Thermodynamique (2004-2010). - Université de Genève
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8 Gaz réels : Atomes et Molécules Interagissantes<br />
8.1 Le modèle <strong>de</strong> Johannes van <strong>de</strong>r Waals<br />
Le modèle du gaz parfait marche bien, pourvu que la <strong>de</strong>nsité ne soit pas trop large. Or<br />
quand la taille d’un atome ou molécule n’est pas négligeable par rapport à la distance à<br />
laquelle les atomes (molécules) commencent à interagir les uns avec les autres, le modèle<br />
doit être modifié.<br />
La première chose qu’on constate est, qu’une molécule (atome) n’est pas une particulepoint.<br />
Elle occupe en effet un certain volume, que nous indiquons désormais avec le symbole<br />
b. Il faut donc tenir compte du fait que le volume du gaz imparfait est au moins<br />
Nb. L’espace dans lequel les particules agissent et rebondissent n’est donc pas donné par<br />
le volume V , mais par le volume libre V − Nb. Par conséquent la loi du gaz parfait,<br />
pV = NkBT , <strong>de</strong>vient p(V − Nb) = NkBT dans toutes les fonctions thermodynamiques,<br />
donc le potentiel <strong>de</strong> Helmholtz (eq. 7.6(c)) s’écrit :<br />
F (N, V, T ) = −NkBT ln<br />
<br />
1/(γ−1)<br />
V − Nb kBT<br />
·<br />
N e (γ − 1) ρ<br />
Deuxièmement il faut prendre en compte qu’il existe <strong>de</strong>s forces entre les atomes (molécules)<br />
même s’ils ne sont pas en contact direct. Bien que les atomes et molécules d’un<br />
gaz soient neutres, la charge électrique n’est pas distribuée homogènement à l’intérieur<br />
<strong>de</strong> l’atome (molécule). Même la distribition <strong>de</strong> charge d’un atome d’un gaz noble, bien<br />
que sa configuration moyenne possè<strong>de</strong> une symmétrie complètement sphérique, exhibe <strong>de</strong>s<br />
fluctuations quantiques (c.f. chapitre 9) autour cette symmetrie. Des exemples du premier<br />
cas on trouve pour les molécules communes comme le H2O, CO2, CO, etcetera, que tous<br />
portent ce qu’on appelle un moment électrique dipolaire, c’est à dire que <strong>de</strong>ux côtés d’une<br />
telle molécule portent <strong>de</strong>s charges opposées. Normalement l’orientation <strong>de</strong>s molécules est<br />
aléatoire 6 . Avec un peu <strong>de</strong> théorie sur électromagnetisme on peut facilement démontrer<br />
que l’effet net <strong>de</strong>s telles intéractions est toujours attractif, et que la force dépend <strong>de</strong> la<br />
distance <strong>de</strong> la manière<br />
1<br />
force ∝ −<br />
(distance) 4<br />
Conséquemment le potentiel d’intéraction est proportionnel à (distance) −3 . Or la (distance) 3<br />
est proportionnelle à V/N. Il suit que la valeur moyenne <strong>de</strong> l’énergie d’intéraction <strong>de</strong> N<br />
molécules est<br />
2 N<br />
E(interactions) = −a<br />
V<br />
ou a est une constante. Cette énergie doit être additionnée à l’énergie interne ou, ce qui<br />
revient au même, au potentiel <strong>de</strong> Helmholtz. Le resultat est le potentiel <strong>de</strong> Helmholtz du<br />
modèle <strong>de</strong> van <strong>de</strong>r Waals<br />
F (N, V, T ) = −NkBT ln<br />
<br />
1/(γ−1) 2<br />
V − Nb kBT<br />
N<br />
·<br />
− a<br />
N e (γ − 1) ρ<br />
V<br />
(8.1)<br />
6. Or, dans <strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s cela n’est pas le cas et on y trouve plusieurs façons dont les orientations<br />
intermoléculaires sont corrélées. Les cristaux liqui<strong>de</strong>s utilisés dans <strong>de</strong>s écrans fonctionnent sur ce principe.<br />
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