UN FRANÇAIS EN LOUISIANE 1860-1862
Notes et observations d'un écrivain et géographe français pendant la guerre de Sécession en Louisiane
Notes et observations d'un écrivain et géographe français pendant la guerre de Sécession en Louisiane
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se disputent à l’envi le privilège de fournir le chanvre qui le pendra. La Caroline du Sud
remporte le prix et s’en fait gloire. En Virginie, une convention s’assemble pour délibérer
sur le genre de vengeance qu’il s’agit d’exercer contre les États républicains. Le
gouverneur de l’Ohio Salmon Chase et le gouverneur de la Virginie, Henry Wise,
menacent de se déclarer la guerre pour leur propre compte. Dans le Sud les employés de
la poste, obéissant à la circulaire du directeur-général Joseph Holt, refusent d’expédier et
brûlent même les exemplaires des ouvrages abolitionnistes qu’ils reçoivent. Des
assemblées de planteurs réclament tumultueusement l’expulsion de tous les étrangers,
quelles que soient leur origine et leurs occupations, la cessation du commerce avec le
Nord, la rupture sociale absolue de ces compatriotes ennemis. Un journaux virginien offre
25 dollars par tête d’un abolitionniste du Congrès et 50 000 dollars pour celle du sénateur
Seward. Des assemblées et des comités des Carolines, de la Louisiane et du Mississippi
mettent aussi à prix les têtes de leurs ennemis Le gouverneur de Géorgie, John Lumpkin,
offre 5 000 dollars pour William Garrison, l’éditeur du journal The Liberator.
De gauche à droite et de haut en bas : Salmon P. Chase, gouverneur de l’Ohio - Henry A. Wise, gouverneur de la
Virginie - Joseph Holt, directeur-général des services postaux fédéraux sous la présidence de James Buchanan -
John H. Lumpkin, gouverneur de la Géorgie (National Archives) - Un exemplaire du Liberator de 1859 et William
L. Garrison, son éditeur (New York State Archives).
Dernièrement à Richmond, la foule a essayé de saisir le correspondant du Tribune jusque
dans le cortège du prince de Galles en visite aux États-Unis. En outre et au risque d’être
ouvertement accusé de haute trahison envers la patrie, le principal organe de la Virginie,
le Richmond Enquirer, propose une alliance offensive et défensive avec la France contre
les États du Nord et ne doute pas qu’en échange de la liberté absolue du commerce, la
France consente à prêter sa flotte de guerre pour le maintien de l’esclavage !