3 TendancesRAPPORT DE GESTION DU CONSEIL D’ADMINISTRATION SUR L’EXERCICEde marché 2010l’accès aux chaînes en direct. La question est d’autant plus d’actualitéavec l’arrivée de la nouvelle génération de set-top boxes (SFR, Free).Les opérateurs télécoms ont la capacité de gérer un service de bouten bout, et leur parc à distance et tout en maîtrisant la relation client.L’aspect législatif et réglementaire est un autre point intéressant puisqu’ila tendance à privilégier le stockage local des contenus, or, les télévisionsconnectées n’ont pas cette capacité (pour l’instant).Le développement des télévisions connectées pourrait cependantavoir des effets considérables en termes de recomposition de lachaîne de valeur. Les scenarii suivants pourraient être envisagés : desindustriels qui ajoutent à leur activité de commercialisation de matériels,un métier de distributeurs de services et de gestion d’abonnement,des éditeurs ou producteurs qui s’affranchissent des distributeurspour commercialiser en direct leurs contenus vers le client fi nal, desopérateurs de réseau contraints de revenir à un simple métier de mise àdisposition d’infrastructures.Enfi n, l’impact sociétal des télévisions connectées sera intéressant àsuivre. En effet, les nombreux services fournis vont tirer l’écran de latélévision vers le rôle de « personal television », avec les effets inhérentssur les usages et en fonction de chaque cible.750 000 télévisions connectées ont été vendues en France en 2010,chiffre qui pourrait atteindre 2,6 millions en 2011, selon certainsanalystes. Elles devraient représenter plus de la moitié des ventesd’écrans en 2014.Les téléviseurs 3DSi l’ensemble du marché (producteurs de fi lms, chaînes de télévision,fournisseurs d’accès, etc.) a renforcé ses efforts sur la télévision 3D, ilsemblerait que le public ne soit pas encore convaincu par l’offre.Ainsi 150 000 téléviseurs compatibles 3D ont été vendus en 2010 sur untotal de 8,5 millions de pièces écoulées. Le Simavelec prévoit la vente de900 000 télévisions 3D en 2011. De nombreux freins subsistent encoreet freinent le déploiement massif de ce segment : manque de contenuvidéo compatible, prix élevé, différentes normes techniques, lunettesobligatoires (même si le CES 2011 fut le théâtre de démonstration detechnologie 3D sans lunettes).PERSPECTIVES AUTOUR DE LA MOBILITÉ : VERS PLUS DECONSOMMATION DE MÉDIAS EN SITUATION DE MOBILITÉLa Radio Numérique Terrestre (RNT)Le chantier de la Radio Numérique Terrestre a pris beaucoup de retard.Compte tenu de la suspension actuelle du calendrier de déploiement dela RNT en France, LCI Radio se trouve dans l’incapacité de diffuser sesprogrammes sur des ressources numériques ou analogiques et a cesséd’émettre le 1 er février 2011.Le lancement de la RNT est inscrit dans la loi de 2007 sur lamodernisation de la diffusion audiovisuelle mais aucune date n’est fi xée,alors que les principales radios françaises s’opposent à son introductionen France. Un test a cependant été lancé à Nantes en mai 2010 afi nd’avoir une démonstration de la qualité de son numérique.David Kessler a rendu son <strong>rapport</strong> d’étape le 23 octobre 2010, qui faitapparaître de fortes dissensions au sein des radios (oppositions desradios publiques, régionales et associatives versus les radios privéesnationales qui jugent la RNT non profi table). Plus largement, le débat« pour ou contre la RNT » se fonde sur des enjeux majeurs. Outre lecoût supplémentaire diffi cile à supporter par les radios, l’avantage pourle consommateur est moins évident que celui offert par la TNT : l’offrede radio FM est déjà très vaste, alors que la TNT a permis aux 75 %de téléspectateurs français qui n’avaient accès qu’à 5 chaînes d’enrecevoir 15 nouvelles, et ce sans changer de postes. Cependant, la RNToffrirait un panel de radios élargi, notamment en province, et donneraitaux radios régionales la possibilité d’étendre leur zone de diffusion. Laradio par Internet évoquée comme solution alternative dans un contextede multiplication des Webradios a pour inconvénient de nécessiter unaccès réseau haut débit payant, de pas être accessible en continu sur leterritoire et d’avoir un modèle économique encore fragile.Les tablettes ou livres électroniquesAu-delà du succès de la tablette d’Apple, 2010 a également été l’annéede la consécration pour Amazon et son Kindle, dont les ventes ont plusque triplé en 2010, passant de 2,4 millions en 2009 à environ 8 millionsen 2010, selon des estimations faites par des analystes indépendants.L’arrivée des liseuses dotées d’un écran couleur devrait largementdynamiser ce segment.Les smartphones et les magasins applicatifsLes nouvelles générations de smartphones (iPhone, Androïd, Bada…)démocratisent l’Internet mobile et permettent aux éditeurs médias et Webd’accroître leurs audiences et leurs revenus. Notamment, les magasinsen ligne d’applications pour smartphones rencontrent un grand succès,même si leur multiplication pose la question du multi-adressage pour leséditeurs. Avec plus de 300 000 applications disponibles, iTunes reste laplateforme mobile au catalogue le plus fourni.L’application qui a généré le plus de revenus en 2010 est celle de laligue américaine de baseball qui permet notamment aux amateurs desuivre les résultats des matches. Son téléchargement est gratuit maiselle contient de nombreuses options payantes, ce qui constitue unepiste très pertinente en termes de stratégie freemium.Dans la catégorie iPad, les applications payantes les plus téléchargéesrelèvent de la bureautique et appartiennent à Apple, il s’agit du traitementde texte pages, de la visionneuse de document PDF Good Reader et dutableur Numbers. En gratuit, la librairie de livres électroniques iBooksdomine, suivie de la radio Pandora et du service de vidéo Netfl ix.TF1 a sorti fi n janvier 2011 une application gratuite iPad et iPhones’articulant autour de 2 volets : le fl ux du direct et la télévision derattrapage.Les nouvelles mesures d’audienceLa première vague de mesure de l’Internet mobile, réalisée parMédiamétrie, est sortie fi n octobre 2010. L’année 2011 sera marquéepar le travail mené sur le panel vidéo mais également sur la notion demesure d’audience hybride.86DOCUMENT DE RÉFÉRENCE 2010
3RAPPORT DE GESTION DU CONSEIL D’ADMINISTRATION SUR L’EXERCICETendances de marché 20103.1.3 La publicitéAprès une année 2009 très morose qui a engendré une forte pressionsur les prix sur l’ensemble des médias, l’année 2010 marque la reprisedes investissements publicitaires.Les données qui suivent sont des données brutes. Il faut doncprendre ces informations avec réserve en raison de la forte pressionsur les prix qui persiste en 2010 et donc de l’importance des taux denégociation plus ou moins élevés selon les médias. Ainsi, si les niveauxd’investissements bruts semblent avoir retrouvé leurs niveaux de 2008,le constat n’est pas le même pour les données nettes (publication IREP-France Pub du 15 mars 2011).En 2010, une rupture méthodologique dans le recueil de la pige bruteInternet rend impossible toute comparaison des investissements 2010versus les années antérieures sur ce média. Autre conséquence :aucune évolution des parts de marché par média sur le périmètreplurimédia total n’est disponible.ÉVOLUTIONS DES INVESTISSEMENTSPLURIMÉDIA EN 2010(Données brutes – source Kantar Média ; données nettes – source IREP)Les investissements publicitaires plurimédia bruts sont en hausse de10,0 % hors Internet (1) .Grand fait marquant de 2010, la télévision (hors parrainage) est lepremier média investi avec 31,5 % des recettes plurimédia brutes.Les investissements bruts sur la télévision progressent de 15,2 % à8,1 milliards d’euros (plus forte progression en valeur brute). La télévisionHistorique progresse de 9,4 % à 5,4 milliards d’euros, les chaînes dela TNT gratuite gagnent 40,0 % à 1,9 milliard d’euros et le marché ducâble-satellite est en hausse de 9,6 % à 0,8 milliard d’euros. En neten 2010, les investissements en télévision étaient en hausse de près de11 % (vs 2009).En brut, la presse devient ainsi, en 2010, le deuxième média avec desrecettes brutes de 7,4 milliards d’euros, en hausse de 7,4 %. Sa part demarché s’établit à 28,7 %. Trois catégories contribuent essentiellementà cette progression : les magazines (+ 9 %) contribuent pour plus de50 %, la presse quotidienne nationale (+ 15 %) y participe pour plus de34 % et enfi n la presse gratuite (+ 20 %) qui pèse pour 27 % de cettehausse. En net en 2010, les investissements étaient en baisse de prèsde 2 % (vs 2009).Les investissements bruts sur Internet (display) s’élèvent à 3,3 milliardsd’euros (en 2010, rupture méthodologique dans le recueil de la pige bruteInternet rendant impossible toute comparaison des investissements2010 versus les années antérieures). Ce média rassemble 12,8 % desinvestissements publicitaires. En net en 2010, les investissementsétaient en hausse de 12 % (vs 2009).La radio progresse de 6,2 % à 3,9 milliards d’euros pour une part demarché de 15,2 %. Cette progression est expliquée par la croissancedes investissements des stations généralistes (+ 9 %) et des stationsmusicales (+ 5 %). En net en 2010, les investissements étaient enprogression de 5 % (vs 2009).L’affi chage voit ses investissements gagner 7,1 % à 2,8 milliardsd’euros bruts pour une part de marché de 10,7 %. En net en 2010, lesinvestissements étaient en hausse de 5 % (vs 2009).Le cinéma progresse de 18,9 % (ne représentant cependant qu’unehausse de 41 millions d’euros) à 0,3 milliard d’euros, avec une partde marché de 1,0 %. En net en 2010, les investissements étaient enprogression de 18 % (vs 2009).Recettes en tarifs bruts Évolution des recettes Parts de marchéJan.-Dec. 2010 /Recettes brutes et évolution des recettesJan.-Dec. 2010Jan.-Dec. 2009 Jan.-Dec. 2010TÉLÉVISION 8 099,5 M€ + 15,2 % 31,5 %dont TV Historique 5 421,2 M€ + 9,4 % 21,1 %dont TNT gratuite 1 873,2 M€ + 40,0 % 7,3 %dont TV Cab/Sat 805,1 M€ + 9,6 % 3,1 %PRESSE 7 372,0 M€ + 7,4 % 28,7 %RADIO 3 909,4 M€ + 6,2 % 15,2 %INTERNET 3 280,2 M€ - 12,8 %PUBLICITÉ EXTÉRIEURE 2 756,4 M€ + 7,1 % 10,7 %CINÉMA 256,8 M€ + 18,9 % 1,0 %TOTAL 25 674,3 M€ + 10,0 % (hors Internet) 100,0 %LA TÉLÉVISION EN 2010(Données brutes – source Kantar Média)Rassemblant 40,3 % des investissements sur la télévision, TF1 estla première chaîne investie avec des recettes en hausse de 7,8 % à3,3 milliards d’euros.Les investissements sur les chaînes gratuites de la TNT (BFM TV,Direct 8, France 4, Gulli, i-Télé, NRJ12, NT1, TMC, Virgin 17 et W9)continuent de progresser rapidement (+ 40,0 %) à 1,9 milliard d’eurosen 2010, pesant désormais près de 23,1 % des investissements brutsde la télévision.(1) En 2010, rupture méthodologique dans le recueil de la pige brute internet rendant impossible toute comparaison des investissements 2010 vs années antérieures.DOCUMENT DE RÉFÉRENCE 2010 87