24.08.2021 Views

KACHEN #28 (Automne 2021) Édition française

Bienvenue chez KACHEN, le magazine premium luxembourgeois "food & lifestyle". Ici, vous pouvez avoir un premier regard sur le magazine. Si vous êtes intéressé vous pouvez le commander sur notre boutique en ligne (www.luxetastestyle.com/shop) KACHEN est également disponible dans les kiosques.

Bienvenue chez KACHEN, le magazine premium luxembourgeois "food & lifestyle".
Ici, vous pouvez avoir un premier regard sur le magazine.
Si vous êtes intéressé vous pouvez le commander sur notre boutique en ligne (www.luxetastestyle.com/shop)
KACHEN est également disponible dans les kiosques.

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

LUXEMBOURG<br />

Parmi les nombreuses anecdotes passionnantes au sujet<br />

de la forteresse, de ses murs de défense, des anciennes<br />

douves et des oubliettes creusées dans la roche, certaines<br />

sont vraiment savoureuses.<br />

C’est le cas de l’histoire de Bernhard III, seigneur<br />

de Beaufort à partir de 1539. Sous la régence de son<br />

gendre Gaspard de Heu originaire de Metz, le château<br />

a brièvement servi de repaire à des corsaires et pillards<br />

hollandais.<br />

Après les premières phases de construction aux XI e et<br />

XIII e siècles, c’est un certain Jean Baron de Beck qui a su<br />

donner tout son lustre au château. D’origines modestes,<br />

Jean Beck a été anobli par l’empereur Ferdinand III en<br />

récompense de ses victoires militaires et de son accès au<br />

grade de général. Après les turbulences de la Guerre de<br />

Trente Ans, les derniers grands travaux ont été menés<br />

de son vivant.<br />

En tant qu’unique seigneur de Beaufort, le baron Freiherr<br />

von Beck s’est lancé en 1643 dans la construction<br />

d’un nouveau château de style Renaissance qui peut être<br />

visité en compagnie d’un guide.<br />

Au passage, c’est en 1932 qu’Edmond Linckels, le châtelain<br />

d’alors, a ouvert les portes de son manoir au grand<br />

public. Depuis 1750, l’ancienne forteresse connaissait<br />

un lent déclin. Edmond Linckels a libéré les ruines des<br />

gravats accumulés depuis des siècles et a fait de Beaufort<br />

le premier château luxembourgeois ouvert aux touristes<br />

au début des années 1930.<br />

Une délicieuse boisson à la robe carmin<br />

Sous l’impulsion d’Edmond Linckels, la distillerie, qui<br />

avait déjà installée par un ancien fermier dans les annexes<br />

du château, a été développée.<br />

En 1930, il s’est lancé dans la fabrication du Cassero,<br />

une liqueur de cassis. À l’époque, Linckels a fait planter<br />

les premiers champs de cassissiers. Sa femme Anne-Marie<br />

Linckels-Vormar a poursuivi son œuvre après sa mort.<br />

Selon Jacqueline Kuijpers, l’actuelle responsable de<br />

la production de Cassero, les cassis étaient alors entièrement<br />

cueillis à la main. Les habitants du village aidaient<br />

à la récolte. Ensuite, les seaux remplis étaient pesés<br />

devant la cave du château et payés au poids. Jacqueline<br />

Kuijpers, qui a également repris la gestion des bâtiments<br />

et la vente de billets pour les visites (voir les informations<br />

à la fin de l’article), se souvient encore très bien<br />

de cette fastidieuse cueillette manuelle. Aujourd’hui,<br />

explique-t-elle en souriant, cette tâche est assurée par une<br />

Schwaarzkréischelspléckmaschinn construite à cet effet,<br />

autrement dit une «machine à cueillir les cassis». Toutefois,<br />

même sans cueillette à la main, la production de<br />

cassis actuelle n’est pas une mince affaire. Nous nous en<br />

rendons vite compte quand Jacqueline Kuijpers se dirige<br />

vers les trois fûts rotatifs stockés dans la cave du château<br />

et actionne la manivelle. Il faut dire que chaque fût en bois<br />

de chêne contient entre 800 et 1.500 litres.<br />

Un produit naturel local et frais<br />

Habituellement, afin de préserver leur goût et leur qualité,<br />

les cassis sont congelés à -30 °C juste après la cueillette.<br />

Toutefois, autour du château et de la forteresse de Beaufort,<br />

les trajets sont si courts qu’on peut immédiatement<br />

transformer les fruits frais. Pour cela, l’exploitant Jean-<br />

Paul Friederes récolte sur la montagne d’Eppeldorf<br />

uniquement la quantité de cassis qui peut être traitée<br />

dans la journée. Le Cassis de Beaufort ne contient aucun<br />

additif chimique.<br />

Les fruits doivent être récoltés bien mûrs et gorgés de<br />

soleil. La qualité dépend également de la météo, qui varie<br />

tous les ans, tout comme la quantité récoltée. S’il n’est pas<br />

possible de récolter suffisamment de cassis de qualité au<br />

Luxembourg, le reste est acheté dans le sud de la France,<br />

dans le département de l’Ardèche.<br />

Une fois que les fruits plongés dans de l’alcool à 93 %<br />

ont reposé pendant deux mois dans des fûts de chêne<br />

pour permettre à l’alcool et aux arômes des fruits de bien<br />

se mélanger, les fruits sont pressés. Du sucre est alors<br />

ajouté et le breuvage ainsi obtenu vient remplir les fûts<br />

rotatifs qui sont retournés trois fois par jour à l’aide de la<br />

manivelle. Le retournement des fûts est essentiel pour<br />

activer la dissolution du sucre.<br />

Une mine de vitamine C<br />

Le cassis, un fruit riche en vitamine C qui pousse depuis<br />

le XVI e siècle dans les jardins d’Europe centrale, a un goût<br />

plus intense et un peu plus âpre que la groseille. Quand<br />

on lui demande le secret de la recette, Jacqueline Kuijpers<br />

répond que seule la qualité des fruits fraîchement récoltés<br />

fait du Cassero un produit naturel. Mais à en croire<br />

le sourire qui illumine son visage, on peut supposer que<br />

l’amour et la passion pour ce nectar carmin font partie de<br />

ses secrets de fabrication.<br />

Le Cassero affiche une teneur en alcool de 29 % et<br />

se déguste volontiers à l’apéritif sous la forme d’un kir<br />

au vin blanc ou au crémant. Par ailleurs, selon Jacqueline<br />

Kuijpers, «il permet de concocter de délicieux<br />

grogs en hiver.»<br />

164<br />

<strong>KACHEN</strong> No.28 | AUTOMNE 21

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!