UN FRANÇAIS EN LOUISIANE 1860-1862
Notes et observations d'un écrivain et géographe français pendant la guerre de Sécession en Louisiane
Notes et observations d'un écrivain et géographe français pendant la guerre de Sécession en Louisiane
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10 000 à 25 000 travailleurs de couleur vers le Sud, les planteurs exemptent les Négresses
enceintes ou nourrices de presque tout travail afin d’assurer la progéniture d’esclaves
contre les chances d’accident. Autrefois on n’agissait pas ainsi, dans les colonies
américaines, les planteurs trouvaient plus économique d’acheter la pacotille des négriers
que d’élever les négrillons jusqu’à l’âge du travail. Ainsi, la mortalité était formidable et
pour cette raison, pendant les trente premières années du siècle, la population africaine a
considérablement décru dans les Indes occidentales. À Cuba, où les Noirs sont en général
traités avec une certaine humanité, leur nombre déclina de 4 000 ou 5 000 de 1804 à 1817.
Maintenant encore, la traite permet aux planteurs cubains de négliger la condition des
Africains parce que leur importation dans la force de l’âge comble sans cesse les vides.
Les négriers ne capturent que des hommes, laissant les femmes dans leur patrie comme
du rebut. Le 3 août 1830 à Cincinnati, le célèbre homme d’État Henry Clay prononce un
long discours dans lequel il souligne la nécessité d’accroître dans le Sud, les naissances
chez leurs esclaves noirs en raison des croissantes difficultés à s’en procurer en Afrique
et il évoque notamment les coûts que cette pénurie risque d’engendrer :
Sénateur Henry Clay.
(Ohio History Central)
« Avant l’annexion de la
Louisiane aux États-Unis, cet
État importait une multitude
d’esclaves. Le prix d’un bon
esclave de travail était inférieur
à cent dollars environ au total
des déboursés nécessaires pour
élever un négrillon. Alors, on
croyait que le climat de ce pays
était défavorable à la santé des
enfants nègres parce que peu
d’entre eux parvenait à l’âge
adulte. Lorsque notre
gouvernement eut aboli la
traite, le prix des Nègres
adultes augmenta fortement.
On prodigua plus de soins à
l’élevage des Nègres, et
maintenant c’est en Louisiane
que les Africains ont le plus
d’enfants. Nulle part, le climat
n’est plus favorable à la santé
de sa progéniture. »