le problème <strong>de</strong> la<br />

mécanique quantique d’un électron en orbite autour d’un proton est caractérisé par trois<br />

ingrédients :<br />

(i) La force <strong>de</strong> Coulomb F = g/r 2 où g = e 2 /(4πɛ0)<br />

(ii) L’énergie cinétique <strong>de</strong> l’électron mev 2 /2<br />

(iii) Le principe d’Heisenberg δv · δx ≫ /m.<br />

Nous voyons que trois paramètres déterminent les propriétés : g (kgm 3 s −2 ), masse (kg)<br />

et (kgm 2 s −1 ). Après un petit peu <strong>de</strong> réflexion on arrive à la conclusion que seulement<br />

une combinaison particulière <strong>de</strong> ces trois paramètres a la dimension <strong>de</strong> longueur (mètre) :<br />

Afin <strong>de</strong> retenir cette <strong>de</strong>rnière il faut se débarrasser <strong>de</strong>s kg et s. Pour commencer, il faut<br />

qu’on prenne 2 /g, et ainsi obtenir une quantité avec <strong>de</strong>s dimensions kg mètre. Il suffit<br />

que nous divisions par la masse <strong>de</strong> l’électron pour retenir a0 = 2 /(meg) = 4πɛ0 2 /(mee 2 )<br />

qu’on appelle le rayon <strong>de</strong> Bohr. La valeur est a0 = 5, 2917721 · 10 −11 mètre, et cela<br />

correspond réellement au rayon d’un atome d’hydrogène. On obtient l’énergie cinétique<br />

dans l’état <strong>de</strong> base avec <strong>de</strong>s arguments similaires : Ry = g/(2a0) = (/a0) 2 (2me). L’énergie<br />

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