64La première page du discours que John B. Henderson (au-dessus), le député duMissouri, prononça le 27 mars 1862 au Congrès et dans lequel il recommandal’émancipation des tous les esclaves détenus sur le sol des États-Unis (Library ofCongress) - Salle du Congrès fédéral lors de sa première réunion de sa Chambre en1857 (Collection of the U.S. House of Representatives).
65Les brigades abolitionnistes qui avaient lutté avec tant d’énergie pour la délivrance duMissouri auraient continué la guerre en Arkansas sans consulter personne si l’arméefédérale n’avait pas commencé à prendre sa part dans l’œuvre d’émancipation et n’avaitainsi ôté toute raison d’être à l’action des partisans du Kansas. Éclairés par le spectacledes plantations et des marchés d’esclaves, les soldats de l’Union comprirent que le seulmoyen de pénétrer dans le Sud était de corroder la cause de la guerre : l’esclavage.Ils se demandaient s’il n’était pas absurde de batailler et de risquer la mort pour que lesplanteurs, ramenés de force dans l’Union, puissent encore asservir en paix leurssemblables. Ils ne voulaient plus reconnaître, aux aristocrates du Sud féodal, le droit decommenter la Constitution qu’ils avaient déchirée. Les paroles du général Frémont, qu’onavait d’abord accueillies avec tant de stupeur, étaient maintenant celles de presque toutel’armée. Entraînés par la logique des faits, le Congrès et le président Lincoln accentuaientde plus en plus leur politique dans le sens de la liberté des Noirs. Quelques semaines avantla proclamation du général Frémont, le gouvernement fédéral s’était déjà laissé engagerdans cette voie, qu’il devait plus tard suivre jusqu’au bout. Des centaines, puis des milliersd’esclaves échappés au travail forcé des plantations de la Virginie, s’étaient hasardés dansl’enceinte de la forteresse Monroe, à l’entrée de la baie de Chesapeake, et suppliaient lecommandant de la place de leur accorder aide et protection. Mais derrière ces esclaves,venaient des planteurs virginiens qui se présentaient pour réclamer leur bétail humain.Le général Butler reconnut que les réfugiés noirs étaient bien des propriétés privées.Toutefois il affirmait en même temps que ces hommes, qui avaient ou pouvaient aidé lesrebelles à bâtir des fortifications, constituaient en réalité une contrebande de guerre. Enconséquence, refusant de livrer les Noirs, il les déclara de bonne prise comme devéritables articles de contrebande de guerre. Le secrétaire (ministre) de la guerre approuvala conduite du Général, mais en lui ordonnant de tenir un compte exact des articlesconfisqués, afin de pouvoir indemniser plus tard ceux des propriétaires qui seraient restésfidèles à l’Union. C’était un accommodement entre la loi et l’équité. Par une fictionconstitutionnelle, les Nègres, encore esclaves devenaient néanmoins des hommes libres.Parmi les fugitifs, les uns furent immédiatement employés aux travaux du port,moyennant salaire, les autres furent chargés de construire un chemin de fer circulaireautour de la forteresse Monroe. Enfin la plupart d’entre eux s’engagèrent comme marinsà bord des navires de guerre de la marine fédérale, et dès le premier mois touchèrent unepaie mensuelle de huit dollars, non compris les rations. Dans la marine américaine, unevéritable égalité règne, parmi les matelots, entre les Blancs et les hommes de couleur. Ilstravaillent, mangent et s’amusent ensemble sans faire attention à la différence des races.En décembre 1861, lors de la session du Congrès fédéral, on put mesurer le cheminparcouru depuis la reddition du fort Sumter. Dans son message aux deux chambres,Lincoln fit une proposition qui, deux ans plus tôt, aurait été repoussée avec horreur. Ensubstance, il demanda à la nation américaine d’entrer en relations d’amitié avec lesdirigeants des républiques africaines du Libéria et de Haïti, et de s’y faire représenter surplace par des chargés d’affaires. En termes indirects, le président américain reconnaissaitimplicitement que les esclaves confisqués dans les États rebelles étaient vraiment libérés.Et, afin d’encourager les États du centre à émanciper leurs esclaves, il proposa au Congrèsd’acquérir un nouveau territoire pour y établir les Africains. Plus hardies que le Président,les Chambres fédérales passèrent la plus grande partie de leur session à discuter et à voterdes lois qui, tout en restant dans les limites de la Constitution, affaiblissaient de plus enplus le principe de l’esclavage notamment en interdisant aux officiers fédéraux depoursuivre les fugitifs noirs, en ordonnant aux magistrats de ne jamais rendre des esclavessans avoir vérifié la fidélité de leur maître à l’Union, et elles furent sur le point d’adopterune loi qui aurait émancipé purement et simplement les esclaves des Rebelles.
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