Thermodynamique (2004-2010). - Université de Genève
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10 La <strong>Thermodynamique</strong> dans le Contexte Microscopique<br />
10.1 Énergie caractéristique du gaz parfait<br />
Dans le chapitre 6 nous avons dû introduire une échelle <strong>de</strong> la température T0 qui dépend<br />
uniquement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s atomes, mais qui est indépendante <strong>de</strong>s fonctions d’état du<br />
gaz. La constante ρ, qui apparaît dans l’expression kBT0 = 2/3ρn 2/3 a la dimension (en<br />
unités S.I.) kg m 4 s −2 . Question : Quelle est la valeur <strong>de</strong> ρ ? La théorie cinétique du gaz<br />
parfait ne peut pas nous ai<strong>de</strong>r ici : La masse d’une particule, m, et la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> particules<br />
n = N/V sont les seuls paramètres <strong>de</strong> ce mo<strong>de</strong>l, et aucune combinaison <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux<br />
paramètres n’a la dimension kgm 4 s −2 .<br />
La réponse vient <strong>de</strong> la mécanique quantique, qui fournit, entre autres (cf. chapitre<br />
9), le principe d’incertitu<strong>de</strong> (alternativement indiqué comme la relation d’incertitu<strong>de</strong>, ou<br />
bien l’inégalité d’Heisenberg) :<br />
δv · δx ≥ /m (10.1)<br />
où δv et δx sont les incertitu<strong>de</strong>s respectivement sur la vitesse et la position, m est la<br />
masse <strong>de</strong> la particule, et = 1.05457266 · 10 −34 (Js) est la constante <strong>de</strong> Planck.<br />
Il est facile <strong>de</strong> vérifier que la quantité 2 /m a la dimension J 2 s 2 /kg = kgm 4 s −2 , c’est<br />
à dire les mêmes dimensions que ρ. De plus, toute autre combinaison <strong>de</strong>s mêmes facteurs<br />
aurait <strong>de</strong>s dimensions qui ne correspon<strong>de</strong>nt pas à ceux <strong>de</strong> ρ. S’étant basés sur les arguments<br />
dimensionnels nous sommes donc parvenus à obtenir une expression pour ρ, c’est-à-dire<br />
ρ = ρ ′ 2 m −1 . Des arguments dimensionnels ne peuvent pas fournir <strong>de</strong>s valeurs absolues,<br />
raison pour laquelle un facteur d’ordre unité (ρ ′ ) reste indéterminé. Nous verrons plus<br />
tard (chapitre 11.3) que le traitement rigoureux <strong>de</strong> la théorie microscopique fournit la<br />
valeur ρ ′ = 6π<br />
(2e) 5/3 , donc l’expression exacte pour T0 est finalement :<br />
kBT0 = 6π<br />
(2e) 5/3<br />
2n2/3 m<br />
(10.2)<br />
Dans le chapitre 11 nous reverrons en détails la signifiance <strong>de</strong> cette échelle d’énergie.<br />
Pour l’instant, nous nous contentons <strong>de</strong> remarquer que cette échelle représente la limite<br />
inférieure où la thermodynamique classique -comme elle a été présentée jusqu’à ici- peut<br />
être appliquée. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette limite, <strong>de</strong>s effets quantiques dominent les propriétés<br />
physiques. Cette limite inférieure est pourtant très basse. Le tableau donne une impression<br />
pour quelques cas typiques.<br />
Matériau Densité m/mp T0 (Eq. 10.2)<br />
Air (300 K, 1 atm) 2.4·10 24 m −3 28 0.35 mK<br />
Air-liqui<strong>de</strong> (4K, 1 atm) 1.8·10 26 m −3 28 6.2 mK<br />
He (4 K, 1 atm) 1.8·10 26 m −3 4 43 mK<br />
He-liqui<strong>de</strong> (4 K) 2.2·10 28 m −3 4 1.1 K<br />
10.2 Energie d’une configuration, probabilité et température<br />
Considérons un système -ou bien plusieurs sous-systèmes- en équilibre thermique avec<br />
l’environnement, qui peu(ven)t adopter certaines configurations caractérisées par leurs<br />
énergies. Nous allons numéroter tous les niveaux en ordre ascendant <strong>de</strong> leur énergie.<br />
Désormais nous utiliserons la définition suivante :<br />
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