Thermodynamique (2004-2010). - Université de Genève
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Postulat I : Il existe <strong>de</strong>s états particuliers (<strong>de</strong>s états d’équilibre) <strong>de</strong>s systèmes simples<br />
qui sont caractérisés complètement par leur énergie interne E, le volume V , et les nombres<br />
molaires N1, N2, N3,etc <strong>de</strong>s composants chimiques.<br />
Il n’est pas nécessaire <strong>de</strong> disserter longuement sur le premier postulat, car il résume<br />
effectivement la discussion <strong>de</strong>s chapitres précé<strong>de</strong>ntes.<br />
Postulat II : Pour chaque système à l’équilibre il existe une fonction (l’entropie S) <strong>de</strong>s<br />
paramètres extensifs, définie pour tous les états d’équilibre et ayant la propriété suivante :<br />
Les valeurs prises par les paramètres extensifs dans l’absence d’une contrainte interne<br />
sont celles qui maximalisent l’entropie parmi les variétés <strong>de</strong>s états.<br />
Ce ’principe du maximum d’entropie’ forme le coeur <strong>de</strong> la thermodynamique. Il<br />
donne effectivement un mo<strong>de</strong> d’emploi pour indiquer la direction unique dans laquelle<br />
<strong>de</strong>s processus thermodynamiques évoluent. C’est peut-être le plus difficile à accepter, car<br />
ce postulat dicte l’absence <strong>de</strong> réversibilité dans le temps pour <strong>de</strong>s processus macroscopiques.<br />
C’est un peu désobligeant pour ceux qui viennent d’apprendre dans <strong>de</strong>s cours<br />
<strong>de</strong> mécanique et électrodynamique qu’on peut prédire quelconque trajectoire, mais c’est<br />
impossible <strong>de</strong> faire la thermodynamique sans postulat 2. Une échappatoire consiste <strong>de</strong><br />
regar<strong>de</strong>r ce postulat comme une loi empirique, qui est vali<strong>de</strong> dans <strong>de</strong>s cas où on mesure<br />
<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> particules, mais qui perd sa vigueur sur une échelle microscopique<br />
où on considère une ou <strong>de</strong>ux particules. Nous nous retournerons vers le postulat 3<br />
au chapitre 6.7, et il nous accompagnera ensuite à jamais.<br />
Postulat III : Pour chaque système composé <strong>de</strong> M sous-systèmes, S est additive, ou<br />
extensive :S = M<br />
Sj. L’entropie est continue et différentiable, et c’est une fonction mo-<br />
j=1<br />
notonement croissante <strong>de</strong> l’énergie.<br />
Ce postulat évoque entre autres que l’entropie est extensive. Nous y reviendrons dans le<br />
prochain chapitre, 6.4.<br />
Postulat IV : L’entropie d’un quelconque système tend vers zéro dans l’état pour lequel<br />
∂E = 0.<br />
∂S V,N<br />
Le <strong>de</strong>rnier postulat évoque entre autres que l’entropie tend vers zéro au zéro absolu <strong>de</strong> la<br />
température, nous y reviendrons quand nous discuterons la troisième loi <strong>de</strong> la thermodynamique.<br />
6.4 Additivité <strong>de</strong> l’entropie <strong>de</strong> plusieurs sous-systèmes<br />
Regardons à nouveau la relation 6.6. Nous avons déjà constaté que les relations<br />
thermodynamiques seules nous donnent les valeurs relatives <strong>de</strong> l’entropie, c’est à dire<br />
S(T ) − S(T0), mais non la valeur absolue. En vue du fait que cette constante ne joue<br />
aucun rôle pour les observables, qui dépen<strong>de</strong>nt toujours <strong>de</strong>s dérivées <strong>de</strong> S, rien nous<br />
n’empêche <strong>de</strong> choisir le zéro <strong>de</strong> l’entropie à la température zéro absolu, ce qui correspond<br />
à dire que T0 = 0, et S(T0) = 0. Cela est par ailleurs conforme au postulat 4, que nous<br />
avons rencontré dans chapitre 6.3, mais le plus important est, que ce choix n’influence<br />
aucune quantité expérimentale. Avec cette convention <strong>de</strong> la valeur absolue <strong>de</strong> l’entropie,<br />
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